C'est finalement via un processus référendaire que les citoyens de Coteau-du-Lac seront appelés à se prononcer sur le projet de patinoire réfrigérée. Le sujet figurait à l'ordre du jour de la réunion régulière du conseil municipal de ce mardi 8 avril. 

C'est le dimanche 8 juin prochain que les personnes habiles à voter pourront se présenter au centre communautaire Georges-Jules Beaudet pour prendre part à ce processus démocratique dont le coût est estimé à environ 35 000$. Comme lors d'une élection générale, les citoyens devront présenter au pôle de vote une pièce d'identité valide. Une journée de vote par anticipation est prévue le dimanche 1er juin prochain. 

Le 11 février dernier, les élus ont entériné une dépense en immobilisation de 7 598 320$ et un emprunt de 4 598 320$ pour financer la construction d'une patinoire réfrigérée qui prendrait place au parc Henri-Paul-Desforges. 

Quelques jours avant, soit le 21 janvier dernier, la Ville de Coteau-du-Lac, dévoilait lors d'une séance d'information publique, les détails du projet. Si elle voit le jour sur le territoire municipal, l'infrastructure sera construire en respectant les dimensions standards de la Ligue nationale de hockey (LNH), soit 86 pieds par 201 pieds. Une toiture de bois sera installée afin de garantir des conditions idéales dès la mi-automne, et ce, tout au long de l’hiver, pour une saison de patinage prolongée, soit de novembre à avril.

Parmi les activités qui pourront y être pratiquées, on peut énumérer les suivantes: patinage libre, hockey libre, ringuette libre, visites scolaires, évènements municipaux et autres. 

Notons que des solutions seront mises en place pour diminuer l'impact sonore de la patinoire réfrigérée pour les citoyens du quartier. Parmi elles, on peut nommer l'isolation des bandes et l'aménagement d'un mur anti-bruit et de la végétation. Des espaces de stationnement seront ajoutés lors d’une phase ultérieure du projet. 

Le 25 février dernier, les citoyens qui se positionnaient en défaveur du règlement d'emprunt contracté par la Ville pour ce projet pouvaient le signaler en se rendant à l'Hôtel de ville pour signer un registre. Au total, 609 signatures étaient requises pour forcer les élus à choisir entre deux options: soumettre le règlement d'emprunt à un référendum ou y renoncer. C'est finalement 702 signatures qui ont été recueillies ce jour-là, ce qui a mené à la nouvelle étape franchie de 8 avril en soirée. 

Quatre élus pour le référendum et deux contre 

Appelés à dévoiler leur position face à la tenue d'un référendum , les élus ont pris la parole à tour de rôle. 

Le représentant du district 1, Alain Laprade, a admis que ce n'était pas facile, comme élu, de se positionner dans ce dossier. « Je ne suis pas contre le projet, mais de mon point de vue, avec le climat économique incertain qui règne actuellement au Canada, ce n'est pas le bon moment pour investir une telle somme dans un projet. On ne sait pas si une récession nous pend au bout du nez. Je vais donc voter contre.» 

Son collègue du district 2, François Décosse, a opté pour la position inverse, soit pour la tenue du référendum. « Au début, j'étais contre. Mais après la tenue du registre en février dernier, j'ai eu plusieurs appels de citoyens en faveur du projet qui me demandaient comment ils pouvaient témoigner de leur accord avec celui-ci. Ils voulaient avoir l'option de se prononcer en faveur du règlement d'emprunt et du projet. Il n'y a rien de mieux que ce processus pour savoir si les gens sont pour ou contre une fois pour toute. Ça va clore le débat sur la question et on aura vraiment le pouls de la population. Je vais donc voter pour le scrutin référendaire.» 

Pour sa part, André Legros du district 3, la position de la population est claire sur le sujet. « Au départ, j'étais en faveur. Mais la population a envoyé un signal clair lors de la signature du registre: elle n'en veut pas. Pour moi, c'est très clair. Les gens ne veulent plus entendre parler du projet. Peut-être plus tard, mais en ce moment, le climat n'est pas favorable selon moi. » 

La conseillère du district 4, Isabelle Lemay, a aussi penché du côté de son collègue François Décosse en votant pour la tenue d'un référendum. « J'ai eu beaucoup d'appels de citoyens en faveur du projet et qui aimeraient se faire entendre et qui veulent s'exprimer. Le meilleur moyen pour leur permettre de le faire est via un processus référendaire. Je votre donc en faveur.» 

Même chose du côté de Christine Arsenault, du district 5, qui s'est dite en accord avec le référendum. « Il y a environ 6 000 personnes à voter à Coteau-du-Lac et seulement 702 se sont prononcées en défaveur du règlement d'emprunt, soit 11 %. On ne peut pas prendre une décision basée seulement sur cette donnée. C'est dommage que les 89% restant ne puisse pas s'exprimer sur la question. C'est inacceptable et on ne peut pas ne pas donner la chance à tous de dire leurs opinions sur le sujet. C'est ça la base de la démocratie. J'ai aussi eu des appels de citoyens qui veulent se faire entendre.» 

Enfin, le représentant du district 6, Patrick Delforge a indiqué que la décision était plutôt facile à prendre. « Au contraire de mes collègues, je trouve que c'est facile de se positionner sur le sujet: les gens vont choisir par eux-mêmes s'ils veulent une patinoire réfrigérée à Coteau-du-Lac ou non. C'est la meilleure chose qui peut arriver, soit celle de laisser les gens choisir. Si c'est oui, on va respecter leur décision et aller de l'avant avec le projet s'il entre dans les paramètres budgétaires fixés. Si c'est non, on va faire de même et prendre une décision sur la suite des choses. Quoi qu'il en soit, même si le référendum est positif, on a toujours l'option de refuser le projet si les soumissions reçues lors de l'appel d'offres sont trop élevées.» 

La mairesse Andrée Brosseau a aussi pris position sur le sujet en partageant son opinion personnelle sur la question. « Personnellement, je n'aurais pas choisie d'aller en référendum, car je veux respecter l'opinion des gens qui ont signé le registre le 25 février dernier. C'est un très beau projet. C'est aussi l'un des plus gros projets de règlement d'emprunt à vie pour Coteau-du-Lac. J'aurais aimé qu'on présente la patinoire réfrigérée comme une infrastructure qui pourrait être utilisée 12 mois par année et non pas juste pendant la saison hivernale. Même si ce n'est pas ma décision, je m'engage à continuer les démarches de subvention pour ce projet et à le réaliser si c'est la volonté des citoyens de Coteau-du-Lac et que le résultat du référendum est positif.» 

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