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Pénurie de personnel de soutien aux Trois-Lacs

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18 janvier 2019
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

« La pénurie de personnel de soutien scolaire et l’augmentation importante du nombre d’élèves affectent sérieusement la qualité des services offerts aux élèves et ont des impacts nuisibles sur le personnel. » C'est du moins ce que soulignait le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, à l’occasion de son passage à Vaudreuil-Dorion.

Ce dernier était de passage dans la région pour rencontrer les membres du personnel de soutien qui travaillent à la Commission scolaire des Trois-Lacs. Il en a profité pour faire le point sur les difficultés que rencontre le personnel de soutien scolaire.

Une précarité généralisée

« La plus grande difficulté est certainement le taux de précarité élevé, qui touche 69 % du personnel, dont les trois quarts sont des femmes. Cela a de graves conséquences, surtout que plusieurs sont des mères monoparentales qui doivent boucler leur budget sans pouvoir compter sur un revenu suffisant. C’est très inquiétant et il ne faut pas se surprendre que la commission scolaire ait de la difficulté à recruter du personnel », explique Éric Pronovost.

Des emplois plus attrayants ailleurs

De son côté, le président du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs (SPSTL-CSQ), Éric Vézina, ajoute que les emplois plus avantageux offerts dans le secteur privé ou dans d’autres commissions scolaires attirent plusieurs de nos employés. 

« Plusieurs sont tentés de quitter ou ont tout simplement démissionné de leur poste pour occuper un emploi ailleurs où ils sont assurés d’avoir une charge de travail moins lourde ou des conditions de travail plus avantageuses. Notre commission scolaire perd ainsi une précieuse expertise », regrette le président du SPSTL-CSQ.

Ce dernier ajoute que des efforts doivent être faits pour mettre fin à cette pénurie, dans l’intérêt des élèves et du personnel.

Un sondage récent, réalisé par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), démontrait d’ailleurs que 48 % des membres du personnel de soutien scolaire doivent travailler durant les pauses, l’heure du dîner ou prolonger leur journée de travail pour faire face à leurs tâches et responsabilités, qui augmentent sans cesse. Pas surprenant que plus de 80 % des travailleuses et travailleurs se disent exténués.

État des bâtiments

Pour ce qui est de l’état des bâtiments, les établissements du territoire de la Commission scolaire des Trois-Lacs ont une moyenne d’âge de 48 ans. Plus des deux tiers des bâtiments présentent un degré de vétusté jugé mauvais ou très mauvais. Des sommes ont été investies dans la rénovation, mais on doit continuer pour garder ces écoles à niveau.

Éric Vézina s’inquiète de la pratique de sous-traiter les travaux de rénovation. « Si l’on veut accélérer les travaux et les réaliser à moindre coût, il faut permettre au personnel de soutien de la commission scolaire d’en faire davantage, plutôt que de recourir à l’externe. »

Violence à l’école

D’autre part, la violence au travail est un sérieux problème à la Commission scolaire des Trois-Lacs. En effet, un sondage réalisé par la firme Ad hoc recherche, en collaboration avec la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), révèle qu’au cours de l’année 2017-2018, 63 % des membres du personnel de soutien ont subi de la violence au travail.

Les élèves sont la source principale de ces incidents qui prennent la forme de cris (65 %), de coups (62 %), de blasphèmes ou de sacres (62 %) et de propos injurieux (51 %).

« Dans ce contexte, c’est encore plus inacceptable qu’en plus de ne pas être considérés et traités à leur juste valeur, les membres du personnel de soutien scolaire doivent subir une violence physique et verbale qui les affecte durement. Il faut que ça cesse et nous avons mis en place des groupes de travail pour identifier des solutions. Nous aurons besoin de la collaboration des gestionnaires scolaires pour protéger le personnel de soutien », précise Éric Vézina, président du SPSTL-CSQ.

Faire partie de la solution

En terminant, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, invite la commission scolaire à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos écoles.

« Connaissant la volonté de la commission scolaire d’améliorer la réussite éducative sur son territoire, je tiens à lui rappeler que le personnel de soutien partage cette préoccupation et qu’il fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. L’éducation, c’est aussi nous! », conclut Éric Pronovost.

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