Le juge devrait rendre sa sentence demain
Patrick Bordeleau: emprisonnement ou travaux communautaires pour l’ex-joueur de la LNH?
C’est le mercredi 11 mars que se tenait, au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, les observations sur la peine dans le dossier de l’ex-joueur de la LNH et citoyen de Les Coteaux, Patrick Bordeleau. Celui qui a porté les couleurs de l’Avalanche du Colorado risque la prison pour avoir plaidé coupable à plusieurs accusations, dont celle de fraude de plus de 5000$.
À plusieurs reprises, le juge Bertrand St-Arnaud a rappelé à l’avocat de l’accusé, Maître Guy Lalonde que son client est passible d’une peine maximale de 14 ans de prison selon le Code criminel pour ce seul chef d’accusation. Notons qu’à ce jour, Bordeleau n’a aucun antécédent judiciaire et qu’il a plaidé coupable à des accusations de fraude de plus de 5000$, harcèlement et quatre bris de probation.
De nouveau arrêté le jour de sa sentence
Le plus récent bris de pronation de l’ex-athlète est survenu le 18 février dernier alors qu’il s’apprêtait à entrer dans la salle d’audience pour recevoir sa sentence. C’est alors qu’il a été arrêté pour avoir contrevenu à deux de ses conditions de probation, soit de ne pas jouer de l’argent sur des sites en ligne et de ne pas avoir avisé son agent de probation d’un changement d’adresse récent. Il est donc détenu depuis ce temps, malgré une demande de libération soumise par son avocat lors de l'audience de mercredi.
Selon la preuve dévoilée en cours, c’est l’ex-conjointe de Bordeleau qui se serait rendu compte que ce dernier avait joué 1 200$ sur un site de jeu en ligne après avoir reçu, dans leur Cloud commun, plusieurs courriels adressés au père de ses deux enfants.
Ce dernier avait subtilisé le nom d’un de ses proches pour jouer sur le site. Au cours de l’audience, le juge St-Arnaud a affirmé, à plusieurs reprises, que son idée n’était pas fixée quant au sort de Bordeleau.
Plusieurs témoins entendus de part et d’autre
Du côté de la défense, on a fait entendre un seul témoin, soit Yannick Leduc, ex-beau-père de l’accusé. Ce dernier a lu une lettre de plusieurs pages au tribunal dans laquelle il faisait la nomenclature des conséquences de la fraude de 63 000$ qui a subi de la part de l’accusé. « Ma fille doit payer 400$ par mois pendant dix ans afin de rembourser la marge de crédit remplie par l’accusé en raison de ses problèmes de jeu. Des individus louches sont venus devant la maison parce qu’il leur devait de l’argent. On a peur et pour la première fois de ma vie, je ne suis pas en mesure de garantir à 100% la sécurité de ma famille », a-t-il entre autres mentionné au juge attentif.
M. Leduc a admis, en contre-interrogatoire, avoir été remboursé en totalité par sa compagnie de carte de crédit à la suite de la fraude. Un fait important pour la défense et sur lequel Me. Lalonde a mis l’accent lors de son temps de parole. « Il n’y a pas eu de sang, personne n’est mort ou n’a perdu de l’argent au final. M. Leduc a été remboursé et mon client doit déjà faire face aux conséquences de ses gestes puisqu’il a perdu sa maison, sa conjointe et le droit de voir ses enfants », précisait-il.
La Couronne a fait admettre à l’accusé qu’il cumule près de 250 000$ de dettes à ce jour en raison de ses problèmes de jeu compulsif et de consommation. Deux problématiques pour lesquelles le membre actif des Pétroliers du Nord indique être en contrôle. « Visiblement, ce n’est pas le cas. Nous avons libéré monsieur à la suite de son dernier bris de condition et il n’a toujours pas compris, du moins pas assez pour ne pas récidiver », ajoutait Me. Brown, procureure de la Couronne au dossier.
Ce vendredi 13 mars, le juge St-Arnaud devra rendre son verdict et déterminer si Bordeleau demeurera derrière les barreaux ou s’il sera libéré. Du côté de la défense, on estime que des travaux communautaires doivent être imposés à l’accusé alors que du côté de la Couronne, on recommande une peine de prison pour le dissuader de récidiver. « Si je suis incapable de me faire une idée, la sentence sera reportée afin que je puisse y réfléchir plus longuement », a précisé le premier magistrat.
Enfin, soulignons qu’en contre-interrogatoire, Bordeleau, menottes aux poignets dans le box des accusés, a avoué avoir joué à quelques reprises depuis sa sortie de thérapie à la Maison Jean-Lapointe et avoir consommé de la cocaïne de nouveau au cours des neuf derniers mois.
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