Combler un manque dans la région
Maman de cinq enfants et entrepreneure
C’est en novembre 2020, en pleine pandémie, un mois après avoir accouché de son cinquième enfant, dans le trafic en quête désespérée d’un tire-lait, que Carryanne Pépin et son conjoint ont eu un déclic. Pourquoi ne pas lancer leur propre boutique pour enfants dans la région de Vaudreuil-Soulanges ?
L’idée lui trottait déjà dans la tête en 2015 après la naissance de son troisième. Le nom Fillettes et fiston avait été évoqué, mais le couple ne s’était jamais lancé en raison des aléas de la vie de tous les jours.
Leur projet est néanmoins revenu au galop en novembre dernier. Carryanne avait des problèmes avec l’allaitement de son dernier et ne voulait pas acheter un tire-lait d’une grande surface ou d’une plateforme comme Amazon. Elle a donc commandé d’une boutique à Montréal qui garantissait une livraison rapide.
Ce n’est pas ce qui est arrivé. Contrarié, le couple s’est alors déplacé à Montréal. C’est donc dans la voiture, avec les cinq enfants, dont le nouveau-né, que Carryanne et son conjoint Maxime eurent le déclic.
« Pendant qu’on était dans le trafic pour revenir, mon mari a dit: il faut le faire, ça n’a pas de bon sens qu’on aille si loin que ça. On le fait! J’ai tout de suite dit oui et j’étais déjà en train de chercher un local commercial et de laisser un message à la ville. On a vraiment enclenché le processus et on n’a pas arrêté depuis », raconte-t-elle.
Carryanne explique que c’est né d’un besoin dans la région. « Il n’y avait pas de boutique comme nous dans le coin. Il fallait toujours aller loin ou commander nos produits. Si tu ne peux pas te permettre d’attendre pour un item que tu as vraiment besoin, tu n’avais pas le choix de faire la route », ajoute-t-elle.
L’aventure qui commence
La jeune mère de 29 ans considère que tout s’est généralement bien déroulé. Elle a toutefois eu un léger trac quand le bail du local à Saint-Lazare a été signé. « Ça devenait concret », indique-t-elle.
Le long congé de paternité de son mari a pu contribuer au fait de se lancer dans une aventure de la sorte. Carryanne se rappelle les premiers mois, à l’ouverture de la boutique en février, où Maxime venait aux trois heures pour qu’elle allaite sa fille.
Maxime, charpentier-menuisier, s’est beaucoup impliqué dans le projet et comme père. Il s’occupe des travaux, de la comptabilité et de tout ce qui est techno à l’exception des réseaux sociaux.
Depuis son retour au travail il y a de ça trois semaines, l’horaire de la famille est organisé au quart de tour. Carryanne s’occupe des enfants le matin en leur faisant l’école à la maison, et ce même avant la pandémie. Elle se rend à la boutique en début d’après-midi et Maxime, en rentrant du travail, passe chercher la fratrie pour les ramener à la maison.
Le choix de la Ville de Saint-Lazare n’a pas été anodin puisqu’ils sont à huit minutes porte à porte. « J’avais mon horaire flexible au complet en étant à la maison avec les enfants à temps plein. C’est un grand saut que j’ai fait, je n’étais donc pas prête à aller loin », convient-elle.
Le concept était d’être un commerce de proximité, donc l’idée de faire un long déplacement était inenvisageable.
Saint-Lazare constitue également un lieu de choix pour une boutique pour enfants. « C’est tellement familial, ça se développe beaucoup, il y a plein d’enfants », constate Carryanne.
Un besoin pour plusieurs
La boutique offre des produits qu’on ne retrouve pas nécessairement dans de grandes surfaces, souvent de producteurs québécois. Elle jouit d’un bel accueil de la communauté avec des parents qui remercient Carryanne d’être dans la région.
Cette dernière procède à une sélection de ses produits. « J’ai beaucoup de difficulté à choisir des choses pour la boutique que je n’aime pas ou auxquelles je ne crois pas », affirme-t-elle.
Les valeurs d’écoresponsabilité sont au cœur de sa boutique. « Mon article ne va pas ou n’est pas supposé brisé rapidement. C’est vraiment important pour nous que ça se passe dans la fratrie, que ton investissement à ton premier bébé fonctionne encore plus tard et même pour les cousins-cousines », précise-t-elle.
Les ambitions
Le couple voit grand. « C’est le rêve, le but c’est d’agrandir, d’avoir une deuxième succursale, d’être le magasin essentiel pour tout ce dont tu as besoin », prévoit Carryanne.
L’expansion se fera en revanche toujours en respectant leur idée de base, soit de fournir une offre localement. « On a fait ça pour combler un manque dans la région, on ne va pas aller à Montréal, on va rester dans la région », promet-elle.
Maxime et Carryanne se sont rencontrés au secondaire et déjà dans leur album de finissants, ils parlaient d’avoir six enfants. « On est rendu à cinq, d’aussi loin qu’on se souvienne, on a toujours su qu’on aurait une famille ensemble et que ce serait une grosse famille, témoigne-t-elle. Je pense que c’est en moi, tu ne te rends pas à cinq si tu ne le veux pas. »
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