Facteur de profession, Tyler Jones, 30 ans, est le troisième candidat à entrer officiellement dans la course dans le comté de Beauharnois-Salaberry-Soulanges-Huntingdon (BSSH) en vue de la prochaine élection fédérale. Le jeune homme qui demeure à Salaberry-de-Valleyfield défendra les couleurs du Nouveau parti démocratique (NPD) et fera une campagne axée sur l'écoute, le positivisme et la bonne humeur. 

Ce samedi 15 mars, Néomédia a rencontré ce dernier dans un restaurant du comté qui compte une vingtaine de localités réparties dans trois MRC. Mais l'ampleur de la tâche ne fait pas peur au passionné de politique. 

 « J'ai toujours eu un amour pour la politique. Que ce soit au municipal, au provincial ou au fédéral, j'essaie de me tenir informé de ce qui se passe chez nous. Cette année, en ce temps d'incertitude économique, je sens que ça pourrait bien être l'année du NPD et le mien. Quand j'ai rencontré Jagmeet Singh, la connexion entre nous a été naturelle et très bonne. Je me suis tout de suite senti comme un membre de sa famille, tant avec lui qu'avec son entourage. Après en avoir discuté avec ma femme et mon entourage, j'ai décidé de faire le saut et de me lancer dans l'arène politique pour vivre ma toute première expérience à vie. J'ai décidé d'y aller all in », image-t-il d'entrée de jeu. 

Sur le plan personnel, Tyler a fréquenté le Collège Champlain, à Saint-Lambert, d'où il a obtenu un diplôme en sciences sociales en 2014. Anglophone de naissance, le candidat s'efforce de parler en français au quotidien. 

 « Pendant mes études, il y avait le tournoi jeune démocrate qui se tenait au Collège Champlain et qui portait sur la politique du Québec et du Canada. Pendant deux ans, j'étais le seul anglophone qui y prenait part. Je tenais à le faire, car j'avais l'opportunité d'améliorer mon français et mes connaissances. Les deux premières années, mon équipe a terminé e 4e et 3e position. La troisième année, j'étais un des entraîneurs du tournoi et on a aussi fini au 3e rang. Je suis fier de ça quand j'y repense. C'est aussi là que s'est développé mon amour pour la politique», confie-t-il. 

Sur le plan familial, son père a été longtemps impliqué dans le transport scolaire sur la Rive-Sud de Montréal. Il a notamment travaillé pour la Commission scolaire New Frontiers comme régisseur en transport scolaire, avant de plonger dans le milieu francophone et d'intégrer les rangs du Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries. 

« Il est un bel exemple pour moi, car il n'a jamais hésité à sortir de sa zone de confort. J'aimais bien aller le visiter à son bureau, dans son milieu de travail francophone. Je trouvais ça le fun et intéressant. Il a pris sa retraite en 2015 après 40 ans de carrière», mentionne-t-il.

Quant à sa mère, elle était coiffeuse. Son frère, de 10 ans son aîné, évolue aussi dans le domaine du transport scolaire. Il possède une entreprise dans le secteur, dans laquelle Tyler a travaillé à sa sortie de l'école. « C'est vraiment dans notre ADN. Mon grand-père était concierge et conducteur d'autobus dans les années 50-60. Pour ma part, j'ai aussi été chauffeur pendant quelques années pour l'entreprise de mon frère. J'ai travaillé avec les enfants, les enseignants et les directions d'école. Même dans cette fonction, j'essayais toujours de garder ma bonne humeur. Tu es la première et la dernière personne que les enfants voient sur le chemin de l'école. C'est important d'en être conscient. Ton attitude peut avoir un impact sur eux. »

Une campagne axée sur l'écoute et le positivisme 

Dans sa vie quotidienne, Tyler Jones transpire, selon ses proches, la joie de vivre et la bonne humeur. « Mon objectif est vraiment d'écouter les gens lors de mon porte-à-porte pour connaître leurs préoccupations et leurs inquiétudes. Que cherchent-ils? Que veulent-ils de leur député? Comment pourrais-je les aider si je suis élu? Par la suite, je veux être leur voix à Ottawa. J'aimerais que chaque électeur du comté, même s'il est très grand, soit représenté au Parlement et sente que j'ai à coeur de bien les représenter», ajoute-t-il. 

