Héma-Québec s'inquiète du déclin du nombre de jeunes qui vont donner du sang
Par La Presse Canadienne
Le nombre de jeunes qui font un don de sang est en déclin au Québec depuis les cinq dernières années, ce qui représente un défi pour Héma-Québec qui doit continuellement déployer des efforts pour réussir à remplir sa banque de sang.
Avec le vieillissement de la population, certains donneurs, parfois des réguliers, prennent leur retraite du don de sang pour toutes sortes de raisons. Par exemple, s'ils commencent à prendre certains médicaments qui les exclus comme donneur ou qu'ils sont frappés par une maladie.
D'où l'importance d'avoir une relève de donneurs, car les besoins ne diminuent pas. Au Québec, toutes les 80 secondes, une personne a besoin de sang et pour subvenir à cette demande un minimum de 1000 dons par jour doivent être prélevés.
En 2018, les jeunes âgés de 18 à 29 ans représentaient 31 % des donneurs inscrits. Cinq ans plus tard, on constate une baisse de 10 points de pourcentage, ce qui veut dire que 21 % des donneurs ont moins de 30 ans, selon les plus récentes données d'Héma-Québec.
Chez les nouveaux donneurs, c'est-à-dire tout adulte qui décide de donner du sang pour la première fois, Héma-Québec a observé une importante baisse durant la pandémie, mais a depuis remonté la pente.
En 2018, l'organisme qui gère la collecte de sang au Québec faisait état de 22,4 % de donneurs inscrits qui ont levé la manche pour la première fois et ce taux a chuté à 14 % au plus fort de la pandémie de COVID-19. Actuellement, un donneur sur cinq inscrit s'apprête à donner du sang pour la première fois.
Il importe d’avoir du «sang nouveau» chaque année pour assurer la pérennité de l'approvisionnement, explique Josée Larivée, porte-parole pour Héma-Québec. Cela est aussi nécessaire pour sécuriser la capacité de l'organisme à répondre à la demande des centres hospitaliers.
«Notre banque de sang au Québec, elle se porte relativement bien, a déclaré Mme Larivée. On est quand même assez content, on peut être fier de la générosité des Québécois, mais quand on regarde l'avenir, on dit: 18 à 30 ans il faut embarquer dans la ronde. Il faut se questionner à savoir pourquoi on ne donne pas de sang et si on pourrait essayer de devenir un nouveau donneur.»
Mme Larivée a fait savoir qu'actuellement, la demande hebdomadaire des centres hospitaliers «surpasse parfois légèrement nos récoltes quotidiennes… si bien que la réserve s’amenuise, une situation que nous prenons en main par des appels au don».
L'été représente toutefois une période précaire puisque les rendez-vous se comblent plus difficilement, entre autres en raison des vacances.
La porte-parole a précisé qu'Héma-Québec privilégie la vigilance, ce qui a permis à l'organisme à but non lucratif de ne jamais manque de sang en 25 ans d'existence.
Mme Larivée est par ailleurs encouragée par les 400 Québécois de plus qu'à l'habitude qui ont décidé de faire un don à l'occasion de la Semaine nationale du don de sang, qui s'est terminée le 16 juin.
Héma-Québec poursuit ses collectes de sang à travers le Québec. Il n'a pas lancé d'appel à des groupes sanguins en particulier, mais rappelle que le groupe O négatif est donneur universel, ce qui est essentiel au secours d'urgence.
—
Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l'unique responsable des choix éditoriaux.
Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.