L'avenir de l'infrastructure sportive pourrait être compromis
Centre sportif Soulanges: les élus de la région solidaire face à sa situation précaire
Alors que les jours du Centre sportif de Soulanges sont comptés, la Municipalité de Saint-Polycarpe a lancé un dernier ultimatum aux municipalités avoisinantes pour sauver l'installation sportive.
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Plus tôt cette semaine, le maire de Saint-Polycarpe, Jean-Yves Poirier, laissait entendre qu'à défaut de conclure une entente avec les neuf autres municipalités avoisinantes, l'aréna de Saint-Polycarpe serait malheureusement contraint de fermer indéfiniment au début de l'année 2024.
Au cours des derniers mois, Saint-Polycarpe, a approché les localités suivantes dans l'espoir de répartir les coûts de fonctionnement et de maintien de l'infrastructure: Saint-Zotique, Coteau-du-Lac, Les Coteaux, Rivière-Beaudette, Saint-Clet, Saint-Télesphore, Sainte-Marthe, Très-Saint-Rédempteur et Sainte-Justine-de-Newton.
« Nous avons déposé un projet d'entente et tenu une rencontre avec les neuf autres municipalités. Durant la rencontre, on sentait que pour plusieurs ça allait bien, mais on sentait aussi que pour d'autres municipalités, ça travaillait un peu plus », a expliqué le maire de Saint-Polycarpe, lors de la séance du conseil municipal du 14 novembre.
Le projet d'entente qui sera rendu public une fois que l'ensemble des parties impliquées se seront prononcées a été divisé en deux volets, selon ce qu'a expliqué M. Poirier. Une première portion correspondrait aux frais d'exploitation annuels et l'autre au remboursement de l'emprunt, basé sur les taux d'intérêt actuels.
« Nous avons donné aux municipalités jusqu'au mois de décembre pour nous répondre. Nous voulions présenter notre projet maintenant pour que les municipalités puissent l'intégrer à leur budget », ajoutait M. Poirier.
Rappelons que le projet de rénovation du CSS a été évalué, en 2020, à 8.6 M$. Dans un communiqué publié plus tôt cette semaine, on indiquait que le projet s'élevait à 9,6M$ et qu'une subvention totalisant 5,6M$ avait été octroyée par les paliers fédéraux et provinciaux.
« On s'entend que dans un premier temps, nous ne sommes pas à rembourser une dette sur un investissement d'infrastructure. Nous sommes plutôt à payer pour les opérations » d'ajouter le maire.
Travailler de concert pour sauver le Centre sportif Soulanges
Pour le maire de Rivière-Beaudette, Patrick Bousez, il est évident que les municipalités utilisatrices du CSS doivent travailler ensemble pour sauver l'infrastructure.
« Dans l'équation, ce qu'il faut regarder, c'est qu'un aréna n'est pas juste un aréna. C'est un atout pour une communauté, c'est un exutoire pour les jeunes, un lieu de rassemblement pour les personnes plus âgées qui jouent dans les ligues de garage. Il y a tout un aspect social qui vient avec un aréna », a-t-il expliqué à Néomédia.
Conscient qu'à elle seule, la municipalité de Rivière-Beaudette ne pourrait assumer les frais d'une telle infrastructure, M. Bousez en appelle à ses collègues maires et mairesses.
« Il n'y a pas de plateaux sportifs dans Soulanges. Est-ce que l'on peut vraiment se permettre de perdre celui-là ? Saint-Polycarpe a tenu à bout de bras l'aréna pendant 40 ans. Nos jeunes ont pu profiter des installations sans frais. Il n'y a pas une ville qui a contribué. Je trouve très bien le fait que Saint-Polycarpe cherche à s'entendre avec les autres municipalités et souhaite la collaboration de tous. Au final, l'objectif est d'arriver avec une entente intermunicipale », ajoutait M. Bousez.
« Il faut que tout le monde embarque. Si les municipalités n'embarquent pas, nous aurons un problème. Saint-Polycarpe ne pourra tenir le projet seul et nous ne serons pas en nombre suffisant pour soutenir le projet. C'est triste, mais ce sera la mort annoncée », déplore Patrick Bousez.
Les élus de la région solidaires de Saint-Polycarpe
Même son de cloche du côté de Très-Saint-Rédempteur. « Je considère aussi que ce centre compte tenu de son importance devrait être considéré comme un équipement régional », a laissé savoir la mairesse, Julie Lemieux.
