Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs
On ne doit pas oublier le personnel de soutien clame le SPSTL-CSQ
« La première rencontre avec le Comité patronal de négociation des centres de services scolaires francophones s’est déroulée vendredi dernier, nous leur avons rappelé que le gouvernement ne doit pas ignorer les besoins du personnel de soutien scolaire.» Voici ce que déclarait Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) ce mardi le 24 janvier alors qu'il était de passage à Vaudreuil-Dorion.
En visite au Centre de services scolaire des Trois-Lacs, l'intervenant rencontrait en soirée le personnel de soutien scolaire du Centre de services scolaire des Trois-Lacs pour faire le point sur les négociations en cours. Localement, le Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs compte en ses rangs 1335 membres issus de 41 classes d'emplois.
" Au quotidien, les centres de services scolaire de la province ne pourraient pas fonctionner sans nos membres. La preuve? Lors de la dernière négociation avec la partie patronale, nous avions déclenché une grève d'une journée pour nous faire entendre. Résultat? Les CSS ont fermés leurs portes lors de cette journée parce qu'ils ne pouvaient pas fournir de service adéquat à la clientèle sans notre présence. Nous espérons donc, dans un futur rapproché, avoir droit au respect et à la reconnaissance que l'on mérite", précisait le président du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs (SPSTL-CSQ), Éric Vézina.
Notons qu'une première rencontre entre la partie patronale et les représentants syndicaux a déjà eu lieu alors que la convention collective de cette classe de travailleurs viendra à échéance le 31 mars prochain.
"Ce premier rendez-vous a bien été. Mais nous avions besoin de plus d'éclaircissements en lien avec différents points discutés. Nous aimerions voir des gestes concrets qui visent à régler des problématiques quotidiennes vécues par nos membres sur le terrain. On voudrait que les gestionnaires du centre de services scolaire soient à l’écoute des problèmes vécus et nommés par les membres qui ont des solutions à proposer pour améliorer les conditions de travail, faciliter la rétention du personnel et favoriser le comblement des banques de candidatures pour les remplacements et les postes vacants », ajoutait M. Pronovost.
Au cours d'une conférence de presse tenue en marge d'une activité syndicale visant à lancer la période des négociations, la paire a a abordé les sujets de la pénurie de personnel, des problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre, de la violence subie par le personnel de soutien scolaire et des demandes patronales décevantes.
Améliorer la qualité des emplois du personnel de soutien scolaire
Éric Pronovost mentionne « Si l’on veut mettre fin à la pénurie de personnel de soutien dans les établissements scolaires, il faudra nécessairement leur assurer des conditions de travail plus attrayantes. Les négociations seront longues et ardues, car le point de rapprochement semble bien loin. »
Est-ce que des moyens de pression comme la grève est envisageable? "Bien évidemment, on ne veut pas se rendre jusque-là. Nous voulons miser sur l'écoute et les échanges constructifs dans un premier temps. Mais si on ne sent pas de sérieux de l'autre côté de la table, ce serait possible qu'on en viennent jusque-là", admettait-il.
Situation critique à Vaudreuil-Dorion
La situation est particulièrement critique dans la région de Vaudreuil-Dorion. « Nous avons encore des postes qui ne sont pas comblés, nous ne sommes pas assez concurrentiels avec les entreprises privées. Il y a encore trop d’horaires à temps partiel, cela ne permet pas d’avoir un revenu suffisant. La moyenne salariale est de 24 522 $ en raison d’un nombre d’heures insuffisant. Nous avons encore des postes à 14 heures par semaine » s’exclame Éric Vézina.
Ce dernier mentionnait entre autres craindre que le futur hôpital, dont l'ouverture est prévue en 2026, ne nuisent au Centre de services scolaire quant au recrutement de personnel. " Si on propose à une personne qui s'occupe d'un enfant handicapé à raison de 12 heures par semaine, un poste à temps plein, où croyez-vous qu'elle ira? Nous serons en compétition directe. Actuellement, ça va tellement mal dans le milieu que des gens partent à la retraite plus tôt ou démissionnent parce qu'ils sont épuisés et au bout du raison à cause de la violence vécue au quotidien. Ça n'a pas de sens, il faut que ça change", confiait-il.
Une majorité touchée par la violence
La violence touche la moitié des membres du personnel de soutien scolaire de la région de Vaudreuil-Dorion. Il s’agit rarement d’incidents uniques, puisque plus de la moitié des victimes (60 %) ont au moins subi deux actes distincts, l’un de nature physique et l’autre de nature autre que physique. Il s’agit de cris, de propos injurieux, de blasphèmes, d’objets lancés, d’intimidation et de menaces. M. Vézina admet qu’« il faut pouvoir intervenir efficacement auprès des élèves,
car il s’agit de la source des violences dans 84 % des cas dans notre centre de services scolaire.
On ne peut prévenir qu’en ayant le bon nombre de ressources et, dans le contexte actuel, nous sommes trop souvent dans la réaction d’urgence, plutôt qu’à travailler en amont ».
Agir localement et au niveau national
Le président du SPSTL-CSQ reconnait qu’« il y a des enjeux nationaux pour lesquels nous travaillons avec notre fédération, mais il y a aussi des problématiques locales pour lesquelles le centre de services scolaire a les outils pour y remédier. Nous ne devons pas attendre la fin des négociations pour régler des choses qui pourraient l’être dès maintenant. Il faut que les gestionnaires reconnaissent à sa juste valeur le travail essentiel du personnel de soutien scolaire.
Demandes nationales
Le personnel de soutien scolaire représente 40 % des personnes travaillant dans les écoles de la province. Que ce soient le personnel administratif, manuel, technique, paratechnique ou des services directs aux élèves, ces personnes contribuent à l’éducation en appuyant le travail du personnel enseignant, professionnel et de direction. M. Pronovost conclut « sans le personnel de soutien scolaire, les écoles et les centres ne pourraient pas fonctionner, le gouvernement doit reconnaitre notre apport essentiel en éducation. Il faut trouver des solutions pour que les gens choisissent de faire carrière en éducation et y demeurent ».
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