Grève sur trois jours
Les enseignants du Collège de Valleyfield continuent de faire valoir leurs droits
Depuis hier, soit le mardi 11 mai, à midi, les 225 membres du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège de Valleyfield sont en grève pour protester contre le non avancement des négociations avec le gouvernement. C'est qu'ils sont sans contrat de travail depuis maintenant plus d'un an. Cette action de grève prendra fin demain, le jeudi 13 mai, à midi.
Lors du passage de Néomédia Valleyfield sur place plus tôt aujourd'hui, une trentaine d'enseignants s'étaient rassemblés, masques au visage, à l'extérieur devant l'institution collégiale.
Rappelons que le vote de grève a été décidé lors de l'assemblée générale du Syndicat qui, elle, s'est déclinée en deux temps afin de permettre au plus grand nombre de membres de se prononcer sur le sujet.
Au terme de l'exercice, 115 des 206 professeurs ont accepté d'octroyer cinq jours de grève au syndicat local.
Hier, à midi, les grévistes ont lancé leur moyen de presse par un tintamare marquant la levée des cours. À 13h, la présidente du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège de Valleyfield, Chantal Malouin a pris la parole pour motiver les troupes. Le piquetage a pris fin à 16h.
Aujourd'hui, le piquetage reprenait de plus belle à 8h ce matin, jusqu'à midi. À 13h, les enseignants intéressés se sont rendus devant les bureaux de la ministre Danielle McCann pour se faire entendre.
Enfin, demain, le 13 mai, le piquetage reprendra de 8h à midi et la suite de la journée se déroulera normalement.
Quatre demandes au gouvernement
Dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leur convention collective, les enseignants ont établi quatre priorités essentielles qui doivent figurer dans l’offre du gouvernement. Les voici:
1) Augmenter les conditions de travail et salariales des chargés de cours en formation continue. « Présentement, ils ont un statut précaire et ils ne peuvent jamais prévoir plus de trois mois à l’avance. Ça n’a aucun sens. Ils ne sont pas payés pour les périodes d’encadrement où ils doivent se rendre disponibles pour répondre aux questions des élèves », indique la présidente du SEECOV, Chantal Malouin.
2) Baliser la formation à distance: « Cela signifie réajuster la charge de travail d’un enseignant en tenant compte qu’un cours à distance demande deux fois plus de préparation qu’un cours donné en classe. Actuellement, la CAQ ne reconnaît pas ce fait. »
3) Assurer une certaine forme de recrutement. « Il faut trouver des incitatifs pour recruter et retenir le personnel qui choisit l’enseignement au collégial comme profession. Dans certains départements, ça fait des années que le manque de professeurs se fait sentir. L’écart se creuse de plus en plus. Jusqu’où cela va-t-il se rendre? », questionne-t-elle.
4) Implanter des clauses pour éliminer les statuts précaires. « Actuellement, les enseignants qui n’ont pas de permanence doivent accepter des tâches dans différents cégeps. Par exemple, si un prof accepte une charge de 40% au Cégep Gérald-Godin, il ne peut pas revenir sur sa parole. Donc, si cette personne se fait proposer une tâche à 100% dans un autre établissement, elle ne peut pas dire oui, parce qu’elle doit honorer son contrat dans le premier. C’est absurde et surtout, ça place les enseignants impliqués dans un statut de précarité important. Il faut que ça cesse. »
En entrevue vidéo, Chantal Malouin a partagé les plus récentes informations sur l'avancée des négociations.
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