Pandémie
COVID-19 : une entreprise à propriété féminine sur cinq pourrait ne pas se relever
Les femmes entrepreneures sont grandement impactées par la COVID-19 révèle un nouveau sondage réalisé par Femmessor en collaboration avec la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l'Université de Montréal et le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat.
Alors que les deux tiers fonctionnent à moins de 50% de leur capacité, 22,3% de ces entreprises à propriété féminine pourraient ne pas se relever de la crise actuelle.
Mené entre le 16 et le 20 avril derniers, ce sondage a permis de rejoindre 1 080 femmes entrepreneures provenant des 17 régions du Québec et issues de tous les secteurs d'activité et tailles d'entreprise.
Elles ont ainsi eu l'occasion de s'exprimer sur leurs défis et sur les moyens identifiés pour assurer la survie et la relance de leur entreprise.
« La situation actuelle est très préoccupante, alors que nous voyons se détériorer une partie du tissu économique féminin si durement acquis dans les dernières années. Depuis le début de la crise, les entreprises à propriété féminine ont affiché en moyenne des pertes financières de 84 000$ de la mi-mars à la mi-avril. D'ailleurs, près de 50% des entrepreneures sont en recherche active de financement. Après avoir épuisé le recours aux aides gouvernementales, les besoins en financement se chiffrent en moyenne à 54 000$ », mentionne Sévrine Labelle, PDG de Femmessor.
Le sondage révèle également les obstacles rencontrés par les entrepreneures pour accéder au financement dont elles ont besoin.
Parmi ceux-ci, les plus importants sont la difficulté à faire valoir qu'elles se qualifient au financement, de même que le grand défi de s'y retrouver parmi l'ensemble des mesures disponibles et d'identifier le bon organisme à contacter.
Confiantes et résilientes malgré tout
Bien que cette crise sanitaire soit une cause importante de stress pour près de 60% des entrepreneures, 78% des répondantes se disent malgré tout confiantes ou très confiantes face à leur avenir. On constate donc une grande résilience de la part des entrepreneures qui travaillent ardemment pour survivre et faire pivoter leur entreprise.
Outre le financement, les entrepreneures ont aussi nommé des pistes de solution afin de les aider à poursuivre et adapter leurs activités. Ainsi, elles demandent un soutien particulier pour les aider à prendre le virage numérique, adapter leur offre et leur modèle d'affaires, élargir leur réseau de contacts et développer des affaires.
Un regard vers l'avenir
Finalement, les entrepreneures ont identifié cinq grandes attentes face à la relève.
Parmi celles-ci, elles souhaitent que l'achat local soit privilégié et continue d'être au coeur des priorités; qu'on accompagne les entrepreneures pour qu'elles puissent acquérir les compétences nécessaires à la croissance de leur entreprise, notamment au plan numérique et de la gestion financière; et que le modèle économique global évolue de façon à préserver l'environnement et à favoriser des mesures de conciliation travail-famille.
« Les résultats de ce sondage nous permettent d'avoir un regard juste et actuel sur l'état de la situation de l'entrepreneuriat féminin et ainsi, mieux orienter nos services de soutien. Par ailleurs, nous pouvons dire que les femmes entrepreneures ont une vision claire de ce que devraient être les priorités pour relancer l'économie et que, malgré les difficultés, elles ont confiance en l'avenir et souhaitent prendre part activement au plan de reprise. Il n'en reste qu'à nous toutes et toutes de les aider à concrétiser cette ambition » conclut Sévrine Labelle.
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