Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes qui se tient ce samedi 8 mars, Néomédia a décidé de mettre en lumière des membres de la gent féminine qui se démarquent au quotidien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, ces femmes méritent d’être propulsées sous les projecteurs à l’aube de cette journée importante.

Femme de conviction, Chantal Darcy n'a plus besoin de présentation. À 42 ans, elle incarne un féminisme ancré dans l’héritage, l’autonomie et le respect des différences. Maman de quatre filles, Chantal préfère toutefois dire qu'elle a cinq filles, faisant référence à la fille de son conjoint, François. Elle est également la jeune grand-maman de deux cocos.

Enfant unique, elle a grandi à L'Île-Perrot dans une famille pour qui les valeurs familiales étaient au coeur des décisions. « Pour mes parents, la famille, c'était vraiment important. Oui j'étais enfant unique, mais j'ai été élevée avec mes deux cousines, Mélissa et Karine. Nous étions toujours ensemble. J'avais aussi toujours des amis à la maison. Avant, L'Île-Perrot était plus comme un village. Tout le monde connaissait tout le monde et tout le monde était le bienvenu chez les Darcy. Pour mes parents, s'il y avait assez de bouffe pour une personne, il y en avait pour dix. On ne mangeait peut-être pas tous la même chose, mais jamais on ne refusait quelqu'un à notre table », se rappelle Chantal.

Un engagement au service des familles

Distinguée par plusieurs reconnaissances, dont une médaille de l'Assemblée nationale du Québec, Chantal Darcy consacre sa vie à l’accompagnement des familles. Par son travail avec La Boîte aux Trésors et le Centre Prénatal et Jeunes Familles, elle a su créer des espaces où les parents, les enfants et même les aînés peuvent grandir ensemble.

Son engagement communautaire illustre son profond respect pour la transmission des valeurs intergénérationnelles et son désir de voir chaque individu s’épanouir pleinement. Le meilleur exemple sont ses nombreuses activités organisées entre le Centre prénatal et jeunes familles, des écoles et des résidences pour aînés de la région.

« Mes parents se sont toujours impliqués dans la communauté. Par exemple, mon père avait un garage et pour lui faire de la réinsertion sociale, il n'y avait rien là! C'est arrivé qu'il engage quelqu'un tout droit sortie de prison, pour lui apprendre le métier de débosseleur. Chez nous, tout le monde avait le droit à une deuxième chance et méritait que l'on écoute son histoire. C'est exactement ça que je veux transmettre à mes filles, mais aussi que je veux inculquer à travers mes projets. »

Un féminisme de transmission et de respect

Pour Chantal Darcy, le féminisme ne signifie pas gommer les différences entre les sexes, mais plutôt les reconnaître comme une richesse. « Pour moi, être un homme ou une femme ne devrait jamais être vu comme une contrainte, mais plutôt comme une richesse », affirme-t-elle.

Elle défend une vision où la femme peut être forte, autonome, tout en appréciant les gestes de galanterie et de protection que certains hommes offrent.

« Je suis féministe et je valorise mon autonomie, mais j’aime aussi que mon mari fasse preuve de galanterie. J’apprécie qu’il déneige ma voiture et qu’il se considère comme le protecteur de sa femme et de ses filles. Je crains que la quête d’inclusion absolue pousse la nouvelle génération à perdre certaines valeurs essentielles, celles qui offrent une sécurité et un respect véritable »

« J'ai peut-être une vision vraiment archaïque de tout ça, mais s'il y a un ado qui me tient la porte quand je suis derrière lui, j'ai quasiment le goût de l'amener chez Tim Hortons. Ça a fait ma journée, ça me fait du bien de voir que la galanterie existe encore. Pourtant, dans le temps que les femmes étaient vraiment brimées dans leurs droits, l'homme aurait toujours laissé passer la femme devant un trottoir, aurait ouvert sa porte et aurait pris ses commissions. »

Dans un monde où l’inclusivité tend parfois à catégoriser davantage, elle rappelle que la reconnaissance des rôles historiques et biologiques ne doit pas être perçue comme un frein, mais comme une composante de notre identité collective.

« À travers l’histoire, des hommes se sont battus pour protéger leurs familles, tout comme des femmes ont lutté pour obtenir leurs droits et défendre ceux qu’elles aiment. Ces parcours, ces combats, ces avancées sont le fruit d’un cheminement qui ne devrait pas être oublié. Effacer ces distinctions revient, à mon sens, à effacer une partie de notre héritage et de ce qui nous a permis d’avancer collectivement.»

Son parcours personnel en témoigne : adolescente, elle recherchait l’aventure et le mouvement, mais n’a jamais douté de son identité féminine.

Un regard optimiste sur l’avenir

Malgré les débats et les transformations sociétales, Chantal Darcy demeure confiante. Elle croit en la capacité des nouvelles générations à trouver un équilibre entre modernité et traditions, à cultiver des liens authentiques plutôt que de se perdre dans l’instantanéité du virtuel. Son espoir repose notamment sur ses filles, à qui elle a transmis des valeurs de persévérance, de détermination et de respect.

« Malgré cela, j’ai beaucoup d’espoir en l’avenir. J’ai confiance en mes filles. J’ai toujours choisi de les pousser à surmonter leurs difficultés, car, pour moi, atteindre son plein potentiel signifie travailler sur ses faiblesses plutôt que de se reposer uniquement sur ses forces. C’est ainsi que l’on développe persévérance, détermination et confiance en soi face aux épreuves ».

Pour elle, l’éducation et le dialogue restent les clés d’une société équilibrée, où hommes et femmes peuvent coexister en harmonie, sans négation de leurs différences.

« Je suis fière de voir mes filles débattre et argumenter à l’heure du souper, accepter leurs différences et s’enrichir mutuellement. Elles savent aussi reconnaître un homme respectueux et galant. Ce ne sera pas toujours leur père qui déneigera leurs voitures et qui leur tiendra la porte (rires). » 

À toutes les femmes d’hier, d’aujourd’hui, et de demain, elle laisse ce message porteur d’espoir : « Les femmes sont comme l'eau : tantôt calmes, tantôt puissantes, mais on ne doit jamais douter de leur richesse ! »

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