Beauharnois-Salaberry-Soulanges-Huntingdon
ÉLECTIONS 2025 : Miguel Perras se lance à 21 ans sous la bannière libérale

Par Félix Sabourin, Journaliste
Miguel Perras, un étudiant de 21 ans, portera les couleurs du Parti libéral du Canada dans la circonscription fédérale de Beauharnois–Salaberry–Soulanges–Huntingdon (BSSH) lors des présentes élections. Résident de Saint-Stanislas-de-Kostka, il fait partie des plus jeunes candidats à se lancer dans la course.
N’ayant pas grandi dans un environnement politisé, Miguel Perras nourrit tout de même un fort intérêt pour la politique. Il pratique le débat depuis plusieurs années et a contribué à l’organisation du club de débat de Polytechnique Montréal, où il étudie présentement le génie mécanique.
Il a également participé à plusieurs simulations politiques, dont celle de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), en plus du Parlement des jeunes. « Ça réunit plusieurs jeunes au Parlement, on débat de projets de loi et ça nous montre comment ça se déroule au Parlement et les procédures, etc. »
Miguel Perras provient d’une famille qui possède une ferme familiale. « Mon grand-père fait plus des grandes cultures, tandis que mon père fait des cultures maraîchères », explique-t-il. « C’est une ferme sans employés, c’est vraiment une petite exploitation, nous faisons tout nous-mêmes. »
Pourquoi se lancer en politique ?
Miguel Perras admet qu’il ne pensait pas faire le saut en politique à un si jeune âge. « J’aurais jamais pensé faire ça aussi jeune. Je me disais peut-être à 50 ans, après une carrière en ingénierie », avoue-t-il avec une touche d’humour.
Pour lui, la situation économique actuelle exige un leadership solide. « Nous sommes dans une situation très grave économiquement avec Trump. Il est en mesure de causer une récession généralisée. Ça nous prend un bon premier ministre, quelqu’un de compétent. C’est vraiment Mark Carney qui m’a attiré. C’est la meilleure personne pour la situation. C’est un économiste, il a traversé plusieurs crises », exprime-t-il.
Déjà actif auprès des jeunes libéraux, et constatant l’absence de candidat dans sa circonscription, Miguel a décidé de proposer sa candidature. « Il n’y avait personne qui se présentait comme candidat, j’étais actif avec les jeunes libéraux alors j’ai mis mon nom en me disant que s’il n’y avait personne, au moins il y aurait un candidat, et j’ai été choisi. »
Conscient que son jeune âge implique une expérience professionnelle limitée, il se dit néanmoins prêt à relever le défi. « J’ai vraiment beaucoup d’intérêt et de motivation. Je n’ai pas beaucoup d’expérience professionnelle, mais je suis informé sur les enjeux importants de notre société. J’ai aussi trois années d’études en génie qui m’ont apporté une bonne éthique de travail, qui va grandement m’aider. »
Dossiers prioritaires
Parmi ses priorités, la protection de la gestion de l’offre occupe une place importante. Il rappelle que, pour plusieurs personnes vivant en milieu urbain, cet enjeu reste mal compris. « Les gens en ville ne sont peut-être pas au courant, mais pour les fermiers, c’est une question de vie ou de mort pour leur entreprise », explique le candidat de BSSH.
