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Rebecca, la victime de Jean Berny Romain incite à dénoncer

« Aller jusqu’au bout du processus judiciaire en vaut la peine »

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9 janvier 2025
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

C'est pour aider d'autres personnes qui ont subi des crimes de nature sexuelle que la victime de Jean Berny Romain, cet homme de 40 ans qui travaillait dans une RPA de Vaudreuil-Soulanges, s'est courageusement adressée au Tribunal ce mercredi 8 janvier. Néomédia a pu s'entretenir avec celle que l'on nommera Rebecca pour les besoins de ce texte. 

Une ordonnance de non-publication émise dans le dossier nous empêche de dévoiler son identité et le lien qui l'unissait à son agresseur. On peut toutefois mentionner que Rebecca est d'âge mineur et que, lors de son passage devant la juge Mylène Grégoire, elle a lu une lettre rédigée à l'attention de son agresseur pour aborder les impacts de ses gestes sur elle. 

L'accusé a pu l'entendre par le système de visioconférence depuis le pénitencier où il est détenu depuis son arrestation le 24 mai dernier.

« Tu as tué ma joie de vivre, ma façon de voir la vie. Tu as tué tout ce qui fait de moi, moi. Je dois réapprendre à faire confiance à chaque homme que je croise dans ma vie. À cause de toi, je change de wagon dans le métro quand il y a trop d'hommes qui s'y trouvent. À cause de toi, je marche plus vite quand je croise un homme dans la rue. À cause de toi, je pense que tous les hommes sont des violeurs, même si je sais que c'est faux. Je veux aussi dénoncer ce qui se passe à huis clos dans les RPA et inviter les gens à ne pas avoir peur de dénoncer », a-t-elle indiqué lors de sa prise de parole. 

«Aucune peine ne pourrait effacer le mal qu'il m'a fait »

En lien avec les gestes commis sur sa personne, l'accusé a écopé d'une peine globale de trois ans de prison, une sentence qui convient à la victime puisqu'elle se situe dans la fourchette des peines imposées dans des dossiers similaires.  

« Aucune peine ne pourrait effacer le mal qu'il m'a fait. J'espère que l'accusé recevra le soutien nécessaire au centre de détention pour éviter une récidive à sa sortie », ajoute-t-elle. 

Notons qu'en plus de sa peine d'incarcération, Jean Berny Romain a un interdit de contact avec la jeune fille et son entourage pendant qu'il se trouve en prison. À sa sortie, il lui sera interdit de posséder certains types d'armes pendant 10 ans et pour d'autres, à perpétuité. Il devra aussi fournir tous les échantillons nécessaires à son inscription au Registre des délinquants sexuels pendant une période de 20 ans. 

Malgré la lourdeur du processus judiciaire pour les victimes, Rebecca tenait à se faire entendre par le Tribunal en ce jour J où son agresseur connaissait son sort. « C’était important pour moi, puisque je veux prouver à toutes les victimes de ce genre de crime qu’il ne faut pas avoir peur et que d’aller jusqu’au bout est une preuve de force, de courage et de détermination, ainsi qu’une belle reprise du pouvoir sur notre vie. Aller jusqu’au bout du processus judiciaire en vaut la peine, même si ça peut parfois être long et douloureux», confie-t-elle. 

Très soutenue pendant tout le processus judiciaire 

Pour les victimes d'actes de nature sexuelle, le processus judiciaire peut être long et pénible. Rebecca précise qu'elle a été soutenue tout au long du processus, notamment lors de la dernière audience, alors que Malik, le chien d'assistance de la Sûreté du Québec était à ses côtés pour calmer son stress et son anxiété. 

« Le fait qu'un poste de la SQ au complet ce soit mobilisé pour pouvoir arrêter l'agresseur en moins de 24h a été pour moi un immense soulagement. Je me suis sentie épaulée et soutenue comme jamais. La juge a été très douce et humaine avec moi, ce que j’ai grandement apprécié puisque j’étais à fleur de peau. Les policiers, enquêteurs et procureurs étaient tous très impliqués, ce qui m’a beaucoup touché. »

Consciente que le processus judiciaire peut être extrêmement difficile et pénible pour certaines victimes, Rebecca espère tout de même que son histoire inspirera d'autres personnes à dénoncer leur agresseur. « J’aimerais juste rappeler aux victimes que les belles histoires existent aussi », termine-t-elle avant de remercier tous ceux et celles qui l'ont soutenu depuis sa dénonciation. 

 

À lire également: 

- « Tu as tué tout ce qui fait de moi, la personne que j'étais » 

 

 

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