Union des producteurs agricoles de la Montérégie
Fermeture d'Amazon: La Fédération de l'UPA de la Montérégie dénonce la perte de terres agricoles
À la suite de l’annonce de la fermeture de sept entrepôts de l’entreprise Amazon, dont celui situé à Coteau-du-Lac, la Fédération de l’UPA de la Montérégie déplore la perte de territoire agricole autorisée par le gouvernement en faveur de ce type de projet.
Ce mardi 21 janvier, Amazon a annoncé la fermeture de l'ensemble de ses entrepôts du Québec, y compris celui de Coteau-du-Lac. Amazon prévoit cesser ses activités dans la province d'ici deux mois.
Dans la région, ce sont 350 emplois qui sont perdus, alors que dans l'ensemble du Québec on en compte plus de 1700.
Rappelons que le gouvernement avait autorisé par décret, en 2017, le dézonage d’un site d’une superficie totale de 164,72 hectares situés en zone agricole pour permettre la réalisation de nouveaux projets d’investissement et l’accueil de grands centres de distribution. À l’époque, la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) n’avait donné un avis
favorable que sur une superficie de 55 hectares.
« Après seulement trois ans d’activité, ce centre de distribution ferme. Ce sont 67 hectares de terres agricoles de grande qualité qui ont été sacrifiés au profit d’une opportunité économique éphémère. Le gouvernement doit tirer des leçons de la situation et respecter les compétences de la CPTAQ en matière de protection du territoire agricole, puisqu’elle est l’instance qui possède l’expertise en cette matière », d’affirmer monsieur Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.
En effet, la CPTAQ avait fait valoir en 2017 que la zone agricole concernée possédait des « sols d’une excellente qualité pour l’agriculture et comptent parmi les terres les plus fertiles du Québec. De plus, ces terres sont dans une zone climatique privilégiée pour la production agricole », indiquait la CPTAQ dans son rapport.
La protection du territoire agricole est un véritable enjeu au Québec, alors que la zone agricole ne représente qu’environ 4% du territoire québécois et que dans les faits, les productrices et
producteurs agricoles n’ont accès qu’à la moitié de cette superficie (2%).
Mentionnons aussi que le Décret 700-2017 avait prévu que des démarches soient entreprises pour que des « terrains appartenant à Hydro-Québec, de superficie équivalente […] soient inclus dans la zone agricole, pour réduire au maximum les impacts sur l’agriculture dans la région de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, en Montérégie », pouvons-nous comprendre à la lecture du document.
« Selon les informations que nous possédons, la mesure de compensation prévue par le décret gouvernemental n’a jamais été appliquée. Nous ne pouvons pas continuer à charcuter notre territoire agricole par décrets en fonction de projets économiques aléatoires. Alors que le projet de loi 86 modifiant la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles est en processus d’adoption, il est important de rappeler au gouvernement que les décrets doivent impérativement être évités quand il est question de protection du territoire agricole » de conclure, monsieur Letellier.
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