Ce mercredi 8 novembre en après-midi, le musicien a passé deux heures avec les enfants
L'école Saint-Eugène reçoit la légende vivante du jazz Oliver Jones
Récemment admis au Panthéon de la musique canadienne, le Dr Oliver Jones, musicien de renom âgé de 89 ans, était de passage à Salaberry-de-Valleyfield ce mercredi 8 novembre en après-midi.
Aux côtés de son épouse, Monique Leclerc, il a visité la classe de musique de Mme Myrabel Mathieu de l'école Saint-Eugène qui a reçu une bourse du Fonds d'héritage MusiCounts à la suite de son intronisation. Pour les non- initiés, MusiCounts est le principal organisme caritatif pour l’enseignement de la musique au Canada.
La cérémonie d’intronisation du Dr Jones au Panthéon de la renommée de la musique canadienne s’est déroulée au Centre national de la musique de Calgary le 18 mai dernier.
Cette distinction lui a été attribuée en reconnaissance de l’ensemble de ses réalisations dans le monde du jazz. Chevalier de l’Ordre national du Québec et Officier de l’Ordre du Canada, Dr Oliver Jones a reçu le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, le Prix Martin Luther King Jr., le Prix Oscar Peterson, le Prix Hommage de la SOCAN, de nombreux Félix et deux prix JUNO.
Au printemps dernier, l’école Saint-Eugène de Salaberry-de-Valleyfield a remporté une subvention de 15 000 $, offerte par MusiCounts, pour faire l’achat d’instruments de musique. Grâce à cette bourse, l’école a acquis des instruments destinés aux programmes d’apaisement et de spectacle.
La recherche d’idées novatrices pour soutenir les élèves anime Myrabel Mathieu, enseignante en musique : « Cette subvention m’a réellement motivé à mettre en place des actions et des outils concrets destinés aux enfants. Je leur enseigne des techniques d’apaisement qui peuvent également être reprises par d’autres enseignants et éducateurs spécialisés de l’école. Je propose aussi un volet spectacle pour les aider à s’extérioriser. Les jeunes sont vraiment réceptifs lorsqu’on inclut la musique dans leur vie », explique-t-elle.
Au quotidien, l'école primaire a notamment recours à des bols tibétains et des tambours djembé et elle offre des espaces et des techniques de régulation sensorielle dans le cadre d’un projet pédagogique adapté aux besoins des élèves.
Une dose d’énergie contagieuse en présence d’Oliver Jones
Les djembés, les guitares et les basses résonnent dans l’école, le volet spectacle aide les enfants à développer leur confiance et à s’extérioriser.
Depuis l’acquisition des nouveaux instruments de musique, les jeunes ont répété des pièces musicales qu’ils ont pu présenter au célèbre pianiste de Jazz, Oliver Jones ce mercredi après-midi. La fierté et le bonheur pouvaient se voir sur le visage des élèves présents.
Les jeunes de 5e et de 3e année ont notamment interprété le succès, Quand les hommes vivront d'amour devant le célèbre musicien qui a fait ses premières classes sur les scènes de Salaberry-de-Valleyfield dans les années 1950.
Dr Jones a aussi participé à une période de questions-réponses avec les élèves. L'une d'elles l'a poussé à se remémorer ses débuts à Salaberry-de-Valleyfield. « C'était mon premier emploi permanent. Je jouais aux côtés de Richard Paris et de Bruce Parent qui étaient deux de mes amis. D'ailleurs, nous avons tous trouvé nos épouses ici à Salaberry-de-Valleyfield (rires), lance l'artiste sympathique qui manie aussi bien le piano que l'anglais et le français.
Un retour à Salaberry-de-Valleyfield après trois décennies d'absence
Il est finalement resté sept ans en sol campivallensien où il a notamment joué à l'Hôtel Laurent. Ce lundi 6 novembre, avant sa visite, il confiait à Néomédia avoir très hâte de revenir dans ce coin de pays, 35 ans après son dernier passage.
Malgré cette longue absence, il a indiqué aux jeunes de l'école Saint-Eugène ne pas avoir hésité une seconde quand on lui a demandé de choisir une école à la suite de son intronisation au Panthéon de la musique canadienne. « Pour moi, c'était bien évident que je devais choisir une école ici en raison de mon lien avec la Ville d'où je conserve de très bons souvenirs.»
Comment a-t-il réagi face à cette reconnaissance nationale survenue plus tôt en 2023? « Ç'a m'a fait très plaisir. À mon âge (89 ans), on pense que les gens nous ont oubliés depuis longtemps. C'est tout un honneur et je suis content de pouvoir le partager avec mes proches et les enfants de Salaberry-de-Valleyfield ».
