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Par le Centre d'archives de Vaudreuil-Soulanges

École rouge de Dorion

durée 18h00
16 mars 2025
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Par Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

Les écoles :
Première maison école de Dorion, 1893-1943
École Saint-Jean-Baptiste aussi appelé école rouge, 1943-1960
Deuxième école Saint-Jean-Baptiste maintenant appelé Papillon-Bleu, 1961 à aujourd’hui

PRENDRE EN NOTE :
Cet article est basé sur les archives qui nous sont accessibles concernant l’histoire de l’école rouge. Il faut noter que ces dernières ne sont que peu nombreuses, il existe donc des lacunes et certaines informations ne peuvent être solidement corroborées. Il s’agit donc une ébauche de l’histoire de l’école rouge, un travail qui pourra être amélioré avec le temps si d’autres archives/informations viennent s’ajouter aux sources.

Première maison école de Dorion (1893-1943)
Le 19 juillet 1893 lors de la réunion du conseil des Commissaires de la Commission scolaire de Dorion présidé par Honoré Riendeau, l’on décide d’ériger une première maison école à Dorion. Le bâtiment sera de deux étages, de 25 pieds sur 26 pieds construite sur un lot acheté à Henri-Stanislas Harwood à l’angle de la rue St-Charles et Harwood.

Au début, le rez-de-chaussée sera l’endroit réservé pour l’école. Mlle Alberta Pitan y tiendra sa classe et le deuxième étage sera loué à la nouvelle municipalité pour y loger leur hôtel de ville (village de Dorion. Une compagnie d’assurance s’installera également au deuxième étage. En 1898, alors que la demande ne cesse de croître et que l’espace dédié aux locaux scolaires ne fournit plus, le deuxième étage sera également aménagé en salle de classe. Ce sera la classe de M. Boivin.  

Cette première école est bâtie en trois étapes au rythme des besoins de la population. 

Le 23 novembre 1942, l’école de Dorion est ravagée par un incendie. Le bâtiment ne semble pas très endommagé puisque l’on décide de poursuivre les classes dans l’école malgré les dommages en attendant sa reconstruction. 

École rouge aussi appelé école Saint-Jean-Baptiste (1943-1960)
En février 1943, M. Saul de Paul Repentigny obtient le contrat de la commission scolaire pour reconstruire l’école pour la somme de 20 490$. Nos archives n’indiquent pas si l’école a été reconstruite au complet ou s’ils ont conservé la charpente originale et rénové l’intérieur. 

Dans la cour de l’école rouge se trouvait la petite maison du concierge Gérard Bernier. À l’ouverture de la nouvelle école Saint-Jean-Baptiste, le concierge Claude Castonguay et sa famille seront déplacés dans un logement situé au sous-sol à l’extrémité droite de la bâtisse. 

L’école rouge avait son lot de traditions, de coutumes et d’activités récurrentes. Une d’entre elles était le salut du drapeau. Chaque vendredi à l’école, on faisait le Salut du drapeau. Cela comprenait le Salut proprement dit, une consécration au Sacré-Cœur de Jésus (selon son Éminence Cardinal Villeneuve), un serment d’honneur à la patrie et le chant de l’hymne national. Les honneurs sont rendus au drapeau du Québec. En 1957, c’est Pierre Leguerrier (9e année) qui se présente devant tous les élèves et proclame haut et fort « le salut au drapeau »

Il y avait également la tradition et l’activité récurrente qu’était le Grand festival à l’école. Ces derniers avaient lieu l’hiver. Au menu, il y avait un gala de hockey, des courses multiples chez les petits, les moyens et les grands (garçons) et chez les petites et grandes filles. Il y avait aussi des mascarades pour les garçons et les filles (jeunes en costumes) et des parties de ballon-balai pour les papas.

En 1957, le gala de hockey était disputé en trois parties. La première voyait s’affronter l’équipe juvénile de l’école contre celle de l’école Très-Sainte-Trinité, ensuite ce sont les moyens de l’école rouge contre ceux de l’école de Les Cèdres et finalement, le grand club de l’école contre l’école Jean-Talon de Montréal.

