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Association des personnes d'origine africaine et caribéenne

Gala "C'est bon pour le moral" de l'APOAC

durée 16h15
22 mai 2024
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

L'Association des personnes d'origine africaine et caribéenne de Vaudreuil-Soulanges et de Beauharnois-Salaberry célébrait, le 3 mai dernier, au centre communautaire Paul-Émile-Lépine, la finalité d'un projet qui permettra et facilitera le suivi des personnes membres de ces communautés qui expérimentent des problèmes de santé mentale, un sujet extrêmement tabou pour ces groupes.

Le gala C'est bon pour le moral réunissait les membres de l'APOAC, ainsi que tous ceux qui ont de près ou de loin ont rendu ce projet possible, pour une soirée festive avec un cocktail, des kiosques, les mots de circonstance, un souper, un spectacle de danse, le dévoilement des capsules Santé mentale / Afro-caribéenne, un tirage et quelques pas de danse pour terminer la soirée.

« Ce soir-là, tout le monde a été reçu au même niveau, majestueusement, il y avait vraiment une aura positive autour de tous le 3 mai dernier », décrit la directrice.

Briser les barrières culturelles entourant la santé mentale

Via le fonds de développement des communautés (FDC) et un appel d'offres de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, un projet visant à sensibiliser et à mettre en relation les organismes de santé mentale et les communautés de l'APOAC a vu le jour, assorti d'une subvention de 45 000 $. Cela se passait en août 2023.

En août, l'APOAC a fait de la sensibilisation et recruté des partenaires et les capsules vidéo ont été tournées en novembre.

Le projet C'est bon pour le moral visait à produire 6 capsules vidéo d'une durée de 3 minutes chacune, mettant en relief le vécu d'une personne de la communauté africaine et caribéenne vivant avec une problématique de santé mentale. « Cela a été un grand défi, la première édition de ce projet (Mme Rousseau aimerait qu'il y en ait d'autres) mettait en scène le vécu de cinq femmes qui se sont vraiment mises à nu, et avec qui un véritable lien de confiance a été établi », fait valoir Mme Rousseau.

En fait, ces capsules vidéo ne sont pas destinées au grand public mais sont un outil de travail et de formation pour les organismes de santé mentale de Vaudreuil-Soulanges et de Beauharnois-Salaberry. Elles ont été produites par la télévision CSUR la télé, la télévision communautaire de Vaudreuil-Soulanges. « Les capsules vidéo seront présentées dans des sessions de travail au personnel des organismes Arc-en-Ciel et Le Tournant, pour les aider à comprendre la réalité des communautés visées, pour leur permettre de les approcher avec sensibilité, et de comprendre leurs enjeux et leurs fragilités, précise Mme Rousseau.

L'APOAC, via sa directrice Nathalyrmène Rousseau, l'admet : « si la santé mentale demeure un tabou, en dépit des grands efforts des dernières années, pour l'ensemble de la population du Québec, c'est pire pour nos communautés; on n'a juste pas le droit d'en parler ou de simplement dire qu'on a besoin d'aide; c'est un signe de faiblesse ».

Malheureusement ce qui en découle, explique-t-elle, « c'est que cela prendra une situation devenue incontrôlable pour que la personne soit amenée ou presque forcée à demander de l'aide ». Et ce n'est pas l'idéal assurément.

« C'est complexe, expose Mme Rousseau, on veut rendre les services accessibles, on veut permettre aux organismes en santé mentale de rejoindre nos communautés, alors que des personnes des communautés de l'APOAC ne sont pas nécessairement représentées dans ces organismes; c'est la première barrière à franchir ».

La directrice de l'APOAC poursuit : « nous avons reçu l'appui de la MRC, de Desjardins Vaudreuil-Soulanges et de la Ville de Vaudreuil-Dorion ainsi que celle de tous les acteurs politiques de Vaudreuil-Soulanges et de Beauharnois-Salaberry. Nous tenons à les remercier ».

Mentionnons qu’un sondage mené par Santé publique Canada indique que 45 % des répondants issus de minorités visibles ne savaient pas où chercher de l’aide, comparativement à 28 % pour les personnes n’appartenant pas à des communautés visibles. De plus, la Commission de santé mentale du Canada rapportait que 60 % des Canadiens d’origines afro-caribéennes feraient davantage confiance à un professionnel de la santé s’il était noir.

 

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