Oliver Jones est un enfant prodige de la musique qui a débuté le piano à l'âge de deux ans et donné son premier concert à 5 ans à l'église fréquentée par sa famille. « À l'époque, ma mère m'attachait devant le piano pour éviter que je ne coure partout. Je n'avais pas le choix de rester tranquille», a-t-il expliqué aux jeunes intéressés.
Très croyant, il remercie Dieu pour le don reçu. « Grâce à celui-ci, j'ai pu aider les enfants à développer une passion pour la musique», concluait-il en entrevue téléphonique avec Néomédia.
Ce mercredi, aux jeunes musiciens, il a prodigué des encouragements en leur disant à quel point ils étaient talentueux, extraordinaires et merveilleux.
« Chacun d'entre vous est unique et tout le monde a le droit de faire de la musique en jouant d'un instrument ou en chantant. La musique permet de guérir les chagrins et de répandre la joie et la bonne humeur à tout le monde qui écoute. Vous avez été admirables», a dit le couple à l'attention des jeunes musiciens et chanteurs qui avaient préparé quelques performances à son attention.
Projet novateur
« Le Centre de services scolaire de la Vallée-de-Tisserands (CSSVT) salue l’initiative et la créativité de l’équipe de l’école Saint-Eugène et encourage ce type de projet novateur qui permet aux enseignants et aux intervenants de collaborer ensemble, pour le bien des élèves et de la réussite éducative de toute la communauté scolaire », mentionne François Robichaud, directeur général adjoint à la réussite au CSSVT.
De son côté, Kristy Fletcher, présidente de MusiCounts, était aussi heureuse d'encourager la relève. « C’est un honneur pour MusiCounts d’honorer Dr Jones pour son immense contribution dans le monde du jazz en investissant dans le développement des musiciens de demain, comme ceux de l’école Saint-Eugène de Valleyfield . Cette visite à l’école est une occasion exceptionnelle pour les musiciens en herbe qui souhaitent suivre les traces du légendaire jazzman canadien. »
Les subventions du Fonds d’héritage MusiCounts présenté par la Fondation de la famille Lewitt ont été octroyées à six écoles canadiennes, en l’honneur des intronisés de l’année 2023, Terri Clark, Diane Dufresne, Oliver Jones, Nickelback, Trooper et Deborah Cox (intronisée en 2022).
Ces subventions pouvant aller jusqu’à 25 000 $ visent toutes les approches de l’enseignement de tous les styles de musique en milieu scolaire, afin de permettre aux élèves de profiter des bienfaits de l’éducation musicale.
Les bienfaits de la musicothérapie
Inspirée par des techniques de musicothérapie, Myrabel Mathieu utilise différents instruments et différentes orientations pour intervenir et interagir avec les enfants. Que ce soit dans un contexte de relaxation ou dans des activités rythmiques, la musicothérapie a de nombreux bienfaits sur les jeunes puisque l’utilisation des instruments fait travailler la motricité globale, développer l’autonomie, la discipline, la collaboration, en plus de générer de la motivation et la persévérance.
Programme d’apaisement, une idée novatrice
Véritable instigatrice de ce programme novateur, Myrabel Mathieu a construit des stations d’apaisement de ses propres mains. Ces boîtes en bois, munies d’une porte, de petits trous et de tortues éclairantes, sont installées à 3 endroits dans l’école : dans la classe de musique ainsi que sur chacun des étages de l’établissement. Utilisées dans différents contextes, ces stations aident les jeunes à retrouver leur calme.
L’élève choisit l’instrument qui lui plaît et entre dans la cabane d’apaisement : « L’enfant peut manifester par lui-même le désir d’utiliser les instruments et la station d’apaisement. Ces outils peuvent aussi être utilisés dans le cadre d’une intervention plus formelle, auprès d’un jeune en crise ou encore pour contrer l’anxiété. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir plusieurs élèves en rang pour utiliser les cabanes », ajoute fièrement Mme Mathieu.
Les jeunes prennent également part à des séances de relaxation en classe à l’aide de bols chantants tibétains et d’autres instruments acquis grâce à la subvention de MusiCounts.
Néomédia a capté, en vidéo, quelques moments de la visite de M. Jones et sa femme à l'école Saint-Eugène. On peut notamment entendre deux numéros préparés par les enfants pour M. Jones, un extrait d'une question-réponse offerte par l'artiste et une démonstration des instruments d'apaisement, à laquelle participait l'épouse du jazzman, Monique Leclerc.
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