Conduite avec les capacités affaiblies par la drogue
Une peine de 90 jours de prison à purger en discontinu pour une récidiviste
Une employée d'un concessionnaire automobile de Montréal s'est déclarée coupable d'avoir conduit un véhicule avec les capacités affaiblies par la drogue ce mercredi 11 septembre au Palais de justice de Valleyfield. L'accusée s'est vu imposer une peine de prison de 90 jours à purger de façon discontinue dès ce dimanche 15 septembre.
Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés le 11 juin 2023 alors que la femme se trouvait derrière le volant de son véhicule, une Pontiac Vibe argentée, sur l'autoroute 40 à Vaudreuil-Dorion.
« Un policier qui se trouvait sur les lieux d'une collision a remarqué sa voiture, non loin de là, qui s'était arrêtée dans la voie droite. Le véhicule, qui n'était pas impliqué dans l'accident, était à une trentaine de mètres de lui. Alors qu'il marchait dans sa direction, la voiture a redémarré et a repris la route. Après avoir finalisé la scène de collision, l'agent a continué sa soirée de travail avant de se rendre sur les lieux d'une autre collision. Sur place, il a remarqué à nouveau la voiture alors qu'elle ralentissait la circulation de façon considérable en circulant à cheval entre l'accotement et la voie de droite, en donnant des coups de volant et en freinant inutilement. D'ailleurs, la voiture est passée tout près de heurter un cône disposé sur la chaussée pour permettre aux premiers répondants de faire leur travail» , résumait la procureure de la Couronne.
Dès qu'il intercepte la conductrice, Mme Carrière, l'agent note des symptômes de conduite avec les facultés affaiblies. « Ça va prendre du temps pour qu'il obtienne des réponses à ses questions. Le discours de madame n'est pas cohérent. L'agent doit répéter à plusieurs reprises ses questions. Elle tremble, elle gigote beaucoup et elle ne tient pas en place», poursuivait-elle.
Une fois au poste de police, Mme Carrière échouera aux tests de coordination servant à déterminer si elle a les capacités affaiblies par la drogue.
Une 4e récidive
Après avoir enregistré un plaidoyer de culpabilité face aux faits reprochés, la défense a déposé les antécédents judiciaires de Mme Carrière. « Elle a été condamnée à une amende de 1 500$ en 2017 pour des antécédents en semblable matière, de même qu'à une peine de 30 jours de prison à purger de façon discontinue en septembre 2018. Au cours du même mois, elle a aussi été condamnée à une amende de 1 500$. Nous en sommes donc à une quatrième récidive », notait la juge Mylène Grégoire.
Malgré tout, le procureur de la Couronne, Yohann Boucher-St-Laurent, a confirmé qu'une suggestion commune avait été négociée entre les parties. « La défense nous a fourni une preuve que madame assiste régulièrement à des réunions des A.A et des N.A depuis la commission des faits et qu'elle occupe un emploi. La peine suggérée nous semble donc appropriée», a-t-il laissé savoir.
Par conséquent, la juge Grégoire a accepté la suggestion commune et a condamné Mme Carrière à une peine de 90 jours de prison à purger de manière discontinue, tous les dimanches de 9h à 17h au Pénitencier Leclerc. Elle devra se présenter sur place dès le 15 septembre. Par la suite, elle sera sous probation pendant 24 mois. Au cours des douze premiers mois, elle fera l'objet d'une surveillance. De plus, elle ne pourra conduire tout véhicule à moteur sur toutes les routes du Canada pendant une période de deux ans.
« Madame reconnaît son problème et a pris les mesures nécessaires pour le régler. Elle a maintenant une vie rangée et fait tout pour garder sa sobriété, c'est pourquoi nous ne déposerons pas d'avis de récidive », a précisé Me Boucher-St-Laurent.
Des faits auxquels a consenti l'accusée. « J'ai repris ma vie en main. J'ai repris le travail et je m'occupe de mon père qui se fait vieillissant. Je comprends l'importance de conserver ma sobriété », a-t-elle informé.
De son côté, la juge Grégoire a rappelé à la dame que la conduite d'un véhicule automobile ne doit jamais se faire sous l'influence d'une drogue. « Vous avez été chanceuse de ne blesser personne ou de ne pas avoir été impliquée dans un accident mortel, tant pour vous que pour quelqu'un d'autre. Si vous revenez devant ce Tribunal pour une cinquième récidive, vous ne pourrez plus avoir une peine à purger de manière discontinue. Ce sera de la prison ferme», a-t-elle lancé en terminant avant d'ordonner la destruction de l'échantillon d'urine qui figurait comme exhibit au dossier.
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