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Financement inégal et manque de vision gouvernementale

Le transport en commun en crise dans Vaudreuil-Soulanges

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21 avril 2025
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Par Félix Sabourin, Journaliste

Le transport collectif dans Vaudreuil-Soulanges soulève des préoccupations croissantes parmi les citoyens. Pour mieux cerner les besoins de la population, le mouvement Mères au front Vaudreuil-Soulanges (MAFVS) a récemment diffusé un sondage en ligne visant à documenter les habitudes de déplacement et les attentes en matière de mobilité durable.

Le but du sondage est de mieux comprendre l’utilisation actuelle du transport en commun dans la région ainsi que les besoins exprimés par les résidents en matière de services.

« Nous avons déjà plus de 250 réponses sur notre sondage. Nous avons prolongé le sondage jusqu’au 18 avril, alors les gens vont pouvoir aller sur le site de Mères au front et répondre aux questions », explique Marie-Hélène Séguin, résidente de Rigaud et membre du mouvement.

Des plans non réalisés et une gouvernance divisée

Selon Mme Séguin, les problèmes liés au transport collectif dans la région sont nombreux. Elle rappelle qu’en 2020, la MRC avait mandaté la firme Vecteur5 pour élaborer un plan de transport collectif à l’échelle régionale. « Il y a eu beaucoup de recommandations. Il y avait un plan de mise en œuvre soutenu par 25 actions qui n’ont jamais été mises en place. »

La division des responsabilités entre les municipalités est également un frein à l’implantation d’un réseau structuré. « Il y a des municipalités qui font partie de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et d’autres non », explique-t-elle. « Un des problèmes dans notre territoire est que les décisions en lien avec le transport collectif dépendent de chaque ville. »

Elle insiste sur la nécessité de transférer la gouvernance à la MRC, comme l’ont fait plusieurs autres régions du Québec. « Il faudrait dépolitiser le dossier du transport collectif, que ça soit une vision à long terme », dit-elle. « Il faut voir ça comme un investissement et non pas comme une autre chose qui va nous coûter de l’argent. »

Des besoins grandissants avec l’ouverture de l’hôpital

L’ouverture imminente de l’Hôpital de Vaudreuil-Dorion ajoute une pression supplémentaire sur les infrastructures de transport. « L’urgence est grande pour nous, surtout avec l’ouverture de l’hôpital, beaucoup de travailleurs vont partir de Montréal pour venir à Vaudreuil, sans compter les patients qui vont aussi venir ici. »

Mme Séguin déplore également le manque d’initiative pour favoriser le transport collectif sur le nouveau pont de l’Île-aux-Tourtes, actuellement en construction.

Une offre à bâtir pour répondre à la demande

Pour les membres de MAFVS, l’offre de transport collectif doit précéder la demande. « Qu’est-ce qui va faire changer les mentalités ? C’est d’avoir une offre intéressante et on n’en a pas », résume Mme Séguin. « Il faut avoir quelque chose d’utile et de pratique pour faire en sorte de transporter les gens au travail, à l’école ou même pour les amener à recevoir des soins de santé. »

Elle insiste sur les effets de l’autosolo sur l’environnement et la mobilité régionale. « La principale cause de gaz à effet de serre, c’est le transport. Dans notre MRC, 80,7 % des déplacements se faisaient en voiture et 4,8 % en transport collectif, en 2021. »

Un enjeu d’équité sociale

Marie-Hélène Séguin souligne que de nombreux citoyens de la MRC n’ont pas accès à une voiture, ce qui les place dans une situation de vulnérabilité accrue. « Il y a des gens dans notre MRC qui n’ont pas les moyens de payer pour une auto, surtout avec le coût de la vie qui augmente. Les gens vulnérables sont souvent mal pris, ce qui compromet leurs capacités à obtenir des soins de santé, d’aller à l’épicerie, etc. », explique-t-elle.

Psychologue à la Clinique externe de santé mentale jeunesse du CLSC de Vaudreuil-Dorion, elle observe que cette situation a des conséquences directes sur ses patients. « Mes patients qui ne sont pas en mesure de se déplacer seuls en voiture sont très limités dans leurs options pour se rendre à leurs rendez-vous. »

Elle constate également que l’absence de transport en commun adéquat nuit à l’accès à l’éducation. « Se déplacer pour aller sur l’Île de Montréal, ce n’est pas toujours simple, ce sont des heures gaspillé dans le trafic. » Un constat que partagent de nombreux étudiants de la région.

