Le Nichoir met en garde
Les dangers de l’équipement de pêche pour les oiseaux
Le centre de conservation des oiseaux sauvages le Nichoir fait remarquer que l’équipement de pêche abandonné peut non seulement nuire à l’écosystème mais aussi à plusieurs espèces d’oiseaux riverains.
La biologiste et coordonnatrice du programme d’éducation du Nichoir, Elise Laferrière, explique qu’elle et sa petite équipe sont chaque été confrontées à cinq à dix cas d'oiseaux blessés par hameçon, aux prises avec du fil de pêche ou pire : intoxiqués mortellement par du plomb.
« Dès la fonte des glaces, on commence à voir de l’équipement jonché le bord des lacs et des rivières, il a été laissé là les saisons précédentes », témoigne Elise qui se désole de la situation.
Un véritable problème
Pas plus tard que le mois dernier, un colvert avec un leurre pris dans l’aile leur a été amené par la SPCA. Faute d’avoir l’équipement médical nécessaire pour procéder à la chirurgie, le canard a dû être transféré à un hôpital vétérinaire. « L’opération s'est déroulée comme prévu mais malheureusement, les oiseaux sauvages tolèrent mal l'anesthésie et celui-ci ne s'est jamais réveillé », relate Elise Laferrière.
Pour les biologistes et les bénévoles du Nichoir, il est toujours bien difficile de voir ces oiseaux-là souffrir. S’ils ne sont pas aptes à retourner dans la nature et trop blessés pour être envoyés dans un sanctuaire, les oiseaux lésés sont euthanasiés.
À moins d'avoir été avalés ou de s’être accrochés dans une articulation importante, il est généralement possible de soutirer les hameçons. Une fois l'opération terminée, on peut espérer un rétablissement complet.
Le problème, c'est « que seul un petit pourcentage d'oiseaux blessés par l’équipement de pêche se rend jusqu'à un organisme comme le nôtre », estime Elise.
Le Nichoir compte sur la collaboration des citoyens et des municipalités pour mener à bien son entreprise puisqu’il serait impossible de déployer une équipe sur le terrain. « Souvent, les gens nous appellent directement et viennent nous porter l’oiseau, sinon, ils communiquent avec leur municipalité, un vétérinaire ou l’Écomuseum qui, eux, nous passent le message », raconte la biologiste.
Mieux vaut prévenir que guérir.
Afin d’empêcher ce genre d’incidents, le Nichoir encourage les pêcheurs et les personnes voulant faire la différence à adopter les comportements suivants :
- ramasser le matériel de pêche oublié ou abandonné ;
- éviter d’utiliser des hameçons de plomb et plutôt opter pour ceux en cuivre ou en acier.
- utiliser des hameçons sans ardillons pour faciliter le retrait de ceux-ci.
Attention, les balades en bateau à moteur peuvent aussi nuire aux oiseaux. En naviguant près des côtes, il faut éviter de créer de trop grosses vagues qui pourraient inonder les nids de certaines espèces nichant près des rivages.
De plus, Elise Laferrière et son équipe incitent les villes à installer des poubelles bien fermées là où on pratique la pêche pour que les pêcheurs puissent disposer facilement de leur matériel désuet et que les oiseaux charognards ne puissent pas fouiller.
Au moment d'écrire ses lignes, 511 patients ailés sont actuellement sous traitement au Nichoir.
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