Deux massothérapeutes spécialisées de la région de Vaudreuil-Soulanges, Émilie Courval et Emily McLean, ont remporté avec fierté la médaille d’argent dans la catégorie Wellness – Bien-être lors du Championnat canadien et international de massothérapie, tenu à Laval le 6 avril dernier. Entrevues avec les professionnelles nouvellement récompensées. 

Ce rendez-vous annuel d’envergure réunit les meilleurs massothérapeutes du pays et de l’international, et vise à faire rayonner la pratique professionnelle de la massothérapie à travers le Québec et au-delà. Des compétiteurs provenant d'aussi loin que le Japon, la Thaïlande ou le Danemark étaient partie prenante de l'évènement dans l'espoir d'y décrocher une place sur le podium et la renommée qui accompagne le prix. 

 « C'est un peu comme en coiffeuse, un domaine où ce genre de compétitions est monnaie courante. C'est une compétition qui te permet de faire preuve d'une certaine liberté d'expression. En massothérapie, tout le monde a la même base, mais personne ne la pratique de la même manière. Il s'agissait de la 4e édition du Championnat, mais d'une première participation pour nous deux. On a décidé de s'inscrire surtout pour la visibilité que cela pourrait apporter à notre école de massothérapie. On allait pas là-bas pour gagner, mais on a été plus efficaces que prévu », résume Émilie Courval qui enseigne les rudiments de la massothérapie depuis 10 ans au sein du Collège Aera, une école de massothérapie établie dans la région aux côtés de son amie d'Emily McLean, aussi formatrice, qui agissait comme son binôme lors de la compétition. Cette dernière compte 5 ans d'expérience en massothérapie. 

Pour elles, il s'agit d’un honneur de pouvoir transmettre leur passion du métier à la relève tout en continuant de se surpasser sur la scène compétitive. La paire était inscrite dans la catégorie Wellness – Bien-être et a impressionné le panel de juges avec une performance qualifiée de remarquable, soit un massage en tandem à 4 mains. Ce type de massage, reconnu pour son intensité, sa précision et son aspect hautement artistique, a nécessité des mois de préparation rigoureuse et de synchronisation parfaite.

« On s'est inscrites en mai ou juin dernier. Cette compétition est un spectacle en soi et les participants sont très souvent costumés. Notre thématique à nous était le ying et le yang. Dans cette catégorie, les règles sont plus strictes. Quand tu participes à une compétition où tu réalises un massage à quatre mains, tu dois le faire avec une personne de confiance. Quelqu'un que tu connais bien et qui te connais bien. Tu ne peux pas parler lors de la compétition, donc tu ne peux pas donner d'instructions à ta partenaire. Il faut communiquer par le regard. Nous on connaît la technique de l'autre par coeur, alors ça nous a aidé. Quand on performe en duo, il faut aussi garder en tête que les points comptent ou sont soustraits en double. Par exemple, on peut perdre des points si notre posture n'est pas bonne», ajoute Emily. 

Lors de la compétition, le duo a massé une cobaye, deux fois pendant 30 minutes. Durant la compétition, les juges circulent à travers la pièce ouverte où se trouve une centaine de participants qui font la même chose. Cette année, la compétition prenait place dans l'une des salles du Sheraton à Laval. 

« Il y a aussi des gens qui peuvent venir assister à la compétition en prenant place dans des estrades. Notre cobaye était une de nos anciennes étudiantes qui nous connait bien. Elle savait à quel type de massage elle devait s'attendre. Tout comme pour le choix du partenaire, la sélection de la personne qui joue le rôle de cobaye ne peut pas être laissée au hasard. Il faut être très en forme physiquement pour recevoir ce type de massage. C'est intense. ll ne faut pas non être prude, car  tu te retrouves en sous-vêtements devant des inconnus (rires). Il faut avoir un bon lien de confiance avec notre cobaye », témoigne Émilie. 

Après une première ronde de compétition, les deux amies ont appris avec stupeur qu'elles étaient qualifiées pour la finale, prévue le dimanche 6 avril. « On y allaient tellement pas dans l'optique de gagner que j'avais réservé la chambre d'hôtel pour une seule nuit. Il a fallu improviser une routine aussi pour le lendemain quand on a su qu'on faisait partie des finalistes. Finalement, on a bien réussi puisqu'on a obtenu la seconde place. On a eu beaucoup de plaisir à participer. Nous n'étions pas vraiment stressées », raconte-t-elle. 

Au total, 126 massothérapeutes faisaient la démonstration de leur savoir-faire dans sept catégories. Dans chacune d'elles, trois gagnants mettaient la main sur les médailles d'or, d'argent et de bronze. Les filles dressent un bilan positif de leur expérience. «  Il n'y avait pas vraiment de compétition entre les participants. L'entraide était au programme. On a pas croisé de personnes négatives là-bas», racontent-elles. 

Dans l'avenir, Émilie et Emily aimeraient bien participer à d'autres compétitions du genre, mais pour y arriver, elles devront s'associer avec des commanditaires. « Nous avons payé 400$ seulement pour l'inscription. Les autres frais afférents, comme l'hébergement et les repas ne sont pas inclus. Nous avons été chanceuses, parce que la compétition se tenait près de la maison, mais cette année, les mondiaux ont lieu à Copenhague au Danemark. On ne pense pas y aller en raison des frais trop importants que cela engendrerait. Par contre, l'évènement apporte beaucoup de visibilité. On s'est fait pleins de contacts dans l'industrie. Ça va nous ouvrir  plusieurs portes », conclut Emily. 

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