Ils sont représentés par le Syndicat des enseignants, le Syndicat des employés de soutien et le Syndicat des professionnels
Cégep de Valleyfield: plus de 200 employés en grève jusqu'à jeudi
Pour le président du Syndicat de l’enseignement du Cégep de Valleyfield, Guillaume Robidoux, la nomination d’un conciliateur à la table des négociations du Front commun ne se résume qu’à un simple exercice de relations publiques.
C’est ce qu’il a déclaré plus tôt cet avant-midi à Néomédia alors que plus de 200 travailleurs de l’institution scolaire sont en grève jusqu’à jeudi. Ce mardi, mercredi et jeudi, les enseignants feront du piquetage à raison de 6h par jour devant le Cégep de Valleyfield. Quant aux employés de soutien et les professionnels, ils manifestent devant l’institution collégiale pendant quatre heures en continu, le matin et l’après-midi en alternance. Les grévistes se rendent aussi devant le bureau du député Claude Reid afin de faire entendre leur mécontentement.
Pour l’heure, les employés affiliés aux trois syndicats actuellement en grève retourneront au travail ce vendredi 24 novembre. « Nous allons attendre de voir la suite des choses et ce que la grève illimitée déclenchée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) va donner. Personnellement, je vois la nomination du conciliateur comme un geste de relations publiques», lance-t-il.
Un appui solide de la population
Selon lui, cette action vise à laisser croire au public que les négociations ne stagnent pas, « ce qui est carrément faux. Je l’interprète comme le signe que ça n’avance pas. De mon point de vue, le gouvernement n’est pas intéressé à régler les choses rapidement. En ce moment, il teste l’effet de la grève sur la population et il espère que les parents se retourneront contre nous, mais ce ne sera pas le cas », ajoute-t-il.
L’appui de la population émane de la pandémie qui a permis aux familles de trouver des alternatives pour prendre en charge la marmaille lors de congés scolaires prolongés. « Les parents ont développé un réseau de contacts ou une façon de faire avec les grands-parents. Plusieurs font aussi du télétravail, ce qui n’était pas tellement populaire avant la crise sanitaire. Tout cela rend les parents plus tolérants face à notre situation», souligne-t-il.
Si les négociations n’avancent pas à pas de géant cette semaine à la satisfaction des deux parties, il est possible que d’autres journées de grève se tiennent en décembre prochain. Si c’est le cas, la durée du débrayage sera plus longue que celle prévue cette semaine.
Le Cégep de Valleyfield, briseur de grève?
M. Robidoux, flanqué de sa collègue Bianca Leblanc, présidente du syndicat de soutien au Cégep de Valleyfield, a déploré l’embauche, par l’institution collégiale, de gardiens de sécurité lors des journées de grève.
« Le Cégep voulait nous faire signer une lettre pour que les gardiens de sécurité, qui sont des employés de soutien, travaillent malgré la grève cette semaine. Nous avons refusé parce que cette demande n’avait pas de sens à nos yeux. On ne peut pas être en grève et travailler quand même. C’est malheureux que le Cégep embauche des ressources extérieures pour faire les tâches des employés de soutien. Ça devrait être la responsabilité de la direction», estime Mme Leblanc.
Son collègue penche du même côté. « Cette décision-là place les employés de soutien dans une drôle de position. On joue sur leur corde sensible en soutenant qu’on le fait pour assurer la sécurité des étudiants qui demeurent au sein des résidences. Leur attitude n’est pas celle d’une institution qui veut prendre soin de son monde, mais plutôt le contraire», termine-t-il.
Interrogée sur la question, la directrice de la Direction des affaires corporatives, du développement institutionnel et des communications, Geneviève Boileau, informe que la décision a été prise par le Cégep de Valleyfield dans l’optique d’assurer la sécurité de tous.
« En raison des trois jours de grève, à l’instar d’autres cégeps dans le réseau collégial, et comme nous l’avons déjà fait à certains moments dans le passé, pour des raisons de sécurité, la Direction a décidé de retenir les services temporaires d’une agence de sécurité pour le campus principal ainsi que le Centre d’études collégiales (CEC) de Saint-Constant. Il est à noter qu’au CEC St-Constant, la sécurité est déjà assumée par une agence et qu’au campus principal, nous avons recours régulièrement à une agence», écrit-elle par courriel.
Selon ses informations, les deux résidences du Cégep de Valleyfield, situées dans autant d’endroits distincts, comptent 105 résidents, dont 36 étudiant(e)s mineur(e)s, et 17 étudiant(e)s de l’étranger qui n’ont pas d’autres lieux où aller durant la période de grève notamment.
« La sécurité de ses résident (e)s était importante. Considérant que la grève s’étire sur plusieurs jours/soirs, il est de la responsabilité du Cégep d’assurer la sécurité des lieux et des personnes avec des ressources qui détiennent les qualifications pour le faire (ex.: RCR, etc.)», conclut-elle.
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