Un quadragénaire qui travaillait à Vaudreuil-Dorion se retrouve derrière les barreaux
« Tu as tué tout ce qui fait de moi, la personne que j'étais »
Ce mercredi 8 janvier, la victime d'âge mineur de Jean Berny Romain, cet homme de 40 ans accusé de crimes de nature sexuelle et employé d'une résidence pour aînés de Vaudreuil-Soulanges au moment des faits, s'est courageusement adressée à la Cour. Elle souhaitait partager avec la juge Mylène Grégoire les répercussions des gestes de l'accusé sur sa vie et son entourage.
Une ordonnance de non-publication nous empêche de dévoiler tous détails pouvant identifier la plaignante dans le dossier ou encore le lien qu'elle entretenait avec l'accusée. Celle que l'on surnommera Rebecca pour les besoins de ce texte s'est avancée avec aplomb devant la magistrate accompagnée par Malik, un chien d'assistance de la Sûreté du Québec.
La jeune femme tenait à lire à voix haute la lettre qu'elle a écrite à l'attention de l'accusée, qui l'écoutait en visioconférence, en direct du pénitencier où il est détenu depuis le 24 mai dernier.
« Tu as tué ma joie de vivre, ma façon de voir la vie. Tu as tué tout ce qui fait de moi, moi. Je dois réapprendre à faire confiance à chaque homme que je croise dans ma vie. À cause de toi, je change de wagon dans le métro quand il y a trop d'hommes qui s'y trouvent. À cause de toi, je marche plus vite quand je croise un homme dans la rue. À cause de toi, je pense que tous les hommes sont des violeurs, même si je sais que c'est faux. Je veux aussi dénoncer ce qui se passe à huis clos dans les RPA et inviter les gens à ne pas avoir peur de dénoncer », a-t-elle indiqué lors de sa prise de parole.
Reconnu coupable de quatre chefs d'accusation
Rappelons que le 24 mai 2024, Jean Berny Romain, a été arrêté sur son lieu de travail. Les faits reprochés à ce dernier se sont produits entre le 1er février et le 20 mai de la même année sur le lieu de travail de celui qui est détenu depuis cette date.
C'est par visioconférence que ce dernier a comparu devant la juge Grégoire pour mettre un point final à son dossier et connaître son sort. Il a enregistré des plaidoyers de culpabilité sur quatre des douze chefs d'accusations qui pesaient contre lui, tandis qu'un arrêt des procédures a été prononcé pour le reste des accusations.
Dans les faits, il s'est reconnu coupable d'avoir profité de sa position pour toucher à des fins sexuelles une partie du corps d’une adolescente, d’avoir utilisé une arme pendant une agression sexuelle, d’avoir communiqué par un moyen de télécommunication avec sa victime en vue de faciliter la perpétration à son égard d’une infraction et d’avoir rendu accessible du matériel sexuellement explicite à une personne de moins de 18 ans.
Avant ces délits, Jean Berny Romain, père d'un enfant de 10 ans, n'avait pas d'antécédents judiciaires à son actif.
Selon les éléments présentés en Cour, l'homme aurait eu des relations sexuelles complètes avec la victime, en plus de la forcer à accomplir certains autres actes sexuels variés. L'accusé aurait aussi offert des cadeaux à la jeune victime, comme du parfum, des sous-vêtements, une robe et du chocolat.
« De l'ADN de la victime a été prélevé sur le vibrateur retrouvé dans le bureau de l'accusé», a précisé Me Jérémie Brault, le procureur du ministère public lors de la comparution de Jean Berny Romain.
Une suggestion commune pour la peine à purger
Comme c'est souvent le cas dans plusieurs dossiers, les avocats au dossier ont soumis une proposition commune à la juge Grégoire en ce qui a trait à la peine à imposer à l'accusé. « En tenant compte de la jurisprudence et des facteurs atténuants et aggravants, nous croyons qu'une peine globale de trois ans d'incarcération serait justifiée dans les circonstances. De plus, cette période de détention serait assortie d'un interdit de contact avec la victime et son entourage, d'une interdiction de posséder certains types d'armes pendant 10 ans et pour d'autres, à perpétuité, et de fournir tous les échantillons nécessaires à son inscription au Registre des délinquants sexuels pendant une période de 20 ans», a énoncé Me Jérémie Brault.
La peine a été entérinée par la juge Grégoire puisque celle-ci était raisonnable dans les circonstances. Pour la rendre, elle a tenu compte de l'absence d'antécédents judiciaires de l'accusé et de son rapide plaidoyer de culpabilité.
« Il ne me reste qu'à souhaiter à la victime et à sa famille de retrouver la sérénité et le bonheur de vivre le plus rapidement possible», a conclu Mme Grégoire.
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