Communautaire
COMQUAT face aux défis des coupures en francisation : entre ressources limitées et demande croissante
Les coupures gouvernementales dans les programmes de francisation aux adultes dans le milieu scolaire apportent leur lots de défis pour COMQUAT, un organisme communautaire de Vaudreuil-Soulanges offrant, entre autres, des services de francisation. Déjà limité par des ressources financières et humaines restreintes, l’organisme fait face à une hausse importante des demandes d'aide.
« On savait que des coupures s’en venaient et depuis l'annonce, les gens se tournent naturellement vers nous pour obtenir de l'aide », explique la directrice-générale de l'organisme, Sylvie Pelletier. « Cela dit, même si notre objectif et notre plus grand souhait est d'aider le plus de gens possible, nous allons frapper un mur. Même si les demandes augmentent, nos ressources humaines et financières restent limitées », ajoute-t-elle.
Francisation et ateliers de conversation : des besoins distincts
L’organisme fait la distinction entre ses cours de francisation, destinés principalement aux nouveaux arrivants, et ses ateliers de conversation en français langue seconde, accessibles quant à eux à un public plus large.
« Il faut préciser que notre clientèle régulière, celle en apprentissage du français en tant que langue seconde, est très différente de celle de francisation. Chez COMQUAT, nous aidons ceux qui n'entrent pas dans les critères gouvernementaux de la francisation, c'est-à-dire, des gens déjà sur le marché du travail et donc pas vulnérables, si on peut le dire ainsi », poursuit Mme Pelletier
Cependant, COMQUAT cherche désespérément à augmenter son offre de services. « On ne peut malheureusement pas récupérer la balle au bon. On ne peut pas prendre 200 personnes et les aider gratuitement. Nous devons engager des enseignants et des locaux. Pour les gens qui sont rendus à un niveau plus élevé, 4 et plus, c'est un peu plus simple. Ils peuvent participer à nos ateliers de conversation avec les bénévoles. Encore faut-il avoir assez de bénévoles et de locaux pour accueillir tout le monde », explique la directrice générale.
Financement et bénévoles: le nerf de la guerre des organismes
Comme pour une grande majorité d'organismes communautaires, la poursuite de la mission de COMQUAT est tributaire du financement et des ressources humaines disponibles.
Pour financer ses cours de français langue seconde, COMQUAT demande une contribution modeste de 75 $ pour 16 heures de cours. Toutefois, cela ne suffit pas à couvrir les coûts des enseignants et des infrastructures.
En 2024, COMQUAT a connu une augmentation de 40% du nombre de ses membres et une hausse de 25 % des inscriptions. Cela dit, l'aide financière reçue n'a pas connue la même croissance. « Pour 2024, nous avons reçu 25% de ce que nous avions comme aide financière supplémentaire. D'accord, nous avons un peu plus de sous et nous en sommes bien heureux, mais ça ne nous permet pas de répondre à la demande. Du moins, pas autant qu'on le souhaite », ajoute Mme Pelletier
Des solutions à développer
Face à ces défis, l’organisme explore plusieurs pistes :
- Recruter des bénévoles pour renforcer les équipes d’enseignement;
- Élargir le nombre de classes et d’ateliers pour répondre aux besoins immédiats;
- Trouver des fonds supplémentaires, que ce soit auprès des municipalités, des députés ou d’autres sources de financement.
« Malheureusement, on ne peut pas engager 15 personnes pour donner des cours gratuits, car l’argent ne pousse pas dans les arbres. Mais on veut aider le plus de gens possible, avec les moyens dont on dispose », affirme le porte-parole.
Un appel à tous a été lancé pour inciter la communauté à s’impliquer. COMQUAT espère recueillir des informations sur les disponibilités et les besoins des apprenants afin de planifier des solutions adaptées. Sylvie Pelletier invite également les gens qui souhaitent s'impliquer à contacter l'organisme pour savoir comment ils peuvent aider.
Un avenir incertain, mais une mission claire
Malgré les incertitudes quant aux plans du gouvernement pour les années à venir, COMQUAT garde espoir. « Nous devons seulement trouver un équilibre entre nos ressources humaines et financières. Les gens ont besoin d’aide maintenant, et nous analysons comment maximiser notre impact », conclut Sylvie Pelletier.
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