Microbrasserie solidaire
Perodam: quand la bière devient solidaire
C’est avec en tête de créer un projet social, culturel et économique que trois Perrotdamois, Olivier Bouvrette, François Boudreau et Mathieu Robert, accompagnés du maître brasseur Francis DesCoteaux et de Pierre Bernard Dow-Blanchette, ont ouvert, le 29 septembre, Perodam Microbrasserie Solidaire, à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot.
Installée sur le boulevard Perrot, tout près des vergers et du Parc historique de la Pointe-du-Moulin, la microbrasserie se veut au coeur de sa communauté.
« Le local s’est libéré en août 2021 et on a sauté sur l’occasion. Ça faisait depuis 2018 qu’on parlait de faire un projet pour la communauté. On a vu ça comme un signe de se lancer », confie Olivier Bouvrette, entrepreneur brassicole et l’un des instigateurs du projet.
La mission de Perodam ? Brasser des retombées sociales, économiques et culturelles pour les gens de l’île Perrot. « On veut que la microbrasserie devienne un endroit de rencontres, un attrait agrotouristique et un lieu de production. On veut conserver le projet sur l’île et le faire vivre par et pour les gens de l’île », ajoute celui qui est également à la tête de la microbrasserie Vagabon.
Le moulin mis de l’avant
Symbole emblématique de l’île Perrot s’il en est un, le moulin historique de la Pointe-du-Moulin est mis de l’avant sur les canettes solidaires. Il vient, en quelque sorte, illustrer la volonté qu’a l’équipe de Perodam, de faire de la microbrasserie, un moteur d’économie circulaire. Le nom, Perodam, inscrit en X, forme les ailes du mythique moulin.
Pour y arriver, l’équipe peut compter sur l’un des siens, Mathieu Robert. « Mathieu est un agriculteur certifié biologique et sa terre se trouve à moins d’un kilomètre de la microbrasserie. Dès l’année prochaine, nous ferons pousser chez lui notre orge et nos fruits qui seront transformés à la microbrasserie. Question d’être vraiment dans une économie circulaire, Mathieu va récupérer la drêche, c’est-à-dire les résidus du malt venant du brassage, pour nourrir ses poules et sa terre », poursuit Olivier Bouvrette.
Une bière créative à valeur ajoutée
S’inspirant de la charte des coopératives tout en étant incorporés, les fondateurs de Perodam ont opté pour un modèle d’affaires hybride. « On veut vraiment faire les choses différemment, revenir à la base. C’est une intention qui est à la base de notre projet. On veut créer du positif et surtout redonner à notre communauté », ajoute l’entrepreneur.
Pour s’y faire, un comité externe formé de citoyens et totalement indépendant de la microbrasserie devrait voir le jour dès l’an prochain. Celui-ci aura pour mission d’étudier et de sélectionner des projets porteurs pour la communauté.
« Notre objectif est de lancer un appel de projets. Le comité va étudier les propositions et nous, on va redistribuer une partie de nos profits dans ce qui aura été choisi. On veut vraiment redonner pour des projets qui visent à améliorer la qualité de vie et le sentiment d’appartenance des gens. Ça pourrait être, par exemple, une popote roulante ou l’installation d’un banc ».
Une petite production au grand coeur
Étant un projet de microbrasserie d’abord pour la communauté, et profitant de la forte tendance d’encourager le fait local, Perodam brassera des bières de haute qualité artisanale pouvant plaire au plus grand nombre. Actuellement, neuf bières au fût sont disponibles et une nouveauté s’ajoute toute les deux semaines.
« À l’heure actuelle, nos bières sont disponibles qu’à la microbrasserie. Nous avons une capacité de production de 380 hectolitres par année, ce qui nous permet de seulement servir la clientèle qui vient sur place. Quand on aura plus d’inventaires, nous pourrons élargir notre distribution », conclut Olivier Bouvrette.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.