PANDÉMIE COVID-19
Impact sur les entreprises: DEV et la CCIVS dressent le portrait de la situation au 31 mars
Par Salle des nouvelles
Développement (DEV) Vaudreuil-Soulanges et la Chambre de commerce et d’industrie de Vaudreuil-Soulanges (CCIVS) ont sondé entre le 25 et le 31 mars les entreprises du territoire. L’enquête visait à connaître les effets des mesures sanitaires mises en place par le gouvernement provincial et fédéral pour contrer la propagation de la COVID-19.
DEV et la CCIVS présentent aujourd’hui les premiers résultats au terme d’un mois de mars particulièrement éprouvant pour les entrepreneurs.
Le tourisme, la culture, le commerce de détail non essentiel et les soins personnels vivent des moments difficiles
Le sondage a été rempli par 191 entreprises dans plus d’une douzaine de secteurs d’activités et de tailles très variées (des travailleurs autonomes aux employeurs de plus de 200 employés). Sans surprise, les entreprises misant sur un achalandage physique de la clientèle et les rassemblements citoyens sont très impactées par la situation.
Sans revenu, ces entrepreneurs doivent conjuguer avec leur bail et plusieurs frais fixes. Ainsi, les entreprises touristiques, culturelles, la restauration, l’hébergement et les commerces non essentiels vivent très difficilement la pandémie. Il va de même pour les soins personnels (coiffure, barbier, salon d’esthétique, spa, etc.) ainsi que certaines spécialités thérapeutiques (chiropractie, physiothérapie, etc.).
Les liquidités et les revenus sont fortement impactés
La majorité des répondants ont connu une importante baisse de leurs revenus (87 %) et de leur liquidité (71 %). Le manque de liquidités est davantage ressenti par les entreprises de moins de 5 employés (86 %). Ces diminutions ne sont pas étrangères à la baisse de l'achalandage et du volume des commandes pour 63 % des répondantes.
En conséquence, 75 entreprises ont arrêté temporairement leurs activités. La situation est plus problématique pour 23 entreprises dont les dirigeants songent à une fermeture définitive.
De nombreuses mises à pied temporaires ou congédiements
Les employés des entreprises sondées concilient assez bien en ce temps de crise leurs situations personnelles et professionnelles. En effet, le taux d’absentéisme est problématique pour seulement 6 % des entreprises alors que la disponibilité de la main-d’œuvre freine les activités de moins de 15 % des sondés. Toutefois, la diminution de l’activité économique a obligé plus de la moitié des entreprises (55 %) à prendre la difficile décision d’effectuer des mises à pied temporaires ou des congédiements.
Un défi d’ajustement pour toutes les tailles d’entreprises
À peine 10 % des répondants n’éprouvent actuellement aucun impact, essentiellement des entreprises juridiques, des firmes comptables et des commerces essentiels. Pour les autres, les mesures pour contrer la COVID-19 ont modifié grandement l’organisation du travail et les modes de production, et ce, peu importe le nombre de salariés. Plusieurs motifs ont été exposés pour expliquer les défis auxquels font face les opérations :
- Diminution de la disponibilité de certains produits ou services offerts : 28 % des répondants;
- Difficultés d'approvisionnement / livraison par les fournisseurs : 22 % des répondants;
- Capacité de production réduite / ligne de production affectée : 22 % des répondants;
- Problème de livraison (clients) : 11 % des répondants;
- mpacts frontaliers / Exportations : 2 % des répondants.
Des entreprises en mode réactif
Les entreprises ont peiné à mettre en œuvre des mécanismes adaptés à l’urgence de la situation. Uniquement 23 % des répondants ont activé un plan de continuité. Il y a même certaines entreprises, soit près de 10 %, où aucune mesure n’a été mise en œuvre, ni même de mesures d’hygiène. Pour ceux dont cela est possible, la mise en place du télétravail a été la mesure la plus répandue (36 %).
Les boutiques en ligne, outil à développer et à promouvoir
Uniquement 10 % des répondants au sondage misent sur une boutique en ligne pour permettre la poursuite leurs activités. L’offre de ces boutiques demande, aux dires de leurs propriétaires, d’être mieux connue et appuyée par plus de promotion. Pour les répondants ne possédant pas cet outil, 10 % ont la volonté de développer rapidement une boutique pour engendrer des revenus avant la fin de la crise actuelle.
Des mesures demandées pour appuyer les efforts des entrepreneurs
Malheureusement, les trois dernières semaines ont été assez difficiles pour 40 % des entreprises sondées qui sont dans l’obligation de reporter ou même d’annuler des décisions d’investissement. Ainsi, les mesures annoncées par les gouvernements sont bien accueillies. Sans connaître leurs fins détails, 75 % des répondants estiment qu’un ou plusieurs programmes répondront à leurs besoins. Plusieurs travailleurs autonomes ont cependant peur d’être oubliés par les mesures annoncées.
De nombreux besoins pour passer à travers la crise
DEV et la CCIVS désirent soutenir adéquatement les entreprises et ont profité de ce sondage pour connaître leurs besoins à court terme. Sans surprise, le flux d’information est difficile à suivre pour près du tiers de répondants. Ceux-ci demandent des résumés et des liens directs pour trouver la meilleure information. Les autres besoins exprimés sont :
- Promouvoir l'ouverture des commerces : 19 %;
- Participer à une plateforme de réseautage numérique : 15 %
- Soutenir la gestion des RH (information sur les procédures, aide avec les formulaires, etc.) : 13 %;
- Connaître les webinaires, formations en ligne, etc. : 13 %;
- Partager les bonnes pratiques : 12 %;
- Besoin de main-d’œuvre : 5 %;
- Mise en place d’une logistique de livraison : 2 %
Une confiance en l’avenir qui dépend de la durée de la crise
La dernière question du sondage demandait aux entrepreneurs de s’exprimer sur leur niveau de confiance à l’égard des perspectives économiques au Canada. 50 % des répondants ont confiance à la relance économique des 12 prochains mois, mais ces derniers ont ajouté que cela dépendra de la durée de la pandémie.
Pour l’autre moitié des répondants, l’absence de confiance est justifiée par plusieurs incertitudes, dont la disponibilité financière des ménages, le poids financier de la crise sur les finances des entreprises et le soutien qu’apporteront les institutions financières.
Philippe Roy, directeur, planification et enjeux régionaux chez DEV et Julie Jourdan, responsable développement des affaires et services aux membres à la CCIVS retiennent que, face à cette crise, « la taille des entreprises n’est pas un facteur de fragilité ou un gage de réussite. Les entrepreneurs sont, ajoutent-ils, confrontés à l’un des plus gros défis de leur vie. » Plusieurs leçons seront à retenir.
Nadine Lachance, directrice générale de la CCIVS espère que « les entrepreneurs seront nombreux à sortir la tête haute de cette crise et qu’ils seront encore présents pour participer au dynamisme économique de notre territoire ». Elle tient aussi à confirmer que le CCIVS prend acte des résultats du sondage pour adapter son offre de services et, déjà, plusieurs projets sont en cours de préparation.
Le suivi de la situation est une préoccupation de tous les instants pour Joanne Brunet, directrice générale chez DEV. « Ce sondage, tient-elle à préciser, vient bonifier nos suivis personnalisés et presque quotidiens auprès de plus de 300 entreprises. Ceci nous permet de déployer des outils adaptés à la situation et soutenir les entreprises. Les besoins sont importants, mais notre accompagnement sera déterminant pour la poursuite des activités ».
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