Une légère baisse est même au tableau
Immobilier | Une stabilité des prix est prévue pour 2023
Après deux années assez mouvementées, le marché immobilier pourrait bien se stabiliser dans la prochaine année. C’est du moins ce que prévoir la firme immobilière Royal LePage.
Selon les prévisions, le prix médian d’une maison unifamiliale, dans le grand Montréal, devrait diminuer de 2.5% alors que celui des copropriétés devrait connaître une baisse de 1.5%. L’augmentation des taux d’intérêt causée par la hausse du taux directeur par la Banque du Canada, expliquerait cette diminution du prix.
« En comparant les prix à l’année précédente, le premier trimestre de 2023 devrait afficher une baisse plus importante du prix des propriétés », explique M. Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage. « Nous prévoyons que la diminution des prix s’adoucisse progressivement comparativement à l’année précédente, au fur et à mesure que l’année avancera, avec des améliorations de semaine en semaine lors des troisième et quatrième trimestres, ce qui permettra aux valeurs des propriétés au pays de clore l’année avec une variation essentiellement stable », ajoute le président.
« La hausse des coûts d’emprunts, du coût de la vie et, plus récemment, des taxes municipales, combinées à une demande moins robuste devrait continuer de mettre de la pression à la baisse sur les prix en 2023 dans la région du Grand Montréal », explique quant à lui, Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général, Royal LePage, pour la région du Québec.
« La majeure partie de la correction des prix est derrière nous, mais nous nous attendons à ce que les prix continuent à diminuer légèrement en première moitié d’année, pour connaître un rebond modeste au second semestre, une fois que les taux d’intérêt se seront stabilisés. Nous nous attendons alors à ce que nombre d’acheteurs qui avaient adopté une attitude attentiste reviennent sur le marché », poursuit-il.
Au cours de 2022, c’est à Hudson que le prix médian des résidences unifamiliales a connu la hausse la plus importante, soit de 30% pour atteindre 825 000$. La Municipalité des Cèdres suit de très près avec une hausse de 29% pour un prix médian de 550 000$. Quant au nombre de propriétés vendues, toutes les municipalités de Vaudreuil-Soulanges ont connu une diminution à l’exception de Pointe-des-Cascades où il s’est vendu 9% plus de résidence qu’au dernier trimestre de 2021.
En attendant que la situation économique s’améliore, les familles continueront de chercher des solutions pour composer avec un budget discrétionnaire réduit. Conséquemment, Royale LePage prévoit que la copropriété fera partie des options considérées de par son abordabilité relative. Le segment de l’unifamiliale devrait être légèrement plus affecté, considérant que les propriétés s’étant le plus appréciées durant le boom immobilier pandémique seront les plus touchées, toutefois, les propriétés d’entrée de gamme dans ce segment demeurent hors de portée pour plusieurs, et principalement auprès des premiers acheteurs.
Malgré ces perturbations et la baisse anticipée des prix des propriétés, les acheteurs qui ont fait l’achat d’une propriété résidentielle avant le début de la pandémie conservent encore un gain de près de 25 % supérieur à celui d’il y a trois ans.
La pénurie de logement et faible taux de chômage
Selon la firme immobilière, la pénurie de logements qui sévit actuellement viendrait atténuer la baisse des prix.
« Le nombre de propriétés à vendre doit excéder la demande pour que les prix descendent de manière considérable… Des ménages plus petits impliquent que plus d’unités de logement de plus petite taille sont nécessaires par habitant que par le passé. La demande refoulée est intensifiée par les acheteurs qui pourraient acheter, mais choisissent d’attendre en cette période de turbulence », pouvons-nous lire dans un communiqué émis par Royal LePage.
Sans une augmentation importante du nombre de maisons sur le marché, le retour d’acheteurs sur le marché, notamment stimulé par des loyers très élevés, devrait de nouveau commencer à exercer une pression à la hausse sur les prix. Et, dans un marché où le nombre de propriétés demeure très faible, les vendeurs hésiteront encore à mettre leur propriété en vente s’ils ne trouvent pas une maison à acheter.
Selon les experts, le faible taux de chômage, et une grande marge de manœuvre d’emplois vacants non comblés, signifie que peu de familles devraient avoir besoin de vendre leur maison pour des raisons financières.
Les maisons sont légèrement plus abordables aujourd’hui comparativement au sommet du boom pandémique, annulant certains des effets de l’augmentation des taux d’intérêt, et les économies des ménages demeurent au-dessus des normes historiques, leur permettant de traverser les obstacles de la mise de fonds plus aisément.
« Il est important de noter que tous les acheteurs se tenant à l’écart du marché n’ont pas été contraints de le quitter. Si certaines familles ont été écartées du marché pour le moment, dû aux coûts d’emprunt en croissance, nous croyons que certains ont volontairement choisi de se retirer temporairement du marché en adoptant une attitude attentiste, ne voulant pas acheter une propriété aujourd’hui dont la valeur marchande pourrait diminuer demain. Pourtant, les personnes dans la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine n'ont connu qu'un Canada où les prix des maisons augmentent plus vite que les revenus. Lorsque les taux d'intérêt sembleront s'être stabilisés, ces acheteurs pourraient revenir sur le marché, anticipant un retour à l'escalade de la valeur des maisons », conclut M. Soper.
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