Entre juillet 2022 et mars 2023, Mélanie Bossé s'est fait voler deux fois son véhicule, sur le territoire de Vaudreuil-Soulanges. Si la situation semble très fâchante, elle n'est malheureusement pas un cas isolé.

« La première fois, en juillet 2022, c'était chez nous, à Coteau-du-Lac. Les policiers ont retrouvé mon Jeep dans le stationnement d'un hôtel dans l'Ouest-de-l'Île. Les voleurs avaient littéralement tout arraché à l'intérieur. J'ai eu pour 7 500 $ de dommages » confiait, à Néomédia, Mme Bossé.

La deuxième fois, c'est dans le stationnement d'un immeuble de professionnels du boulevard de la Cité-des-Jeunes, à Vaudreuil-Dorion. 

« Ils ont fait ça, en fin de journée, alors qu'il y avait encore de la lumière. Quand les voleurs ont vu que j'avais une barre sur mon volant, ils sont partis pour aller chercher le bon outil pour la couper. Ils sont revenus terminer le tout et sont repartis avec mon Jeep. Selon les caméras de surveillances du stationnement, les voleurs ont pris 18 minutes pour voler mon camion. Je les ai manqués de quatre minutes exactement », poursuit Mme Bossé. À ce jour, le Jeep de Mélanie Bossé demeure toujours introuvable. 

« Dans la dernière année, trois véhicules ont été volés dans ce même stationnement », ajoute Mélanie Bossé.

Selon les données partagées par la Sûreté du Québec, depuis le début de l'année 2023, 62 véhicules ont été volés dans Vaudreuil-Soulanges. En 2020, 165 vols ont été signalés. En 2021, le total s'élevait à 162 et en 2022 à 293. 

La technologie au service des voleurs

Selon les observations des policiers, ce sont les véhicules dont le démarrage ne requiert pas de clés qui sont les plus prisés par les voleurs. 

« On voit beaucoup de VUS, de 4X4 de style Jeep et de camionnettes de style pick up, de luxe, et datant des années 2020 à 2023, se faire voler. C'est souvent des véhicules avec des boutons comme démarreur. Ce genre de technologie est bien pratique, mais malheureusement, elle facilite le travail des voleurs », indique la porte-parole de la Sûreté du Québec, Audrey-Anne Bilodeau.

« Avec les Jeep, c'est très facile de reprogrammer les clés. Les voleurs ont seulement besoin du numéro de série du véhicule et ce numéro est collé sur le pare-brise. Les voleurs n'ont même pas besoin de la clé pour débarrer les portes et démarrer l'auto. Ils ont juste à reprogrammer le logiciel à partir du numéro de série et le tour est joué. Les manufacturiers doivent vraiment  trouver un moyen pour compliquer le travail des voleurs », ajoute Mme Bossé.

Du vol à la poursuite

Autre constat troublant dans la région, le nombre de poursuites policières sur le territoire de Vaudreuil-Soulanges est aussi en hausse. 

Porte d'entrée du Québec, la région est un corridor prisé par les voleurs de l'Ontario, entre autres. Depuis le début de l'année, six poursuites se sont déroulées sur le territoire. En 2022, les 25 dossiers de poursuite ont été ouverts par la Sûreté du Québec. En 2021, le total était de 16 et en 2020, de 17. 

Il n'est pas rare que les médias rapportent des poursuites impliquant des véhicules volés en Ontario ou même au Québec.

« Les policiers ont développé des techniques d'observation. Ils sont plus à l'affût. Ils interceptent beaucoup de véhicules parfois même avant qu'ils soient déclarés comme étant volés », de dire Audrey-Anne Bilodeau. 

C'est une fois les vérifications faites et que les policiers tentent d'intercepter le chauffeur fautif, que bien souvent, s'ensuit la poursuite.

Ce fut d'ailleurs le cas vendredi dernier sur le pont de l'Île-aux-Tourtes. Après avoir aperçu un véhicule suspect, les policiers rattachés au poste de la Sûreté du Québec de Vaudreuil-Dorion ont fait quelques vérifications. Finalement, le conducteur dudit véhicule ne correspondait en rien à la description de la propriétaire. 

Du jamais vu en 30 ans

Pour le remorqueur de Vaudreuil-Dorion, Thierry Vincente, c'est du jamais vu en 30 ans d'expérience. « Depuis deux ans, nous avons vraiment un roulement de véhicules volés dans notre cour. Avant on avait deux ou trois véhicules volés par année, mais là c'est entre cinq et six par mois. Et ça, c'est seulement pour Vaudreuil-Dorion », souligne le propriétaire de Remorquage Vaudreuil.

M. Vincente fait le même constat que la Sûreté du Québec, les véhicules qui se retrouvent majoritairement dans sa cour sont VUS ou des pickup de luxe, immatriculés en Ontario. 

Des moyens de prévention

Plusieurs moyens peuvent être mis en place pour tenter de dissuader les voleurs. 

« Toujours verrouiller son véhicule. On voit encore beaucoup de gens qui oublient. On s'assure que les portes, les fenêtres et le toit ouvrant sont bien fermés et verrouillés. On ne laisse jamais d'objets de valeurs à la vue. Autres trucs auquel les gens ne pensent pas nécessairement, ce sont les certificats d'immatriculation et d'assurance. On ne devrait jamais garde cela la voiture » explique la porte-parole de la Sûreté du Québec.

Pour les propriétaires de véhicule avec bouton de démarrage, il est fortement recommandé de placer la clé dans une boîte métallique. « Ce qui arrive avec ces clés, c'est qu'elles tentent constamment de communiquer avec le véhicule. Si par exemple vous placez vos clés sur un crochet près de la porte, il est possible que la voiture soit en mesure de capter le signal de la clé. Il devient donc facile de démarrer la voiture sans avoir la clé en main », ajoute Audrey-Anne Bilodeau. 

Parmi les autres moyens à privilégier, la porte-parole de la Sûreté du Québec propose la barre pour le volant et l'installation d'un système de repérage sur le véhicule. 

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