Passionné d’aviation
Prendre les airs avant la route
Hugo Quenneville n’a que 14 ans et est déjà dans le processus pour piloter un avion. Ayant complété le volet théorique à la formation à l’école de pilotage Air Prestige Flight School de Saint-Lazare, ce dernier pourra bientôt être seul aux commandes.
« Dans un an et demi, il va pouvoir piloter de façon autonome et se promener partout au Québec, ce qui est un peu fou d’une certaine façon. Il va avoir son permis de pilote avant son permis de conduire », souligne son père, Ian Quenneville.
Il est en effet possible au Canada d’obtenir un permis pilote loisir dès l’âge de 16 ans après avoir complété un minimum de 45 heures de vol. La liscence privée est à partir de l'âge de 17 ans. Hugo pourra toutefois s’exercer en solo d’ici quelques semaines.
Comme l’explique son instructeur, Kevin Dupeux, il n’y a pas de minimum d’heures requises pour voler seul. « On l’autorise à voler solo quand on sent qu’il est prêt. Ça dépend de chacun, ça peut être après 15, 20 ou 25 heures. Ça dépend aussi de la météo puisque la première fois qu’ils volent solo, on ne va pas les envoyer quand il y a de mauvaises conditions comme du vent. Dans ce temps-là, on continue de voler en double avec eux jusqu’à ce que ce soit possible », indique-t-il.
Hugo vient tout juste de commencer d’accumuler ses heures. Il lui reste néanmoins son examen théorique à passer en temps et lieu. « Ce n’est pas super compliqué, la théorie c’est plus complexe, mais ça devient plus facile, c’est vers la fin que j’ai commencé à vraiment comprendre, mais au début c’est plein de nouvelle matière », admet-il.
M. Dupeux voit très peu de jeunes de cet âge, encore qu’un autre étudiant de 15 ans soit aussi inscrit à l’école située à Saint-Lazare. « Les jeunes comme ça, c’est relativement rare. L’avantage quand ils sont jeunes, c’est qu’ils absorbent beaucoup. Ce qu’on leur apprend, ils le retiennent plus facilement. Du moment où les étudiants s’appliquent et viennent voler régulièrement, normalement il n’y a pas de problèmes et ça passe », convient-il.
Une passion père-fils
L’idée d’Hugo de se mettre au pilotage vient d’abord de son père. Ce dernier avait acheté un simulateur de vol sur ordinateur qu’il avait installé au sous-sol. « Chaque fois, il venait à côté de moi et insistait pour essayer. Quand j’ai commencé mes cours en janvier, à un moment donné il m’a dit qu’il aimerait lui aussi en suivre », raconte Ian Quenneville. C’est donc à l’ouverture d’une autre session en mai qu’Hugo s’est inscrit.
Ian se réjouit de partager cette passion avec son fils. « Moi mon fun comme papa, ça va être de partir avec mon gars pour faire des trips et de se promener, témoigne-t-il. J’y fais confiance, c’est un gars responsable et minutieux dans les choses qu’il fait. »
Il ajoute que l’aviation est un domaine hautement réglementé avec des normes internationales, et que malheureusement la majorité des accidents sont de nature humaine.
Sa mère n’est pas plus inquiète selon M. Quenneville. Elle a notamment déjà travaillé comme infirmière sur les équipes de transport médical par avion en se rendant parfois jusque dans le Grand Nord du Québec.
Ainsi, bien que Hugo adore l’aviation, il n’imagine pas une carrière dans ce domaine. « C’est plus un passe-temps que je voulais faire avec mon père », affirme-t-il. Ce dernier voudrait plus se diriger vers la médecine.
Son père pour sa part, qui est d’ailleurs producteur télé, imagine déjà des concepts d’émission en avion. Il réfléchit à l’idée de poursuivre la formation pour pouvoir piloter un hydravion afin de se rendre dans des régions plus sauvages.
Démocratiser l’aviation
« Les gens pensent que le milieu de l’aviation n’est pas accessible, mais tu peux posséder un avion pour le prix d’une voiture ou presque », précise M. Quenneville. Une fois le permis payé, cela peut coûter environ 5000$ par année pour les frais d’entreposage, d’entretien et pour les assurances.
Cela vaut amplement le sentiment de liberté qui s’accompagne avec la pratique de cette activité selon lui. Hugo estime qu’il s’agit somme toute d’une discipline accessible. « Il faut juste prendre ses cours, du temps et aimer ça », conclut-il.
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