La FMRQ voit tout de même les choses d'un bon œil
Hausse des choix de résidence en médecine familiale, malgré 70 postes vacants
Par La Presse Canadienne
À l'issue des résultats du deuxième tour de jumelage des futurs médecins par rapport à leur choix de résidence, la majorité des postes vacants sont restés en médecine familiale au Québec. Toutefois, la FMRQ voit les choses d'un bon œil, puisqu'on observe une légère hausse des choix des étudiants en médecine familiale.
Selon les données du Service canadien de jumelage des résidents, mieux connu sous son acronyme, CaRMS,des 3705 postes dans le jumelage au Canada, 97,7 % ont été pourvus. Il s’agit d'un record. À la fin du jumelage, 87 postes de formation en résidence ont tout de même été laissés vacants, et parmi ceux-ci, 75 étaient en médecine familiale, dont 70 au Québec.
Le Dr Cédric Lacombe, président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), préfère se concentrer sur les bonnes nouvelles que montrent les résultats du CaRMS.
«Ce discours de médecine ''bashing'' envers les médecins de famille, envers tout ce qui ne fonctionne pas dans le système de santé, à mettre ça sur le dos des médecins de famille qui travaillent extrêmement fort, c'est décourageant pour tout le monde (...) mais également pour les étudiants en médecine qui sont intéressés par la médecine de famille. On propose d'avoir une vision positive des statiques parce qu'elles le sont positives», fait valoir Dr Lacombe.
Il indique que 894 futurs résidents qui ont été jumelés dans le cadre de ce processus débuteront leur formation au 1er juillet au Québec, dont 458 en médecine de famille. Il s'agit de 17 étudiants de plus que l'an dernier en médecine familiale.
«C’est 51 % des futurs résidents qui ont choisi la médecine de famille, qui est une des 60 spécialités qu’on a au Québec», mentionne Dr Lacombe.
Il souligne également que le Québec est passé de 337 entrées annuelles à la résidence en médecine de famille, en 2010, à 458 cette année. Cela représente en moyenne 36 % d'augmentation en 15 ans.
Cette croissance devrait se poursuivre, selon Dr Lacombe, puisqu'on observe une augmentation du nombre d’admissions en médecine. Il a expliqué que le gouvernement a décidé en 2022 d’augmenter les cohortes en médecine partout au Québec.
«Cette hausse d’étudiants, on ne l'a pas encore vue, et donc elle ne s’est pas encore répercutée au niveau de la résidence parce que ça prend de quatre à cinq ans pour former un médecin. D’ici quelques années, on va voir cette hausse des cohortes qui vont arriver à leur jumelage via le CaRMS à la résidence, avec probablement encore plus de hausses dans certaines spécialités, notamment la médecine de famille», estime Dr Lacombe.
Il reconnaît qu'il y a en effet des postes vacants en résidence de médecine familiale, mais il affirme que la plupart d'entre eux se trouvent dans des unités de médecine familiale en «régions intermédiaires et éloignées».
L'un des freins à la résidence en région éloignée, selon Dr Lacombe, est que l'ancien gouvernement de Philippe Couillard a arrêté certains appuis financiers qui aidaient les résidents choisissant de s’établir dans ces régions. «Ça fait partie de nos discussions dans le cadre de la négociation de la convention collective à l’heure actuelle», a-t-il partagé.
Ainsi, plusieurs facteurs peuvent expliquer les postes vacants et il faut cesser de véhiculer un message négatif, martèle Dr Lacombe. «Il y a un mouvement pour changer le discours médiatique et le discours politique, d'avoir cette tendance de nommer que tous les maux du système sont la faute des médecins de famille. C'est faux», dénonce-t-il.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne
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