Ses membres sont en grève générale illimitée
Le Syndicat de l'enseignement des Seigneuries poursuit ses actions de visibilité
Malgré la température qui se situait sous la barre du 0 degré, les membres du Syndicat de l'enseignement des Seigneuries (SES) étaient présents par dizaine ce mercredi 29 novembre en matinée dans Vaudreuil-Dorion pour se faire entendre.
Rappelons que c'est en septembre dernier que les membres du SES ont adopté à 96% un mandat de grève illimitée. C'est donc en grand nombre que les membres participent, beau temps mauvais temps, aux activités de visibilité organisées par le SES.
Dès 7h30 du matin, les membres étaient invités à prendre part à une activité de visibilité qui se tenait dans deux lieux, soit: sur le boulevard Harwood au coin de la rue Saint-Henri et sur l'Avenue Saint-Charles au coin du boulevard de la Cité-des-Jeunes.
Par la suite, à 9h15, les deux groupes de manifestants composés d'enseignants du secondaire et de la formation professionnelle et aux adultes se sont déplacés vers le campus de la Cité-des-Jeunes où se tenait un rassemblement et la distribution de soupe aux intéressés.
Se battre pour leurs conditions de travail
« Souvenez-vous que nous nous battons pour améliorer nos conditions de travail et pour être en mesure d'offrir un meilleur service aux élèves. On demande aussi une meilleure composition de notre classe et la diminution de la lourdeur de notre tâche. Ce n'est pas seulement une question salariale, loin de là», a lancé la présidente du SES, Martine Dumas aux grévistes qui prenaient part au rassemblement sur le terrain de l'école secondaire de la Cité-des-Jeunes.
Elle a réitéré qu'au fil des ans, la tâche des enseignants ne cesse de s'alourdir. « On se fait marteler par les directions que c'est normal, que cela fait partie de notre profession. À force de nous le faire dire, nous avons accepté d'en prendre de plus en plus sur nos épaules. Si bien que le gouvernement a tenu ça pour acquis. Il est temps que ça change et c'est pour cela que l'on se bat. L'heure est venue où les enseignants doivent se voir dégager de l'espace à travers de leur tâche pour s'occuper davantage des élèves qui ont des besoins spécifiques ou particuliers», a-t-elle ajouté.
Deux invités de marque aux côtés des membres du SES
Deux membres de l'exécutif de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) se sont joints aux membres du SES pour l'activité de ce mercredi. Annie-Christine Tardif, vice-présidence à la vie professionnelle, était sur place avec son collègue David Hamel, vice-président au secrétariat, à la trésorerie et à l’administration.
La première a tenu à s'adresser aux manifestants. Lors des deux dernières grèves, elle faisait partie du comité qui négociait avec le gouvernement dans le cadre de renouvellement du contrat de travail de ses membres. Elle est donc bien au fait de ce qui se passe actuellement à la Table des négociations.
« Ça bouge un tout petit peu en ce moment à la table des négociations. Autour de la table, on retrouve des intervenants du gouvernement via la représentante du Conseil du Trésor, mais aussi des représentants du Ministère de l'Éducation et de la Fédération des centres scolaires du Québec qui sont des gestionnaires. Ces derniers sont très très au fait de ce qui se passe dans votre milieu de travail. Ils voient les conditions dans lesquelles vous travaillez et ils voient les enseignants qui tombent de plus en plus au combat. Plutôt que de vous aider, ces derniers tentent d'obtenir plus de droit de gérance des effectifs sur le terrain», a soutenu Mme Tardif dans son allocution.
Elle a poursuivi en mentionnant que les représentants de la Fédération des Centres de services aimeraient pouvoir utiliser les ressources humaines de leur CSS comme bon leur semble. « Ils aimeraient pouvoir déplacer un enseignant ailleurs sur le territoire du CSS pour pallier au manque d'enseignant là où il se trouve. Mais cet aspect du travail doit être discuté localement. C'est pourquoi la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, est actuellement à Québec afin de faire des représentations pour que les représentants de la Fédération des CSS se retirent de la Table des négociations. C'est ce qui se passe en ce moment», a-t-elle terminé sous les applaudissements des membres.
De son côté, Mme Dumas a précisé à Néomédia que ses membres souhaitent régler le conflit le plus rapidement possible. « Nous ne sommes pas dehors en grève pour le plaisir, mais parce que nous n'avons pas le choix. Pour le moment, il est trop tôt pour discuter des impacts sur le calendrier scolaire. Mais pour rassurer les parents, en ce moment, le calendrier scolaire régulier stipule que les jours de classe doivent se tenir entre le 25 août et le 30 juin. Pour le modifier, le gouvernement devra faire des consultations. Il ne peut pas le modifier à sa guise. Pendant la COVID-19 et le récent épisode de verglas d'avril dernier, les jours de classe ratés n'ont pas été repris alors pourquoi les reprendrait-il maintenant? », questionnait-elle en terminant.
Notons que des actions de visibilité sont prévues chaque jour par les membres du SES dans la région de Vaudreuil-Dorion. « Lors du déclenchement de la grève illimitée, nous avons fait savoir au gouvernement que nous étions disponibles sept jours sur sept et 24h sur 24h pour négocier. Il faudrait que lui aussi le soit pour que le conflit se règle le plus rapidement possible. Il y a urgence de le faire. On espère que la partie patronale n'attendra pas que le Front commun et la FIQ soit aussi en grève illimitée pour décider de passer aux choses sérieuses », concluait-elle.
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