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Le promoteur donne 30,4% en boisé, milieux humides et espaces verts à la Ville

Boisé sur l'ancien camping KOA : des citoyens veulent une plus grande part

durée 18h00
22 juillet 2024
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Le projet de redéveloppement sur le site de l'ancien camping KOA, à Coteau-du-Lac, continue de faire des vagues au sein de la population coteaulacoise qui souhaite que la Ville acquière une plus grande part du boisé, voire la totalité, du boisé se trouvant sur le terrain pour en assurer la protection.

« En quoi la destruction d'un boisé pour faire un quartier résidentiel peut être considérée comme la meilleure décision pour l'avenir de nos enfants ? Avez-vous pensé acheter la partie boisée du terrain pour l'annexer au parc 4-Saisons  et laisser le promoteur exploiter la partie non boisée du camping », a demandé une citoyenne lors de la dernière séance du conseil.

Rappelons qu'en 2021, le conseil municipal de Coteau-du-Lac a approuvé l'implantation d'un projet domiciliaire comptant 280 unités sur le site de l'ancien Camping KOA.

« Actuellement, le promoteur laisse 30,4% en boisé, en milieux humides et en espaces verts à la Ville. Cette partie du boisé qui se trouve au fond du projet sera annexée aux sentiers 4-Saisons. Quand un promoteur dépose un projet, notre règlementation prévoit que le promoteur doit garder 10 % du terrain en milieu naturel. Dans ce cas-ci, il nous laisse 30,4% », a indiqué la mairesse, Andrée Brosseau.

Toujours selon la mairesse, le terrain acquis par le promoteur, dont l'identité ne peut être dévoilée pour le moment, se trouve en zone blanche et est zoné résidentiel. « Il est permis d'avoir un projet résidentiel à cet endroit. Les services sont déjà. Notre schéma d'aménagement relève du schéma d'aménagement de la MRC et ce terrain est zoné résidentiel ».

« D'un côté on veut du logement, des propriétés et de l'autre on veut garder les milieux naturels. C'est difficile de faire la part des choses. Quand ce projet nous a été présenté, on s'est dit qu'il s'agissait d'un nouveau projet qui répond à des besoins de logements. De l'autre côté, le pourcentage de milieux naturels était important et une partie sera conservée et annexée au sentier 4-Saisons », d'ajouter la mairesse.

« Le promoteur n'a pas le droit de construire sur des milieux humides, donc ce qu'il nous donne n'est pas un cadeau, il n'a pas le choix de nous le donner. La densification urbaine c'est le redéveloppement des milieux urbains, pas l'empiètement sur les forêts. N'oublions pas que ce projet est la porte d'entrée pour le reste du développement sur la route 338. Jusqu'à quel point nous allons accepter que la forêt de la 338 soit rasée ? », a souligné l'ancien conseiller municipal, François Vallières, qui prenait la parole en tant que citoyen après sa démission en juin dernier.

Et si la Ville achetait le terrain ? « La Ville a demandé au promoteur s'il voulait vendre et il a dit non », de dire Andrée Brosseau.

Coteau-du-Lac un choix naturel ?

Reprenant le slogan de la Ville, Coteau-du-Lac, un choix naturel pour la famille, un citoyen a questionné les élus leur demandant pourquoi ils avaient accepté le projet, mais surtout, en quoi la perte du boisé était un choix naturel.

« Il n'y a rien de naturel dans ce choix. Le projet a été présenté et accepté avant mon mandat. Nous avons fait beaucoup de démarche pour essayer d'acheter le terrain. Malheureusement, l'engrenage était un peu trop avancé... Qu'est-ce que le 30% va donner ? On ne le sait pas. Il faudra le vivre pour le savoir », a indiqué la conseillère Isabelle Lemay, tout en précisant ne pas avoir eu le choix de voter en faveur considérant que le terrain se trouve en zone blanche et que le projet était considérablement avancé.

Même son de cloche du côté de Christine Arsenault. « La première fois que l'on m'a présenté le projet, il était déjà approuvé... Avec M.Vallières qui était très impliqué dans le dossier, nous avons discuté avec un avocat et le promoteur est dans ses droits. Nous avons proposé de racheter le terrain, mais le promoteur a refusé. J'ai voté contre pour que l'on puisse, une dernière fois, voir les possibilités qui s'offraient à nous. Finalement, j'ai voté pour parce que ça aurait causé une grande ruine judiciairement. Ça aurait coûté extrêmement cher à la Ville. Je suis d'accord que l'environnement n'a pas de prix, mais le projet est arrivé avant moi. J'ai préféré protéger d'autres endroits où ça m’a été possible de le faire et de me battre sur ces fronts ». 

« Ce n'est pas un choix naturel, bien honnêtement. On ne voulait pas d'une guerre judiciaire. Honnêtement à la table du conseil, c'est pour cette raison que nous n'avons pas eu le choix de voter pour. Concernant le 30%, je dois avouer que le 20% d'extra, le promoteur nous le donne parce qu'il n'a pas le choix », a pour sa part laissé savoir le conseiller Patrick Delforge.

Quant à Alain Laprade, ce dernier a indiqué avoir voté en faveur du projet parce qu'il répond aux exigences municipales. « La règlementation le permet. La Ville ne peut pas interdire le développement d'un terrain privé. Nous avons fait nos demandes et tout est conforme à la règlementation », a-t-il souligné.

Pour sa part, le conseiller André Legros, a indiqué que le besoin de logement a grandement influencé son vote. « Dans mon district, la population est vieillissante et plusieurs souhaitent se départir de leur maison pour aller en logement, mais il n'y en a pas. Ils sont obligés d'aller se loger ailleurs. Même chose pour les jeunes. Ils travaillent ici s'identifient à Coteau-du-Lac, mais vivent ailleurs, car ils n'ont pas d'endroit pour se loger. Je comprends la question environnementale, mais il faut regarder cet aspect aussi ».

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