« Personnellement, je trouve important de préserver ce centre sportif de Soulanges, bien évidemment, ça n’engage que moi. Le conseil est une équipe, nous prenons en considération plusieurs éléments de notre budget et nos projets locaux, nous sommes en réflexion et regardons ensemble l’éventualité de notre participation pour le centre sportif de Soulanges. Les impacts financiers de notre municipalité dépendent de la participation des municipalités de Soulanges dans ce projet », ajoute-t-elle.
La mairesse de Très-Saint-Rédempteur en appelle aux entreprises de la région. « Nous appelons donc aussi les grandes et petites entreprises de nous aider à préserver cette installation sportive, bien des jeunes sont maintenant dans vos entreprises, bien de corps et d’esprit, grâce à ce centre sportif, c’est donc un investissement collectif! »
Par la voix de son directeur général, Michel Bertrand, la municipalité de Sainte-Marthe s'est dite solidaire envers Saint-Polycarpe.
Par courriel, M. Bertrand a indiqué: « Nous sommes une petite municipalité et nous comprenons ce que peut représenter un tel fardeau pour une municipalité comme Saint-Polycarpe. Nous nous sentons solidaires et souhaitons que nos citoyens continuent d'avoir accès à cet aréna ».
Le directeur général a également soulevé la question du caractère régional de l'aréna.
« Lors de discussions informelles à ce sujet, les membres de notre conseil municipal se sont montrés sensibles à la survie de l'aréna régional. C'est d'ailleurs ce qui en ressort : le caractère régional de cette infrastructure. Ce que je ressens de l'orientation vers laquelle notre conseil municipal s'en va, c'est que Sainte-Marthe sera favorable dans la mesure que le projet sera rassembleur, dans une vision régionale convaincante et impliquant l'ensemble des municipalités concernées. Il appartiendra cependant aux élus de se prononcer officiellement par résolution au moment opportun ».
Selon le directeur général, la contribution financière annuelle de Sainte-Marthe serait d'environ 15 000 $ selon le projet préliminaire qui a été présenté à ce jour.
M. Bertrand a également rappelé que la Municipalité de Sainte-Marthe a, par le passé, déjà démontré son appui envers Saint-Polycarpe dans ce dossier.
« Il y a quelques années, lorsque la municipalité de Saint-Polycarpe a demandé à deux reprises un appui financier des municipalités environnantes au moment de devoir procéder d'urgence à l'installation de compresseurs temporaires, notre municipalité a versé intégralement le montant suggéré ».
« Souhaiter la survie de l'aréna de Saint-Polycarpe est une chose, concrétiser cette survie en est une autre et cela implique qu'un engagement financier sera nécessaire. Si toutes les municipalités y prennent part, le poids relatif de chacune sera proportionnel à l'ampleur de chaque municipalité et au nombre d'utilisateurs potentiels en provenance de chacune. En quelque sorte, toutes les municipalités feraient le même effort financier, toutes proportions gardées », a-t-il conclu.
Du côté des Coteaux, la responsable des communications et des relations avec le milieu a acheminé cette réponse à Néomédia: « Pour le centre sportif Soulanges, nous sommes actuellement en phase d'examen approfondi de l'entente qui nous a été proposée et à ce stade, nous ne sommes pas prêts à prendre position.»
À Saint-Clet, la mairesse Mylène Labre est catégorique sur la question du partage des coûts. « Je vous confirme que moi ainsi que l’ensemble des membres du conseil sommes favorables à l’unanimité à signer cette entente. L'aréna aurait dû être régional pour les villes et municipalités de Vaudreuil-Soulanges depuis fort longtemps. Nous ne serions pas où nous en sommes.Il est temps que nous avancions dans ce sens !»
Du côté de Sainte-Justine-de-Newton, le maire Shawn Campbell indique par courriel que deux ou trois de ses citoyens bénéficient des installations. Absent à la réunion de novembre, il précise devoir consulter son conseil municipal pour la prise de décision dans ce dossier.
À Saint-Télesphore, le maire David Watson MacKay confiait à Néomédia plus tôt cette semaine qu'il serait, de prime abord, en accord avec les phases 1 et 2 de la demande de Saint-Polycarpe. Pour sa municipalité, cela représentera un investissement de 20 000$ sur vingt ans.
Au moment de mettre sous presse, la Ville de Saint-Zotique n'avait pas répondu aux questions de Néomédia sur le sujet.
Texte écrit en collaboration avec Marie-Claude Pilon
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