Entrevue avec la directrice générale d'Éduc'Alcool
Saison estivale: comment consommer de l'alcool de façon responsable?
À l'approche de la saison estivale et des bals de finissants, Néomédia a décidé de s'intéresser à un sujet d'actualité: la consommation d'alcool. Comment en prendre de façon responsable même si les occasions sont nombreuses de festoyer en famille ou entre amis? On en parle avec Geneviève Desautels, directrice générale de l'OBNL Éduc’alcool dont la mission consiste à informer sur la consommation et à inciter à la modération.
L'arrivée officielle de la saison chaude, les vacances qui approchent, la fin des classes, un anniversaire, un rassemblement familial, la réussite d'un examen, l'obtention d'une promotion au travail, une augmentation de salaire...les occasions de consommer sont nombreuses durant toute l'année, mais encore plus durant la saison estivale où les rassemblements en famille ou entre amis sont plus fréquents.
Il est donc essentiel de parler de consommation responsable. « Lors d'une canicule comme celle que l'on a connue dans les derniers jours, les gens ont encore plus le réflexe de s'ouvrir une bonne bière froide pour se rafraîchir. Or, il ne faut pas oublier que cette boisson déshydrate et fait en sorte que la personne qui en consomme doit aller à la toilette plus souvent. Il est donc important de s'assurer de bien boire de l'eau en même temps, ou en alternance, pour bien demeurer hydraté», lance-t-elle d'entrée de jeu.
Mme. Desautels recommande, par exemple, de consommer un verre d'alcool suivi d'un verre d'eau ou encore un verre sans alcool suivi d'un verre d'eau.
« Depuis les dernières années, les breuvages sans alcool ont connu un bel essor en comparaison avec les dernières décennies. De nombreuses entreprises comme Heineken ou Guinness offrent maintenant des produits de ce genre. On retrouve aussi de nombreux spiritueux sans alcool. Il y a toujours des façons de faire des choix éclairés. Il faut juste garder en tête qu'il faut bien s'hydrater quand on consomme de l'alcool. Sinon, dans les évènements, il est important d'avoir des stations d'eau, surtout si on fait la vente de produits alcoolisés ou non alcoolisés », ajoute-t-elle.
Redoubler de vigilance sur l'eau
Qui dit saison estivale, dit aussi navigation de plaisance. Nombreux sont ceux et celles qui aiment profiter de la chaleur et du soleil sur une embarcation nautique. Or, celles-ci sont souvent le théâtre d'accidents malheureux dû à une consommation excessive d'alcool.
« On ne veut pas effrayer les gens, mais il est important d'en parler pour les sensibiliser. En groupe, la motivation à boire est souvent plus élevée pour certains. Sur l'eau, en plein soleil, une consommation a les effets de trois sur le corps. Plusieurs enquêtes du coroner ont démontré que des accidents surviennent souvent à cause de ce facteur. Par exemple, quelqu'un se rend à une extrémité du ponton pour uriner dans l'eau et glisse ou tombe à l'eau. Si la personne a consommé trois drinks qui ont l'effet de neuf, il est certain que ses réflexes ne seront pas les mêmes que si elle était à jeun », image-t-elle.
Une béquille sociale?
Selon Mme Désautels, pour plusieurs personnes, avoir un verre à la main est une béquille sociale, un élément qui permet d'entrer en contact avec les autres et de socialiser. « C'est moins mal vu qu'avant de ne pas consommer d'alcool, mais il reste du travail à faire pour changer les mentalités sur le sujet. Pour la majorité des consommateurs d'alcool, avoir un verre à la main est un besoin. Aujourd'hui, il peut être rempli d'eau ou encore d'une boisson sans alcool. On en retrouve une belle gamme sur le marché.»
Quelles sont les quantités responsables à consommer au quotidien pour une femme et un homme? « Il est très difficile de répondre à cette question, car même la science ne s'entend pas sur la question. Ça dépend de la morphologie de chacun, de sa tolérance à l'alcool et de son métabolisme. Je crois qu'il faut plus mettre l'accent sur les raisons qui motivent la consommation. Est-ce que c'est pour déguster un produit? Si c'est le cas, un verre et demi qu'on boit très lentement sera suffisant. Là où la consommation devient problématique, c'est si elle est motivée par le fait de compenser quelque chose. Par exemple, je bois parce que j'ai eu une mauvaise journée au travail. Si ça arrive une fois ou deux aux six mois, c'est correct. Mais si ça se produit à chaque fois que je vis une émotion négative, ce n'est pas normal et ça devient de la surconsommation », conclut-elle.
Rappelons en terminant que Éduc'Alcool est un organisme sans but lucratif qui n'est pas affilié au gouvernement du Québec. Il célèbre cette année son 35e anniversaire et a pour mission d’amener la population québécoise à faire des choix éclairés en matière de consommation responsable.
On peut en apprendre plus sur ses valeurs et obtenir des astuces en visitant son site web au https://www.educalcool.qc.ca/.
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