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Un citoyen de Vaudreuil-Dorion employé de l'Hôpital Sainte-Anne prend sa retraite cette semaine

Accrocher définitivement son tablier après 55 ans d'ancienneté

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19 mars 2024
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Ce jeudi 21 mars, Rolland Bourbonnais, citoyen de Vaudreuil-Dorion, tournera une importante page dans sa vie: il accrochera son tablier pour de bon après 55 ans années de service à la cuisine de l'Hôpital Sainte-Anne de Sainte-Anne-de-Bellevue. Entrevue avec le principal intéressé qui vit ses derniers jours de travail au moment d'écrire ces lignes. 

C'est le 1er décembre 1969 que le presque retraité a été embauché pour travailler au sein de la cuisine du centre hospitalier situé sur le Boulevard des Anciens-Combattants. Comment se sent-il à l'aube de ce départ définitif? « Je suis un peu stressé et triste évidemment. Ce lieu a joué un rôle important dans ma vie. C'est là que j'ai rencontré mon épouse et plusieurs membres de ma famille y ont travaillé au fil des ans comme mon garçon, mon père, trois de mes frères et une de mes belles-soeurs. Ma soeur Hélène y travaille aussi en ce moment. Elle est aussi employée à la cuisine», confie-t-il d'entrée de jeu. 

C'est d'ailleurs parce que son père travaillait à l'Hôpital Sainte-Anne que Rolland a commencé à y travailler. Se doutait-il qu'il y serait toujours 55 ans plus tard? « Non, pas du tout (rires). Je voulais atteindre le seuil de 55 ans d'ancienneté et comme je vais célébrer mon 75e anniversaire de naissance le 25 mars, je me suis dit que le moment serait bon pour que je me retire. »

Le septuagénaire admet que la circulation accrue sur le pont de l'Île-aux-Tourtes au cours des dernières années ne lui manquera pas. « Avant, je me rendais au boulot en 15 minutes environ. Maintenant, le même trajet m'en prend 40», image-t-il. 

Un employé apprécié 

Nul doute qu'on ne travaille à un endroit pendant 55 ans sans y être apprécié. Un simple appel logé auprès de la patronne de M. Bourbonnais a permis de le confirmer.

« Il va sans aucun doute beaucoup nous manquer. C'est un employé modèle qui est toujours là qui travaille rigoureusement en plus d'être ponctuel. Il doit vraiment être très très malade pour ne pas venir travailler. Il inspire par l'exemple comme le dit le dicton. Il occupe un emploi difficile, car il est debout pendant de longues heures. Il est très en forme», affirme Alexandra Landry, cheffe du service alimentaire à l'Hôpital Sainte-Anne depuis novembre 2022. 

Moins de responsabilités après cinq décennies d'ancienneté 

Au quotidien, Rolland Bourbonnais occupe le poste de préposé au service alimentaire. En quoi cela consiste-t-il exactement? « Je suis la personne qui se rend dans les chambres des usagers pour aller leur porter leur repas. Je me tiens donc en forme puisque je travaille de 11h à 19h30 et que je sers donc le dîner et le souper aux patients. En cuisine, j'ai aussi des tâches variées comme laver les chaudrons et les ustensiles.» 

Chaque jour, la cuisine de l'Hôpital Ste-Anne près de 1500 repas, soit 450 au déjeuner et autant au dîner et au souper. M. Bourbonnais doit se tenir en forme pour être en mesure de les livrer jusqu'aux usagers.

« Je fais plusieurs aller-retour sur les étages chaque jour. Je n'ai pas le choix de me maintenir très en forme. Je fais aussi beaucoup de bénévolat et de sports. Je pense que c'est une des raisons pour lesquelles j'ai pu travailler aussi longtemps. Sérieusement, la santé me permettait de continuer.» 

En cinq décennies de travail, M. Bourbonnais a aussi eu plus de responsabilités. En 1971, il a été nommé chef d'équipe. Son rôle consistait notamment à former les nouveaux employés. « J'ai gardé ce poste environ 45 ans. Puis, il y a sept ou huit ans, je suis redevenu simple employé pour avoir moins de responsabilités. J'ai aussi diminué mes heures de travail et je suis à temps partiel depuis 2014. Je fais deux ou trois jours par semaine.» 

Est-ce que les façons de faire et les méthodes ont beaucoup changé en 55 ans? « Oui, surtout depuis 2016, année où le gouvernement provincial en a pris possession et que les agences de placement sont apparues. »

Quel est son secret de longévité? « Il faut aimer son emploi. Personnellement, j'adore le contact avec les usagers. Deux ans après mon embauche, je ne voulais plus partir (rires.)» 

Afin de bien souligner son départ à la retraite, les collègues de M. Bourbonnais lui organiseront une petite fête. « C'est certain que je vais m'ennuyer d'eux», conclut-il. 

 

 

 

 

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