« Les producteurs des États-Unis sont généralement de grosses entreprises agroalimentaires, tandis qu’au Québec, le modèle de ferme familiale est encore présent. Si on ouvre le marché et qu’on libéralise, les fermiers d’ici n’auront pas le choix de grossir leurs activités, ce qui n’est pas une possibilité pour tout le monde. »
Il s’inquiète également de la perte potentielle d’emplois dans plusieurs secteurs. « Beaucoup d’emplois sont à risque, particulièrement dans le secteur manufacturier. »
Encore aux études, il admet que son propre domaine professionnel pourrait être touché. « Je suis un peu dans ce bateau-là, je suis en train d’étudier en génie mécanique pour me trouver une carrière, mais ça se peut qu’il n’y ait pas beaucoup d’opportunités quand je vais terminer. Ceux qui vont arriver sur le marché du travail ne seront pas en mesure de se trouver un emploi. »
Être candidat à 21 ans
Miguel Perras est catégorique, il ne croit pas que son âge jouera contre lui. « Je ne pense pas. Honnêtement, il y a beaucoup de jeunes qui se sentent laissés de côté et qui vont se diriger vers les conservateurs, on le voit aux États-Unis. J’aime mieux amener une autre approche, je crois qu’il faut ramener la jeunesse vers le Parti libéral. »
Il identifie l’accès à la propriété comme l’un des enjeux les plus pressants, particulièrement pour les jeunes. « Beaucoup d’enjeux touchent les jeunes, notamment l’accès à la propriété. De nombreux politiciens ont fait des promesses, mais qui n’ont jamais été délivrées. »
Selon lui, le plan de Mark Carney offre des solutions concrètes pour les futurs acheteurs. « Quand je vois ce que Mark Carney propose pour l’accès à la propriété, c’est vraiment des résultats concrets. »
Une circonscription aux résultats changeants
Questionné sur la forte présence du Bloc québécois dans Beauharnois–Salaberry–Soulanges–Huntingdon, parti qui représente la circonscription depuis 2019, Miguel Perras se dit confiant en ses chances. « Il y a eu beaucoup d’alternance au fil des années. Je ne vois pas ça comme un château fort du Bloc québécois. Je vois les gens de notre circonscription comme des gens qui vont faire un choix basé sur ce qu’on leur présente et non par simple idéologie. »
Il rappelle notamment la vague orange qui a permis l’élection d’Anne Minh-Thu Quach sous la bannière du NPD. « Dans le temps de Jack Layton, le NPD était très populaire et la vague orange est tombée ici. Ça montre que les gens sont ouverts à autre chose. »
Qualités comme politicien
Miguel Perras se décrit comme une personne travaillante, mais surtout très à l’écoute. « J’aime mieux écouter les gens me raconter leurs problèmes avant de proposer des solutions. L’écoute, c’est vraiment une de mes forces. L’approche de Poilièvre, c’est de prendre son projet de loi et il tente de le forcer aux gens en affirmant que ça va régler leurs problèmes. »
Une campagne éclair
C’est officiellement trois jours avant le déclenchement des élections que Miguel Perras a appris qu’il serait candidat pour le Parti libéral dans sa circonscription.
Malgré cette annonce tardive, il se préparait déjà depuis un moment en prévision de cette annonce. « Ça faisait déjà un moment que j’avais donné ma candidature et que je me préparais. C’est sûr que je suis nouveau en politique, alors j’ai dû faire beaucoup de recrutement. Il y a des gens qui se sont présentés à moi pour faire partie de ma campagne, j’ai des amis qui m’aident aussi. »
Il reconnaît qu’il est moins bien établi que certains candidats plus expérimentés, mais il mise sur sa proximité avec la population. « C’est sûr qu’on n’est pas aussi bien établi que Claude DeBellefeuille, qui est en politique depuis longtemps. »
Dans cette campagne qui touche déjà à sa fin, le candidat libéral mise sur le contact humain et les échanges directs avec les électeurs.
Avec le démarrage rapide de la campagne et sa confirmation tardive, sa priorité immédiate est de poser le plus de pancartes possible et d’aller à la rencontre des citoyens. « Ma première priorité, c’est de finir de poser mes pancartes. Par la suite, je vais non seulement aller aux événements où je suis invité, mais aussi je vais en créer moi-même. »
Principales préoccupations des électeurs
Lors de ses rencontres avec les électeurs, il constate que le coût de la vie revient systématiquement dans les discussions. « Les intérêts économiques revenaient souvent, c’est sûr, et les impacts sur leurs autres besoins de base comme se nourrir et se loger », explique-t-il.
« Les intérêts de souveraineté reviennent souvent face aux menaces de Donald Trump. On a des enjeux qui sont partagés d’un océan à l’autre. Pour moi, c’est le retour d’une unité nationale. Il faut qu’on travaille ensemble, ou on ne va pas passer au travers. »
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