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Entrevue avec la Dre Reem Zewail

Mieux comprendre les maladies à déclaration obligatoire (MADO)

durée 14h00
23 mars 2025
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Qu'est-ce que le choléra, la peste, la variole, l'amiantose, la diphtérie, la lèpre, la rougeole, la coqueluche, le tétanos, la COVID-19 et la maladie de Lyme ont en commun? Elles sont, comme des dizaines d'autres, des maladies à déclaration obligatoire aussi appelées MADO. On les démystifie en s'entretenant avec la Dre Reem Zewail qui agit comme médecin conseil et cheffe du service médical de maladies infectieuse au sein de la Direction de santé publique de la Montérégie. 

Puisque la liste des MADO est longue, pour les besoins de cet article, on s'est intéressés plus spécifiquement aux Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). « De manière générale, les MADO préoccupent beaucoup la population et la Direction de santé publique de la Montérégie en raison de leur risque de propagation. Parmi les MADO les plus connues, on peut nommer la rougeole, la coqueluche et plus récemment la COVID-19. Très prochainement, une nouvelle maladie à déclaration obligatoire va s'ajouter à la liste. Il s'agit de la variole simienne qui a depuis été rebaptisée mpox», informe la professionnelle de la santé. 

Il existe neuf ITSS qui sont des MADO dont les plus populaires sont : chlamydia, gonorrhée,
syphilis, hépatite B, hépatite C, lymphogranulomatose vénérienne, SIDA et VIH (seulement si
personne reçu ou donné sang, produits sanguins, tissues ou organes). Certaines ITSS sont toujours en augmentation à l'heure actuelle dans la population. 

Quatre critères distinctifs des MADO 

Par définition, dans la catégorie MADO, entrent toutes les maladies diagnostiquées, des infections ou des intoxications qui affectent la population du Québec et pour lesquelles il y a un risque d'apparition d'autres cas si une intervention rapide de la Direction de santé publique de la Montérégie n'a pas lieu. « Quand une MADO nous est déclarée, notre objectif premier est d'agir rapidement pour éviter, le plus possible, que d'autres personnes se retrouvent exposées à la maladie ou ne tombent malades. C'est pourquoi on fait une enquête épidémiologique en s'entretenant avec la personne contaminée afin de connaître ses allers et venues dans les derniers jours et qui elle a rencontré. Par la suite, on entre en contact avec ces personnes pour leur donner des consignes claires afin d'éviter davantage de risques de propagation.» 

En plus de partager la même définition, les MADO reposent aussi sur quatre critères communs. Le premier est le risque que d'autres cas apparaissent dans la population. Le second est que la MADO doit être médicalement reconnue comme une menace à la santé de la population. Le troisième est qu'elle doit nécessiter une vigilance des autorités de santé publique ou la tenue d'une enquête épidémiologiques. La dernière est que les autorités de santé publique ou d’autres autorités détiennent le pouvoir d’intervenir pour prévenir l'apparition d'autres cas. 

Doit-on s'autodéclarer? 

Si une personne souffre d'une maladie à déclaration obligatoire, doit-elle s'autodéclarer? « Non, c'est à un professionnel de la santé à le faire. Ça peut être un médecin, une infirmière, une inhalothérapeute ou toute autre personne apte à évaluer et à poser un diagnostic. C'est ainsi depuis 2019, année où la loi a changé. Pour déclarer une MADO, il suffit de remplir un formulaire et d'indiquer la région de résidence du patient malade. Par la suite, la Direction de santé publique de cette région débute son enquête épidémiologique », précise Dre Zewail

L'objectif derrière la tenue des enquêtes épidémiologiques est évidemment de prévenir les autres cas possibles de maladies parmi la population. Ce processus permet également de colliger des données qui permettront de mettre sur pied des approches de sensibilisation. 

« Par exemple, récemment, on a dénombré des cas de rougeole en nombre inquiétant en Montérégie. Dès qu'on en a eu conscience, on a mis sur pied une campagne de masse pour rappeler à la population pour l'inciter à se faire vacciner pour se protéger de cette maladie. On développe aussi des outils pour faire de la prévention auprès des professionnels de la santé puisqu'ils sont la première ligne de service vers laquelle les malades se tournent.» 

Est-ce que depuis la pandémie de COVID-19, les gens sont plus au fait du rôle de la Santé publique ? « Oui, définitivement. La population est plus consciente de notre rôle, de notre importance et surtout plus encline à suivre nos consignes.» 

Consulter un professionnel de la santé, un excellent réflexe 

S'il n'est pas nécessaire de s'autodéclarer si on souffre d'une MADO, il est toutefois essentiel de se rendre chez un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic et des antibiotiques. « Si on revient aux ITSS, la majorité d'entre elles sont détectables, car elles présentent des symptômes importants. Il ne faut pas hésiter à se rendre à la clinique. Les tests de dépistage sont simples et gratuits pour la personne atteinte, mais aussi pour tous ses partenaires sexuels. Les traitements prescrits aussi sont gratuits. C'est important de le faire. Certaines ITSS non traitées peuvent avoir de lourdes conséquences.» 

En effet, certaines peuvent résulter par de sérieuses complications ou par des problématiques de santé plus graves. « Dans certains cas, elles peuvent causer des hépatites ou des cancers et des lésions précancéreuses. Chez la femme, une ITSS non traitée peut être responsable de fausse couche ou de naissance prématurée. On peut même la transmettre au bébé. Sinon, autant la femme que l'homme peut devenir stérile ou encore développer des maladies pelviennes inflammatoires. Mais dans la majorité des cas, il n'y a aucune complication si la maladie est détectée et traitée rapidement.» 

Comment prévenir les ITSS? 

Il est aussi faux de croire qu'un seul groupe d'âge est plus affecté par les MADO. Tous les groupes d'âge sont à risques selon leur profil de risque. Plusieurs personnes qui souffrent d'ITSS sont asymptomatiques, ce qui fait qu'elles ne se rendent pas compte qu'elles en sont atteintes. « Dès que l'on est actif sexuellement, on devrait consulter un professionnel de la santé pour établir notre profil de risques et connaître les meilleurs moyens pour nous protéger contre les ITSS. Bien sûr que le condom peut être une option, mais il ne protège pas à 100%. Il est aussi recommandé de voir un médecin si on a un nouveau partenaire depuis peu ou encore si on a plusieurs partenaires à la fois.» 

Dans les faits, les ITSS se transmettent principalement par les relations sexuelles non protégées (vaginales, anales, orales) et le partage de matériel contaminé (seringues, tatouages non stériles, etc.). 

En cas de doutes, on peut se tourner vers le 811 pour obtenir des informations ou des conseils. Le site Internet du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est aussi une bonne ressource à consulter pour en apprendre plus sur les MADO. Beaucoup d’infos et d’outils dédiés aux parents d’ados sont accessibles sur le Portail En mode ado de la santé publique. Voici l’adresse pour consulter les contenus au sujet de la sexualité:
https://enmodeado.ca/prevention-des-itss-et-des-grossesses-non-planifiees/. 

À lire également: 

- Comment prévenir la gastro et l'influenza cet hiver?

La rougeole: une maladie méconnue qui peut avoir de graves conséquences

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