Le tout est parfois couronné d’un grand tirage offert aux participants. Il y avait une grande patinoire dans la cour de l’école, les frères en soutane la déblayait et faisaient des parties de hockey avec les garçons. 

En décembre 1957, les Clercs de Saint-Viateur gèrent l’école; ils habitaient sur la rue St-Joseph chez Mme Denis. Le révérend Frère B. Gagnon en est le directeur. Les institutrices et les professeurs sont les suivants : 

1ère année : Mademoiselle Fleurette Leroux, classe mixte
2e année : Mme René Farand, classe mixte
3e année : Mme Yvon Crevier, classe mixte
4e année : Mme Albini Mallette, classe mixte 
5e année : Mme Napoléon Legros
6e année : Professeur Rosaire Desrosiers (c.s.v)
7e année : Professeur Roland Pigeon (c.s.v)
8e année : Professeur Raymond Lalonde (c.s.v)
9e année : Professeur Raymond Lalonde (c.s.v)

Selon Micheline Merizzi-Brault, l’esprit de clocher était fort, le curé Laberge de la paroisse Saint-Jean-Baptiste ne venait pas à l’école Sainte-Trinité et le curé Béland de Sainte-Trinité ne venait pas à l’école Saint-Jean-Baptiste. On ne franchissait pas les limites de sa paroisse. 

Le 23 juin 1959, les Clercs de Saint-Viateur quittent l’école de Dorion. Principalement en raison du manque d’effectif de leur côté, alors que la vocation se faisait de plus en plus rare et que le recrutement était difficile. Les Clercs étaient à Dorion depuis 1946. Ils sont remplacés par des laïcs. Les classes allant de 1ere à 5e année seront confiées à des institutrices. Quatre instituteurs s’occuperont de la 6e, 7e, 8e et 9e année. Un principal veillera à la direction de l’institution. À cause du grand nombre d’élèves, les classes des élèves de 8e et 9e année seront dorénavant séparées.

En 1959, la situation scolaire à Dorion est ainsi : les élèves de la 1ere à la 4e année fréquentent les divisions mixtes de leurs écoles, les filles de 5e à 9e année vont quant à elles à l’école Sainte-Trinité. Les garçons de 5e à 9e année vont à l’école Saint-Jean-Baptiste (école rouge). 

Incendie de l’école rouge (école Saint-Jean-Baptiste)
Le 15 mars 1960, vers 17h00, alors que les élèves n’étaient plus sur place, un incendie majeur se déclare à l’école rouge. Rapidement, les pompiers de Dorion, sous la direction du chef Jean Lapointe, se portent au combat. Ils sont assistés par les pompiers de Vaudreuil, sous la direction du maire Philippe Castonguay.

Bien qu’ils effectuent un excellent travail, le feu est d’une intense violence et le bâtiment sera une perte totale. Le bâtiment n’était plus conforme aux besoins des étudiants et n’était plus sécuritaire non plus. Ginette Danis (stagiaire en enseignement) était encore dans l’école lors de l’incendie. Elle se souvient qu’une des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame lui avait dit quelques jours auparavant que « c’est une vraie nique à feu ici »

L’incendie de l’école crée une situation d’urgence dans Dorion alors que du jour au lendemain le manque d’espace dédié aux locaux scolaires est drastiquement empiré. Il faut rapidement procéder à la construction d’une nouvelle école. La Commission scolaire de Dorion autorise la Ville de Dorion à exécuter les travaux de canalisation de la petite rivière Quinchien à partir des voies ferrées. Ceci en vue d’ensevelir le tout et créer des nouveaux espaces de vie dans le secteur. L’école est démolie à la suite de l’incendie pour faire place à l’élargissement du boulevard Harwood. 

Enjeux des locaux scolaires temporaires
Les élèves ont quant à eux dû être déplacés vers de nombreux différents locaux et la Commission a dû organiser des nouveaux transports pour tous ces endroits. Certains de ces élèves ont même dû aller à l’Île-Perrot. Outre l’urgence causé par l’incendie, il faut noter que, même auparavant, les élèves (surtout les garçons) étaient placés dans de nombreux locaux différents un peu partout.