Malgré l'ampleur de la tâche, et le nombre de portes à visiter, Tyler Jones, ne se décourage pas. « Ça va être le fun de parcourir le comté d'est en ouest, de Saint-Zotique à Huntingdon, et d'entendre ce que les gens ont à dire. Bien sûr, les préoccupations peuvent se ressembler d'une région à une autre, mais parfois, les enjeux sont complètements différents. C'est ce qui fait la richesse de notre région. »

Tyler Jones n'est pas natif de la circonscription, mais il y a grandi et a fini par s'y établir. Si bien que c'est la région qu'il espère représenter à la Chambre des Communes s'il est élu lors du prochain scrutin fédéral. 

 « Je me sens vraiment comme chez moi ici. J'ai beaucoup de famille et d'amis dans la région. C'est vraiment important pour moi d'habiter dans le comté où je me présente. Les gens sont très accueillants jusqu'à présent. Même s'il m'indique qu'ils ne voteront pas pour moi, ils sont respectueux dans les échanges. Il me souhaite bonne chance et me félicite de m'impliquer à un si jeune âge. Je suis fier de voir ça. J'ai vraiment de belles discussions avec les électeurs», observe-t-il. 

Pour cette étape importante dans la campagne d'un candidat, M. Jones est souvent accompagné par sa femme et leur chien. « Je n'arrive pas avec l'optique d'imposer la vision du NDP, mais plus de présenter notre plateforme, d'écouter les gens et de répondre à leurs questions. Si je suis élu, je m'engage à travailler avec les députés provinciaux en poste pour assurer le bien-être des citoyens de BSSH et faire avancer les dossiers. Je crois que mon grand calme et ma capacité à écouter feraient de moi un bon député. Si je ne suis pas élu, je vais quand même voit cette implication de manière positive. J'aurai pris de l'expérience et il y aura d'autres élections (rires)», philosophe-t-il. 

Parmi les points soulevés par les citoyens lors de son porte-à-porte, Tyler pointe du doigt l'inflation et le coût de la vie, qui préoccupent beaucoup de gens, de même que les tarifs douaniers exigés par les États-Unis.  « Les maisons se vendent parfois jusqu'à quatre ou cinq fois le prix payé lors de l'achat. Ça n'a pas de sens. Des gens doivent quitter une ville qu'ils aiment, car ils n'ont plus les moyens d'y demeurer. Ça n'a pas de sens. Sinon, je reçois aussi des remerciements de certains citoyens qui profitent des programmes mis en place par le NDP, comme celui sur les soins dentaires ou encore celui qui permet de soutenir les gens handicapés. »

Avant de se lancer dans la course, le candidat a même pu échanger avec Anne Quach, ancienne députée de la circonscription de BSSH pendant deux mandats sous la bannière du NDP. Cette dernière lui a prodigué des conseils qui s'avèreront fort utiles s'il accède au pouvoir. 

Aujourd'hui, Tyler est un facteur livreur qui parcourt entre 20 000 et 40 000 pas par jour. Il n'a donc pas peur de marcher pendant des heures pour aller à la rencontre des électeurs du comté lors de son porte-à-porte. Dès que les élections seront officiellement déclenchées, des pamphlets seront acheminés dans les foyers du comté. Des pancartes feront aussi leur apparition sur les routes de la circonscription. 

« J'ai une bonne équipe de bénévoles qui sont prêts à installer des pancartes et à m'aider à faire campagne. Je veux démontrer aux électeurs qu'il existe une alternative. Si les gens sont intéressés à nous donner un coup de main, on est preneurs évidemment», conclut-il à l'attention des intéressés. 

On peut joindre le NDP au (450) 288-1705 ou le candidat par courriel au [email protected]. 

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