Candidat du Bloc Québécois dans Vaudreuil
ÉLECTIONS 2025 : Christopher Massé, expérimenté malgré ses 28 ans

Par Félix Sabourin, Journaliste
À 28 ans, Christopher Massé se lance en politique fédérale sous la bannière du Bloc Québécois dans la circonscription de Vaudreuil. Déjà candidat pour le Parti Québécois lors des élections provinciales de 2022, il cumule près d’une décennie d’engagement politique.
Dans une circonscription traditionnellement acquise aux libéraux, il souhaite offrir une alternative souverainiste en mettant de l’avant des enjeux comme la langue française, la sécurité ferroviaire, l’environnement et le logement.
Un éveil politique en pleine grève
C’est en 2015, alors qu’il étudiait au cégep Gérald-Godin, que Christopher s’est intéressé à la politique.
« C’était en pleine période d’austérité du gouvernement libéral de l’époque, il y avait beaucoup de coupures dans le domaine de l’éducation. Il y a eu des gros mouvements de grèves et c’est là que mon intérêt à commencé » explique le candidat du Bloc Québécois.
« J’ai aussi commencé à écouter les périodes de questions à l’Assemblée nationale ainsi que les discours d’Alexandre Cloutier, qui était porte-parole en éducation pour le Parti Québécois. »
Contrairement à plusieurs candidats, il n’a pas grandi dans un milieu politisé. « On ne parlait pas vraiment de politique quand j’étais plus jeune. Quand je me suis lancé en 2022, ce n'était pas un choc pour mes proches, mais de voir quelqu’un de la famille se présenter aux élections, c’était un peu surprenant, mais ils étaient tout de même bien fiers de moi. »
Du PQ au Bloc : une continuité militante
C’est Yves-François Blanchet qui l’a approché pour lui proposer de représenter le Bloc dans Vaudreuil. Pour lui, cette transition n’est pas un revirement, mais plutôt une suite logique à son engagement.
« Que ce soit au provincial ou bien au fédéral, je le fais par conviction. Je le fais par choix, je veux offrir quelque chose d’autre aux citoyens de Vaudreuil, une alternative. Je continue ma bataille pour promouvoir le Bloc dans la circonscription. »
Bleu dans une mer rouge
Il est bien conscient du défi que représente cette élection, dans une circonscription détenue par le député libéral Peter Schiefke depuis 2015. « Je trouve que la réponse sur le terrain est très positive. Nous continuons notre travail et les gens sont contents de notre travail pour le Bloc. »
Même si Vaudreuil a majoritairement appuyé le Parti libéral dans le passé, Christopher croit à l’importance du rôle du Bloc Québécois. « Il faut continuer de montrer aux électeurs quelles sont nos propositions, notre plateforme électorale et aussi, de défendre ce que le Bloc à fait durant les dernières années. » mentionne-t-il.
« Le rôle du Bloc est essentiel, même ici, si les gens disent que ça va être difficile pour le Bloc de percer. On aspire pas être au pouvoir, de toute manière c’est impossible statistiquement parlant. Au niveau de notre rôle dans l’opposition, dans la balance du pouvoir c’est là que l’on peut faire une différence. Le Bloc est là pour défendre les intérêts du Québec. »
Il affirme ne pas se laisser décourager par la forte présence libérale dans la région. « Oui, on s’entend qu’historiquement au niveau des résultats, c’est très rouge, mais ça ne me décourage pas pour la suite des choses. Je vais continuer de m’impliquer. »
Ses priorités en cas d’élection
Parmi ses priorités, Christopher cite la protection de la langue française dans la circonscription. « On constate qu’il y a un déclin remarquable au niveau de l’usage de la langue française dans la région, sans oublier la protection qui est pas mal oubliée. »
Il dénonce l’inaction du gouvernement actuel et la position d’autres partis fédéraux. « Le gouvernement actuel ainsi que le parti conservateur continuent d’aller contre la loi 96, contre les lois qui visent à protéger la langue française au Québec. Vaudreuil s'anglicise davantage, donc c’est un de mes chevaux de bataille, de protéger notre langue. »
Il s’inquiète également de la sécurité ferroviaire, particulièrement à L’Île-Perrot. « C’est très important, surtout à l’Île-Perrot. Il y a beaucoup de passage à niveaux où il n’y a pas de viaduc, ce n’est pas sécuritaire pour les usagers qui doivent traverser les voies ferrées. »
Un dossier complexe, selon lui, en raison de la multiplicité des parties impliquées. « C’est une lutte entre le provincial, le Canadien National et le Canadien Pacific, le gouvernement fédéral en plus des municipalités qui sont impliquées là-dedans. Ils essaient de trouver une solution depuis plusieurs années pour sécuriser les voies, mais rien n’est fait. »
Sur le plan économique, il souhaite protéger les intérêts du Québec et soutenir les entreprises locales. « On va essayer de trouver des solutions avec des entreprises pour être plus résilient, diversifier l’économie dans la région ainsi que de les accompagner pendant des temps plus difficiles surtout avec les États-Unis. »
Titulaire d’une maîtrise en environnement et en développement durable, il souhaite aussi accélérer la transition écologique. « Quand les libéraux et les conservateurs essaient de nous imposer un oléoduc, pour moi c’est un non sens de créer des infrastructures en sachant que les réserves de pétrole risquent à sec dans 20, 30 années », explique le candidat. « Un investissement dans un oléoduc serait du gaspillage de fonds publics. Il faudrait investir davantage dans les énergies renouvelables et ainsi faciliter une transition écologique. »
Il s’engage également à agir pour résoudre la crise du logement. « Les prix des maisons et des loyers ont drastiquement augmenté au cours des dernières années. On veut aider les jeunes familles, créer des programmes pour améliorer l’accès à la propriété. On désire aussi abolir la TPS sur les frais honoraires, donc les notaires et les inspecteurs en bâtiment. »
Il s’inquiète du peu d’attention portée à cet enjeu dans la région. « Je trouve qu’il y a une crise dans la région, mais qu’on n’en parle pas beaucoup. Je suis conscient de ce qui se passe quand je suis sur le terrain, je remarque qu’il y a plus de personnes en situation d'itinérance, ça va être un gros enjeu pour moi si je suis élu comme député. »
Ce qui préoccupe les électeurs
Sur le terrain, il remarque que la question des tarifs douaniers revient fréquemment dans les préoccupations des électeurs. Selon lui, ce sera un enjeu central lors de la campagne.
« On veut défendre les intérêts du Québec et aussi l’économie du Québec. On a souvent tendance, dans les négociations des traités commerciaux ou quand on se fait imposer des tarifs, à sacrifier le modèle économique québécois comme le bois d'œuvre, les pêcheries ainsi que l’aluminium. »
Il souhaite que le Québec soit mieux représenté à la table des négociations. « Ce que l’on propose, c'est d’être présent à la table des négociations, que l’on soit une balance du pouvoir qu’on défende nos intérêts économiques ainsi que linguistiques. »
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