L'impact sur les étudiants

Lors de la remise d’une chaise des générations à la députée Marie-Claude Nichols, le 31 mars dernier, Liviane Marquis, élève à la Cité-des-Jeunes, a pris la parole pour exposer la situation de ses camarades étudiants. « La majorité d’entre nous irons au cégep l’an prochain et nous aimerions bien pouvoir nous y rendre en transports en commun, mais il faudrait que le service soit plus accessible et pratique. Dans certains quartiers, il n’y a pas assez d’autobus, donc les étudiants doivent prendre leur voiture pour se rendre à la gare au lieu de seulement utiliser le transport en commun », souligne-t-elle.

Liviane Marquis a également évoqué l’absence de liaison directe entre certaines villes, comme Saint-Lazare et Vaudreuil. « Nous aimerions vraiment que le transport en commun soit plus pratique et accessible pour inciter plus de gens à l’utiliser. On viendrait ainsi briser un cercle vicieux. »

Réponse des élus

À la suite de cette rencontre, la députée indépendante Marie-Claude Nichols a reconnu les lacunes du système actuel de transport en commun dans la région. « Nous sommes conscients des défis en matière d’accessibilité au transport en commun et nous y travaillons. Tout est une question de coût et d’utilisateur, mais nous constatons une demande croissante, surtout de la part des jeunes. Les comtés de Vaudreuil et de Soulanges connaissent une explosion démographique, et le contexte fait en sorte que nous devons mettre en place une offre de service adéquate. Il faut trouver des solutions. Je comprends le besoin et je m’engage à faire les démarches nécessaires pour vous accompagner dans tout cela. »

Le transport collectif, un levier pour le développement régional

Mme Séguin soutient que le développement du transport collectif peut revitaliser la région. « C’est prouvé par les recherches que quand on investit dans le transport collectif, ça amène du développement, ça revitalise la région, ça amène des commerces et des gens et de la vie en général. »

Une rencontre avec la mairesse de Saint-Lazare

Une rencontre s’est tenue récemment entre Geneviève Lachance, mairesse de Saint-Lazare, MAFVS et le Mouvement d’action régional en environnement (MARE). « Nous l’avons rencontrée elle ainsi que des collaboratrices dans son comité en environnement. Nous avons abordé le sujet du transport ainsi que la densification de population. »

Leur principale revendication : un accès facilité au REM et à l’hôpital par le transport collectif. « Surtout pour le REM, il faut que ce soit facile d’y aller avec du transport collectif, pour encourager les gens à ne pas prendre leur voiture pour traverser le pont. »

Financement inégal et manque de vision gouvernementale

Mme Lachance affirme que le gouvernement provincial ne priorise pas le transport en commun dans la région. « Le gouvernement de la CAQ n’a aucun désir d’investir dans le transport en commun ici. »

Elle souligne que les villes membres de la CMM doivent financer les services, sans pouvoir décisionnel sur leur développement. « Saint-Lazare paye 1,4 million de dollars pour le transport en commun. Est-ce que nous en avons pour notre argent ? J’en doute fortement. »

« Les 11 villes qui sont dans la CMM n’ont pas le choix, elles doivent financer le transport en commun, on ne peut pas se retirer et nous n’avons aucun pouvoir décisionnel, car nous représentons une petite minorité des villes qui forment la CMM. »

Iniquités régionales dans les contributions

Guy Pilon, maire de Vaudreuil-Dorion, critique l’iniquité dans la contribution des villes non membres de la CMM. « Les autres villes qui ne sont pas dans la CMM ne paient pas la taxe sur l’immatriculation. Ces gens-là prennent le train, ils viennent se stationner ici quand même », dénonce-t-il.

« Qu’est-ce qu’ils attendent pour les collecter ? Pourquoi est-ce qu’elles ne paient pas ? Valleyfield n’est pas dans la CMM, mais je suis certain que beaucoup de gens dans ce coin-là utilisent l’autobus, le train ou le métro et ils ne paient rien. C’est ça que je trouve anormal. »

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