Les filles avaient deux locaux à côté du salon funéraire Trudeau, les locaux de l’école rouge, et plus tard, elles ont été placées à l’école Sainte-Trinité en septembre 1956, lorsque celle-ci fut terminée de construire. L’école Sainte-Trinité deviendra l’école des filles. Selon Micheline Merizzi-Brault, les soeurs Ste-Anne étaient présentes à l’école rouge jusqu’à l’ouverture de l’école Ste-Trinité, elles habitaient au couvent de Vaudreuil et étaient voyagées soir et matin par le taxi de M. Théôret.

Nous avons quelques exemples de souvenir d’élèves liés à ces déplacements de locaux ;

Micheline Merizzi-Brault fait sa première et sa deuxième année en 1950-1951 dans un local jouxtant le salon funéraire Trudeau. Elle fait sa quatrième année dans un local étroit au-dessus de l’entrée principale de l’école rouge. Mme Merizzi-Brault se rappelle cette école comme un bâtiment avec infinité de recoins. 

Claude Besner fait ses trois premières années à l’école rouge, sa quatrième dans un local à l’hôtel de ville, sa cinquième et sixième dans le local communautaire sur la rue des Loisirs et finalement sa 7e, 8e et 9e années dans un local de la bâtisse Grandmaison devenue la Brasserie Lamarre.  

Serge Ménard fait ses classes à l’école rouge, dans un local de la Taverne Théorêt, dans un local sur la rue des loisirs (face à l’école Ste-Trinité), dans un local à la Brasserie Dow et finalement dans un local de l’actuel Musée de Vaudreuil (Collège St-Michel).

Réjean Piché a quant à lui un parcours encore plus atypique. Il fait sa 1ère  année à la vieille chapelle de Dorion, sa 2e et 3e année à l’école rouge, sa 4e année dans un local au Chips Grandmaison, sa 5e année dans un local de l’hôtel de ville, sa 6e année à l’école Sainte-Trinité, sa 7e et 8e année à l’école rouge puis sa 9e année à l’école rouge, mais il sera déplacé à l’Île-Perrot suite à l’incendie. Il terminera ensuite son parcours à la nouvelle école Saint-Jean-Baptiste et ensuite à la technologie de la Cité-des-Jeunes. 

Nouvelle école Saint-Jean-Baptiste (aujourd’hui appelé Papillon-Bleu), 1961 à aujourd’hui 
L’école rouge atteint rapidement sa pleine capacité dès le départ. Vers la fin des années 50, les nouveaux quartiers domiciliaires viennent ajouter à la pression. La population scolaire a augmenté considérablement et les écoles ne fournissent plus. 

Cette réalité pousse la Commission scolaire a entamé un projet de construction d’une nouvelle école. Le projet sera lent à mettre en œuvre. Le terrain de la nouvelle école est acheté le 11 août 1955. L’ingénieur qui analyse le terrain recommande que l’école soit bâtie sur pilotis. 
Les travaux pour la nouvelle école Saint-Jean-Baptiste commencent en juin 1961. La bénédiction officielle est fixée au 19 novembre 1961. 

Conclusion

Le 27 juillet 1962, la Commission scolaire fait une demande au Département de l’instruction publique pour obtenir la permission de procéder à la vente du terrain de l’école rouge. Le 22 août, la permission est accordée. 

Le 12 septembre 1962, la Commission scolaire adopte une résolution. Celle-ci stipule que le terrain de l’ancienne école rouge situé à l’angle de la rue Saint-Charles et du boulevard Harwood sera vendu aux enchères le 5 octobre prochain. Le prix de départ de l’enchère sera de 40 000$ et le terrain sera vendu au plus haut enrichisseur. L’enchère aura lieu à la nouvelle école Saint-Jean-Baptiste à 15h00. 

C’est ici que se termine l’histoire de la fameuse école rouge qui a vu d’innombrables enfants de Dorion passer entre ses murs. Comme mentionné en introduction, il y a beaucoup de flous historiques qui persistent quant à l’histoire de cette école. Nous avons voulu ici dresser une ébauche de cette histoire avec les archives qui nous sont disponibles.  
 

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