De père en fille
La passion des bijoux depuis bientôt 40 ans
La bijouterie joaillerie La Forge d’or est bien connue dans la région. À l’aube de ses 40 ans d’existence, Néomédia est allé à la rencontre de Tanya Desforges, propriétaire depuis 2017 et fille de Serge Desforges.
Tanya est pour ainsi dire tombée dans la potion magique en passant son enfance à la bijouterie de son père. « Quand j’étais petite, je jouais à la conseillère et mon frère au client », se remémore-t-elle.
Toutefois, la transition ne s’est pas faite du jour au lendemain. Après avoir travaillé en cosmétique, en esthétique et pour d’autres grandes compagnies, Tanya revenait toujours à la joaillerie. Sa fougue et sa jeunesse faisaient parfois des flammèches avec son père. Avec la maternité qui est ensuite arrivée, le moment n'était pas venu pour elle de reprendre les rênes de l'entreprise familiale.
Elle avoue qu’elle avait besoin d’acquérir une certaine maturité. « Je commençais, mais j’avais quand même une belle expérience dans les grosses bannières, mais c’est sûr qu’elle n’était pas la même qu'aujourd'hui », précise-t-elle. Tanya, designer de bijoux, a « appris sur le tas comme on dit ». C’est néanmoins en 2017 que la passation du flambeau s’est réalisée officiellement.
La passation
Ce n’était pas dans les objectifs de Serge Desforges de laisser son entreprise à l’un de ses enfants. Il tenait avant tout à ce qu’ils fassent un métier qu’ils aiment. « Léguer à un de ses enfants c’est une chose, mais il faut qu’ils soient heureux. Tanya adore le travail. Elle en mange comme on dit », se réjouit-il.
Se lancer en affaires, même si l’entreprise a de bonnes bases, constitue toujours une prise de risque. Cela nécessite un investissement d’argent, certes, mais d’autant plus de soi. « On ne doit pas compter ses heures, indique Tanya. Mon père savait dans quoi je m’embarquais. »
Elle explique que son père essayait sûrement de la protéger puisqu’il savait les sacrifices que cela impliquait, notamment en étant parent. « Il l’a fait en 1982, il a parti une bijouterie de rien. Cela demandait du courage de se lancer dans le vide », ajoute-t-elle.
Passionnée, Tanya a insufflé un vent de renouveau au commerce et l’a adapté à la réalité d’aujourd’hui. « Tenir une entreprise en 2021, versus en 1985, ce n’est pas pareil du tout. Il y a eu une évolution », dit-elle tout en précisant vouloir garder le côté traditionnel et familial.
Une année explosive
La pandémie aura évidemment affecté plusieurs entreprises du Québec et de la région, mais pour La Forge d’or, ce fut une « année explosive » selon les mots de la propriétaire.
Même avant l'arrivée de la COVID-19, Tanya a toujours su comment mettre l’image à son avantage, que ce soit par une présence accrue en ligne ou bien des séances photo d’elle ou des produits pour le site web.
Avec le confinement, celle-ci s’est mise à faire des Lives hebdomadaires sur les réseaux sociaux et à générer du contenu sur les plateformes de façon plus soutenue. Elle discute, prend des nouvelles de ses clients, présente des produits, lance de nouvelles collections et fait même des tirages.
Avec l’ajout d’une boutique en ligne, cette visibilité lui a permis d’atteindre de nouveaux sommets. Des bijoux ont pu être vendus dans l’ensemble du Québec et plus largement au Canada. Par l’entremise de collaborations, avec des créations sur mesure, certains d’entre eux ont traversé l’Atlantique pour se retrouver en Europe.
« On est béni des dieux, mais c’est grâce à toute l’équipe, dont ma fille. Ils ont relevé les manches, trouvé des solutions, sorti la boutique en ligne. Chapeau ! », s’exclame M. Desforges. Ce dernier ne pourrait pas être plus fier de sa fille. « Elle amène le magasin à un autre niveau complètement. Sky’s is the limit, il ne faut pas arrêter, il faut continuer », souligne-t-il.
Durer
Tanya Desforges ne souhaite qu’une chose et c’est de durer, tout comme son père l'a fait au fil des ans. La Forge d’or est désormais le plus vieux commerce à L’Île-Perrot depuis que le Rona est déménagé à Pincourt selon le paternel.
Ce qui vaut le plus pour Tanya c’est la connexion avec ses clients. Quand elle revenait dans l’entreprise familiale, c’était pour retrouver cette authenticité et le côté émotif avec des demandes en mariage directement dans le magasin.
Outre ses créations, Tanya souhaite aussi de tout cœur continuer de procurer à ses clients des bijoux qui vont durer dans le temps. « Il y a des bijoux que j’ai travaillés il y a 15 ans et que là je travaille pour une deuxième génération. C’est vraiment plaisant de voir l’histoire et l’émotion associée à un bijou », explique-t-elle.
En plus d’en créer sur mesure, la bijouterie a tout un volet restauration et de modernisation. Il y a tout un attachement sentimental à un bijou. Ainsi, pour Tanya, c’est manier du beau.
Celle-ci se réjouit des collaborations à l’international, mais ce n’est pas une priorité pour elle. Tanya veut davantage maintenir le contact avec les gens en continuant de poursuivre le rêve de son père...qui est aussi maintenant devenu le sien.
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