L'UdeM et le Cégep John Abbott s'unissent
Faciliter la réussite des étudiants autochtones au postsecondaire

Par Félix Sabourin, Journaliste
Deux professeures du Cégep John Abbott et de l’Université de Montréal unissent leurs efforts pour mieux outiller les étudiant(e)s autochtones dans leur parcours au cégep. Grâce à une subvention du Pôle interordres de Montréal, elles développeront un outil pédagogique numérique inspiré des savoirs autochtones et adapté aux réalités culturelles.
Le Cégep John Abbott et la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal ont annoncé que deux de leurs professeures,Tania Peres, professeure dans le département de chimie du Cégep John Abbott, et Neerusha B. Gokool, professeure adjointe à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, ont obtenu une subvention du Pôle interordres de Montréal (PIM).
Celle-ci servira à financer un projet de deux ans destiné à favoriser une meilleure intégration des étudiant(e)s autochtones dans les établissements postsecondaires.
Une boîte à outils ancrée dans les réalités culturelles
Le projet, intitulé Une boîte à outils adaptée à la culture pour ouvrir la voie à une intégration positive et réussie des étudiants autochtones dans les classes d’enseignement postsecondaire, vise à co-construire une boîte à outils numérique de compétences académiques.
Ce nouvel outil sera fondé à la fois sur les savoirs autochtones et sur des approches pédagogiques adaptées à leur culture.
Des défis persistants pour les étudiant(e)s autochtones
Les recherches menées par les deux professeures ont révélé que les jeunes des Premières Nations sont moins nombreux à poursuivre ou terminer des études postsecondaires comparativement aux jeunes non autochtones.
Ces écarts s’expliquent notamment par des difficultés à gérer le temps, des problèmes de santé mentale et un sentiment de déconnexion avec le milieu scolaire.
« Nous voulons que [les étudiant(e)s autochtones] réussissent. Qu'ils soient capables de faire la transition entre la façon dont ils apprenaient auparavant et la façon dont nous apprenons au cégep, pour qu'ils puissent aller de l'avant. Nous voulons être en mesure de combler ce fossé en essayant de comprendre comment ils apprennent et de fusionner les deux styles d'apprentissage », affirme Tania Peres
Trois phases pour développer et tester l’outil
Le projet se déroulera en trois phases distinctes :
- Compréhension des enjeux : Des cercles de partage, des témoignages et des entrevues avec des étudiant(e)s autochtones permettront de cerner les principaux défis et stratégies d’adaptation.
- Création collaborative de la boîte à outils : Une communauté d’apprentissage composée d’enseignant(e)s, de chercheur(euse)s, d’étudiant(e)s programmeurs et d’étudiant(e)s autochtones sera formée pour co-construire l’outil.
- Mise en œuvre et évaluation : La boîte à outils sera déployée auprès d’un groupe d’étudiant(e)s, et ses effets seront évalués en milieu scolaire.
Vers une meilleure inclusion en salle de classe
Neerusha B. Gokool espère que cet outil contribuera à améliorer l’engagement, la motivation et la résilience des étudiant(e)s autochtones dans leur cheminement postsecondaire.
« Nous espérons en fin de compte que [les étudiant(e)s autochtones] développent les compétences d'apprentissage nécessaires pour réussir au cégep et qu'ils s'impliquent plus dans la salle de classe par la communication et la collaboration. Tout cela fait partie de la boîte à outils afin qu'ils se sentent en confiance pour partager leurs points de vue, et qu'ils soient engagés et motivés pour poursuivre et développer leur résilience afin de terminer leurs programmes. [...] Cet outil sera leur voix, et ce qui fonctionne et ne fonctionne pas pour eux. »
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