C'est ce lundi 10 février, en présence de la députée de Soulanges, Marilyne Picard, que l’organisme La Magie des mots conviait les membres de la presse pour dévoiler son tout nouveau projet. Baptisé « Compétences civiques », celui-ci s’adresse à tous les jeunes de la région qui ont entre 14 et 30 ans.

« De nos jours, les jeunes sont la cible d’un flot constant d’idées, d’information et de mésinformation. Il est important de les aider à développer les compétences, les attitudes et les connaissances qui leur permettront de prendre des décisions éclairées, et ce, tant sur le plan de la démocratie et des médias que sur celui du développement durable. C’est la mission première du projet, soit d’en faire des citoyens responsables et surtout conscients de leurs influences sur leur communauté », expliquait Danielle Girard qui a coordonné cette initiative qui prendra la forme de huit ateliers regroupés en trois thématiques : le paysage médiatique, la démocratie et la gouvernance et les valeurs démocratiques libérales.

Concrètement, les participants seront répartis en petits groupes, d’un minimum de cinq personnes à un maximum de huit, pour prendre part aux ateliers. Ensemble, ils seront amenés à solliciter les ressources cognitives, techniques, politiques, émotionnelles et pratiques dont ils disposent.

Pour pousser le projet encore plus loin et permettre aux participants d’exploiter leur plein potentiel, les organismes COMQUAT, PS Jeunesse et les Carrefours jeunesse -emploi de Vaudreuil-Soulanges et de Beauharnois-Salaberry s’y greffent.« Les participants intéressés pourront se tourner vers nos partenaires pour obtenir un accompagnement plus personnalisé en fonction de leurs propres besoins », ajoutait la directrice générale de la Magie des mots, Joceline Hudon.

Par exemple, le CJE de Vaudreuil-Soulanges offrira un soutien et un accompagnement au participant dans sa recherche de renseignements sur les exigences scolaires en regard du marché du travail et dans ses démarches pour un retour aux études. 

Un espace pour permettre aux jeunes de discuter

« Ce que l’on vise avec ce projet, c’est de créer un espace où les jeunes viendront discuter de sujets précis avec les autres participants. Les ateliers seront interactifs. On veut qu’ils réfléchissent à qui ils sont, quelles sont leurs valeurs, mais aussi à des thématiques plus précises comme la désinformation, les dépendances aux jeux vidéo, les influences que leur entourage a sur eux. Tout va tellement vite de nos jours qu’il est rare qu’on prenne le temps de le faire. Pourtant, c’est nécessaire pour faire d’eux des citoyens engagés et responsables », poursuivait Mme Girard.

Pour bien faire comprendre la structure des ateliers, Mme Girard utilise l’image d’un entonnoir. « On les pousse à se connaître mieux pour qu’ils comprennent par la suite comment ils peuvent influencer leur communauté et leur démocratie. Les ateliers ne sont pas des cours magistraux. Les participants devront réfléchir beaucoup et donner leurs opinions sur divers sujets, mais aussi sur les avenues à prendre pour corriger certains problèmes de société. »

Planifiés du 17 mars au 21 mai, les ateliers prendront fin pour les participants par la rédaction d’un mémoire. Le document expliquera comment ils voient l’école en 2030. « On espère que les groupes seront variés et constitués de jeunes qui réussissent bien en classe, mais aussi de décrocheurs scolaires ou de jeunes qui sont sur le bord de décrocher. On veut attirer aussi des adultes qui fréquentent des Centres de formation professionnelle, des cours aux adultes ou qui sont dans des classes d’adaptation scolaire. Pour le faire, on va se rendre dans les écoles secondaires de la région et au Cégep pour offrir ces ateliers gratuits », mentionnait Mme Hudon.

Les partenaires du projet aideront aussi à passer le mot dans leur réseau respectif afin que la première cohorte du projet connaisse un beau succès. « On va s’ajuster en fonction des participants. Si on en a cinq dans une école, l’atelier se donnera sur place. Sinon, on pourra aussi en proposer dans nos locaux après les heures de classe. On est très ouverts sur la façon de faire pour rejoindre le plus grand nombre de participants possible. Il faut rappeler que les jeunes y prendront part sur une base volontaire. On ne forcera personne. Au cours de la prochaine année, on aimerait que 60 personnes y prennent part. Si c’est le cas, on serait bien heureux », confiait-elle.

Les premiers contacts avec les directions des écoles secondaires de la région sont déjà entamés et les réponses sont excellentes jusqu’à présent. Selon Mme Girard, l’ouverture face au projet est bien présente.

«On a une très belle collaboration avec le CCS des Trois-Lacs jusqu’à présent et je pense que le projet sera couronné de succès et que la réussite sera au rendez-vous », résumait-elle.

Une visite à Québec

Puisque l’un des thèmes des ateliers proposés dans le cadre du projet est la démocratie, la députée de Soulanges avait une proposition à faire à Mᵐᵉ Girard.

Elle a invité les participants au Parlement de Québec, berceau de la démocratie, pour un entretien avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, où ils pourront échanger sur l’école de demain.

« Ce n’est pas tous les organismes sans but lucratif qui osent sortir de leur mission pour innover. C’est le cas de la Magie des mots, qui propose ce projet novateur qui m’a conquis dès que j’en ai entendu parler. Ayant moi-même des ados à la maison, je sais qu’il peut parfois être difficile de les motiver. On leur demande de choisir à 16 ans ce qu’ils veulent faire de leur vie. Or, la vie nous entraîne parfois dans des chemins inconnus. Pour ma part, je n’avais pas comme ambition de devenir députée à l’âge de 16 ans. Il est très important de les inciter à développer leur esprit critique pour leur permettre de distinguer le vrai du faux. J’espère que ce projet connaîtra le succès qu’il mérite», commentait l’élue lors de la conférence de presse.

Autre partenaire du projet : la Caisse Desjardins de Vaudreuil-Soulanges. «Il est important, en 2025, de comprendre les rouages de la désinformation et de se faire une tête sur des sujets importants de notre société. Ces ateliers permettront de transformer les maux des jeunes en mots et de leur faire réfléchir sur des enjeux importants de la société. Il faut croire en eux, ce sont nos dirigeants de demain», terminait pour sa part le directeur des communications et de la vie associative au sein de l’institution financière, Richard Dubois.

Notons en terminant que la documentation distribuée lors des ateliers pourra être traduite dans différentes langues pour accommoder les participants issus de l'immigration. Toutefois, pour prendre part aux discussions, il faudra maîtriser la langue française. Enfin, il faut aussi préciser que le projet est rendu possible grâce à la participation financière du Ministère de l'Éducation du Québec via une subvention de 29 720$. 

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