Témoignage
Partager son expérience pour briser les préjugés sur les prestataires de l'aide sociale
Faire éclater les préjugés envers les gens qui sont prestataires de l'aide financière de dernier recours, aussi connue sous l'appellation d'aide sociale, au Québec. Voici la mission que s'est donnée Robert Roussel, âgé de 53 ans. À ce jour, l'homme recherche des organismes de Vaudreuil-Soulanges intéressés à l'accueillir pour présenter sa conférence sur le sujet.
« Je suis très impliqué depuis plusieurs années auprès d'organismes tels que le Collectif pour un Québec sans pauvreté et le Front commun des personnes assistées sociales du Québec. Pendant la pandémie, un étudiant chercheur, Normand Landry, a démarré un projet pour lequel il recherchait des prestataires de l'aide financière de dernier recours et j'ai proposé mon nom. Après la pandémie, toujours dans le cadre de ce projet, j'ai participé à une séance photo. Le projet vise, via l'exposition Nous portrait de l'assistance sociale, à dresser le portait des gens qui bénéficient de ce programme pour montrer qu'ils ont plusieurs visages et qu'on ne correspond pas seulement à un type de personnes. Je suis guide pour cette exposition », explique-t-il d'entrée de jeu.
C'est ce projet qui donne envie à M. Roussel d'offrir des conférences sur le sujet. Il le fait à titre personnel et n'est pas associé à un organisme communautaire. Le quinquagénaire connait bien le sujet puisqu'il est l'un des bénéficiaires de ce programme social depuis de nombreuses années en raison de problèmes de santé mentale qui l'empêchent d'occuper un emploi au quotidien.
« J'ai préparé un document PowerPoint expliquant le revenu de base et démystifier les préjugés auxquels les prestataires font souvent face, comme le fait d'être bougon, paresseux ou des BS. À travers cette présentation, je partage mon expérience et mon vécu. Je vis depuis longtemps avec un revenu très près du seuil de la pauvreté et je crois que mon témoignage peut sensibiliser plusieurs personnes sur le sujet. J'aimerais que les gens comprennent mieux notre réalité et arrêtent de porter des jugements gratuits sur les bénéficiaires de l'aide financière de dernier recours », ajoute-t-il.
L'une des choses qu'il partage avec les intéressés lors de ses conférences est que les bénéficiaires de l'aide financière de dernier recours peuvent travailler même s'ils reçoivent des prestations. Par exemple, un bénéficiaire jugé apte ou inapte au travail peut avoir un revenu jusqu'à 200 $ par mois sans voir ses prestations être impactées. Pour ceux qui ont des contraintes plus sévères depuis plus de 5 ans et demi, le programme Revenu de Base a été mis sur pied et permet de gagner jusqu'à 14 000$ par an sans être pénalisé.
Le plus loin où il s'est rendu depuis qu'il partage sa vie avec le public est sur la Côte-Nord à Sept-Îles.
Quand il offre ses conférences, M. Roussel demande qu'on rembourse ses frais de déplacements et, parfois, d'hébergement s'il s'éloigne considérablement de la maison.
Les organismes, écoles ou autres organisations qui aimeraient l'accueillir dans leurs locaux pour une conférence peuvent le contacter au: 438 504-9028 ou par courriel au [email protected].
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