COVID-19
Soutien au loyer commercial : une PME sur dix pourra en bénéficier selon un sondage
Par Salle des nouvelles
Alors que le paiement du loyer de mai est dû demain, plusieurs dirigeants de PME sont très inquiets : ils ne savent pas si leurs propriétaires d'immeubles commerciaux vont participer au programme d'Aide d'urgence au loyer commercial du Canada (AUCLC).
« En théorie, le programme est bon - il couvre une partie significative du loyer et les coûts sont partagés entre les gouvernements, les propriétaires d'immeubles commerciaux et les locataires. Mais en pratique, c'est un véritable casse-tête. Actuellement, les PME locataires sont terrifiées à l'idée que les propriétaires ne fassent pas de demande, et, par manque d'information, les propriétaires craignent de ne pas y être admissibles. À moins d'un miracle survenant d'ici vendredi, il semble que le programme n'aidera pas suffisamment d'entreprises, » a déclaré François Vincent, vice-président de la FCEI.
Le dernier sondage de la FCEI a révélé que parmi les PME qui disent avoir besoin d'un soutien financier pour payer leur loyer :
• 36 % ne sont pas admissibles parce qu'elles ne répondent pas au critère d'une perte de revenus de 70 %;
• 9 % sont admissibles, mais sont au fait que leur propriétaire ne participera pas au programme;
• 40 % se qualifient, mais ne sont pas sûrs que leur propriétaire participera au programme;
• 10 % se qualifient et pensent que leur propriétaire participera au programme.
La FCEI reconnaît les efforts fournis par les gouvernements fédéraux et provinciaux qui ont apporté un financement important pour soutenir les loyers commerciaux. Cependant, les résultats sur le terrain démontrent selon elle qu'il serait plus efficace de verser l'aide directement aux locataires dans le besoin.
La FCEI a d'ailleurs demandé aux gouvernements provinciaux de venir en aide aux PME en créant une subvention d'urgence unique allant jusqu'à 5 000$ par mois pour les aider à couvrir les coûts fixes comme le loyer. Jusqu'à présent, trois provinces, à savoir la Saskatchewan, le Manitoba et la Nouvelle-Écosse, proposent ce type d'aide allouant de 5 000 dollars à 6 000 dollars mensuellement aux chefs d'entreprises touchées par la crise.
La FCEI réitère également sa demande aux provinces de protéger les locataires commerciaux en règle contre l'expulsion, et ce pendant toute la durée de la crise de la COVID-19.
« Aujourd'hui, beaucoup de PME sont très inquiètes. Selon notre dernier sondage, ce sont 80 % des PME du Canada qui demandent aux provinces de mettre en place des mesures simples pour rattraper les entreprises qui tombent entre les mailles du filet des programmes fédéraux. Quoi dire à un coiffeur fermé à cause des directives provinciales et dont le propriétaire ne participera pas à l'AUCLC ? Il faut que davantage de provinces se mobilisent maintenant pour combler les lacunes des programmes fédéraux avant qu'il ne soit trop tard, » ajoute Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales de la FCEI.
Outils en ligne
Dans le but d'aider les entreprises dans le besoin, la FCEI a également mis à leur disposition sur son site Internet (fcei.ca/COVID19) des outils tels que des modèles de document pour les locataires et pour les propriétaires qui souhaitent établir un contact entre eux au sujet de l'AUCLC.
« Telle qu'elle se présente aujourd'hui, l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial ne bénéficie qu'à trop peu d'entreprises. Nous poursuivrons donc nos efforts pour qu'un soutien financier soit accordé directement aux PME dans le besoin. En attendant, nous encourageons les propriétaires et les locataires à trouver conjointement une solution raisonnable et équitable qui profitera à tout le monde, » conclut François Vincent, vice-président de la FCEI.
Méthodologie
Ces résultats sont basés sur 9 266 réponses, recueillies auprès des membres de la FCEI par le biais d'un sondage en ligne à accès contrôlé. Les données reflètent les réponses reçues entre le 24 et le 29 avril 2020.
À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste comportant le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur pour les résultats du Canada de +/-1,0 %, 19 fois sur 20.
Sur le même sujet
Une réouverture des services de garde éducatifs à l'enfance graduelle et ordonnée
« C’est un retour en classe graduel, prudent et volontaire. » - Jean-François Roberge
Réouverture des écoles : les parents ont encore des questions, prévient la FCPQ
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.