Il a reçu une lettre à son domicile et porté plainte à la SQ
Un candidat de Terrasse-Vaudreuil est la cible de propos menaçants
Un candidat en lice pour le poste de conseiller municipal à Terrasse-Vaudreuil a tout récemment fait l’objet de propos racistes et de menaces de mort. En ce jour de vote par anticipation, Néomédia a pu s’entretenir avec Roberto Arguello, citoyen de la municipalité depuis 2013 qui sollicite un premier mandat en tant qu’élu municipal.
C’est via une lettre déposée dans la boîte aux lettres de son domicile que M. Arguello a pris connaissance d’insultes et de menaces de mort très explicites portées à son endroit.
« La lettre est datée du 18 octobre dernier. C’est la première fois depuis mon arrivée à Terrasse-Vaudreuil, en 2013, que je fais l’objet de tels propos. On a justement décidé, avec ma femme et mes enfants, de venir s’établir ici en raison de l’ouverture d’esprit des citoyens envers nous. Ce n’est pas ce geste qui va m’empêcher de poursuivre mon implication auprès de la population que je sois élu ou pas le 7 novembre prochain », indique M.Arguello qui est originaire du Salvador.
Arrivés il y a huit ans dans la région
Il y a maintenant huit ans, le candidat et sa femme se sont portés acquéreurs de la résidence d’une amie, située à Terrasse-Vaudreuil. « Nous ne sommes pas passés par un agent immobilier. À l’époque, ma fille avait 11 ans et mon garçon 10 ans. Nous avons eu un coup de coeur pour la nature et les arbres qui sont bien présents ici. Nous étions contents d’élever notre famille ici. Dès lors, je me suis impliqué dans les activités municipales en tant que bénévole », raconte-t-il.
Animé par le désir d’aider son prochain, M. Arguello s’implique depuis dans la vie communautaire de sa localité. « Près de 90 % des citoyens me connaissent. C’est ce qui m’a amené, à la suite de discussions avec des gens de mon entourage, à déposer ma candidature pour un poste de conseiller municipal. Après avoir franchi cette étape, j’ai commencé à distribuer des dépliants lors de mon porte-à-porte et à poser des affiches sur le territoire municipal », ajoute-t-il.
C’est le 18 octobre dernier que les choses ont commencé à dégénérer avec l’arrivée de la lettre menaçante au domicile du candidat. Au départ, ce dernier a caché la communication hargneuse à son épouse pour ne pas l’inquiéter. « J’ai évidemment mal dormi dans les nuits qui ont suivi la réception de cette lettre. Quelques jours plus tard, ma femme a appris son existence et j’ai décidé de porter plainte à la Sureté du Québec. Pour moi, le racisme et l'intimidation, c’est inacceptable », lance celui qui s'estime très chanceux d'avoir une épouse comme la sienne à ses côtés en ces moments difficiles.
Au cours des dernières semaines, le candidat s’est donc rendu au poste de police de Vaudreuil-Dorion pour déposer une plainte formelle. À ce jour, le 31 octobre, il indique ne pas savoir où est rendu l’enquête et si un ou des suspects sont dans la mire du corps de police.
« Quelques jours après avoir reçu la lettre, j’ai appris que certaines de mes pancartes avaient été vandalisées et enlevées avec des pinces. La SQ m’a confirmé que plus de patrouilles sont faites dans la municipalité en lien avec cet incident. Pour ma part, je n’ai pas l’intention d’arrêter de faire ce que j’aime, c’est-à-dire de m’impliquer auprès de la communauté », conclut-il sur un ton optimiste.
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