Journée internationale des droits des femmes
Isabelle Parson: s'accomplir au quotidien grâce à l'art visuel et la photographie
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes qui se tient ce vendredi 8 mars, Néomédia a décidé de mettre en lumière des membres de la gent féminine qui se démarquent au quotidien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, ces femmes méritent d’être propulsées sous les projecteurs à l’aube de cette journée importante.
Née à Pointe-Fortune, Isabelle Parson, artiste visuelle et photographe bien connue dans Vaudreuil-Soulanges, a eu la piqûre pour l'art et le dessin à l'âge de 13 ans alors que l’artiste Rita Iriarte l'y a initiée.
« J'ai aussi commencé la photographie à la même époque pour me divertir et découvrir autrement mon patelin natal qui m’offrait une variété de milieux à photographier », raconte d'entrée de jeu l'artiste aujourd'hui âgée dans la trentaine qui possède encore de solides liens avec la localité de Vaudreuil-Soulanges où elle réside toujours.
Depuis l'adolescence, Isabelle aime capturer la nature dans sa lentille et les éléments qui la composent. Cette passion l'amène jusqu'au Cégep du Vieux Montréal où elle étudie en arts visuels. Pendant ses études collégiales, elle travaille à l’été au Sentier du Pavillon Pointe-Fortune comme aide-biologiste. Son mandat consiste entre autres à prendre des photos de la faune et la flore pour documenter le travail des biologistes.
Après ses études collégiales, Isabelle obtient un baccalauréat en design graphique à l’Université du Québec à Montréal et elle termine actuellement une maîtrise en photographie à l’Université Concordia.
Des inspirations féminines au quotidien
Dans son travail, l'artiste s'inspire des écrits de nombreuses femmes. Que ce soit ceux de Jane Bennet qui signe Vibrant Matter : A Political Ecology of Things, un ouvrage remettant en question l'idée de la matière, de Donna J. Haraway, ou de Natalie Depraz sur la phénoménologie.
« J'aime les livres qui brassent la cage et remettent en question des idées préconçues sur des sujets divers. Sinon, dans le cadre de mon travail, les artistes femmes qui m'inspirent sont aussi nombreuses. Je pense à Nadège Forget pour ses performances qui viennent désamorcer les idéaux féminins, à Ágnes Dénes pour son approche écologique alliant nature et science, à Marie-Belle Ouellet pour sa poésie et à Annie Baillargeon dont le travail propose une représentation exaltée et transgressée du corps féminin. »
La directrice générale du Conseil des arts et de la culture de Vaudreuil-Soulanges (CACVS), Nadine Maltais, est aussi une inspiration pour Isabelle. « J'admire la détermination et l’investissement soutenu de Nadine qui lutte depuis longtemps pour faire rayonner la culture et les artistes d'ici. »
À l'extérieur de la sphère culturelle, Isabelle applaudit aussi le travail des maraîchères, dont Hélène Sabourin de la Ferme Les Petites Écores. « La culture de légumes biologiques est un travail extrêmement exigeant physiquement. La passion d'Hélène pour l’agriculture, sa persévérance, son travail ardu et sa vision m'impressionnent. »
La journée internationale des droits des femmes, dépassée ou pas?
L'artiste, tante à quatre reprises dont de deux nièces, l'admet: la journée internationale des droits des femmes a encore sa raison d'être en 2024, car de son point de vue, il reste du travail à faire pour mieux protéger les droits des femmes au Québec, notamment sur le plan matrimonial.
« Elles font face à beaucoup de défis et de préjugés encore aujourd'hui dans plusieurs sphères. Ce qui me touche c’est l’amitié entre soeurs, entre amies, entre femmes où chacune se supporte et peut être elle-même sans jugements des autres. Sinon, du point de vue du droit des femmes, je crois qu'il a encore du travail à faire pour la protection des conjointes de fait qui se retrouvent devant rien lors d'une séparation, car elles ne sont pas mariées.»
Autre constat de sa part: des efforts de société doivent aussi être mis pour mieux éduquer les jeunes filles quant à leur rapport avec leur image corporelle et leur estime d'elle-même, une problématique exacerbée par l'omniprésence des plateformes de médias sociaux tel que Tik Tok dans notre quotidien.
Célèbre-t-elle cette journée où la femme est mise de l'avant avec ses proches de la gent féminine?
« Oui, on essaie d'avoir quelques attentions particulières les unes pour les autres lors de cette journée : une petite pensée, un café ou des mots gentils. Je m’offre aussi toujours un petit moment de détente ou qui me fait du bien comme aller danser. Je trouve aussi important de prendre le temps d’en apprendre plus sur les droits des femmes en consultant des articles en ligne par exemple ou plus personnellement, en dressant une petite liste des choses que je voudrais voir s’améliorer dans ma relation à moi-même et aux autres. »
Quel conseil aimerait-elle partager avec les gens qui songent à se lancer dans le milieu des arts?
« Je dirais que chaque artiste à son propre parcours de vie, et qu’il n’y a pas de recette magique. La clé est certainement d'avoir la passion et un bon soutien en début de carrière. Plusieurs ressources financières sont aussi à la disposition des artistes tel que le CALQ et autres programmes de bourses et de résidences. Il est aussi possible de s’épanouir en exerçant des métiers connexes comme l’enseignement des arts. »
En terminant, que souhaite-t-elle aux prochaines générations de femmes?
« Des regards sur la femme de plus en plus libérée des idéaux commericaux, esthétiques, médiatiques et autres qui façonnent à l’aveugle et cristallise notre identité. Et enfin, une meilleure protection matrimoniale, une équité salariale ainsi qu’une meilleure sensibilisation à l'identification de la violence dans les relations amoureuses ou même au travail ainsi que des ressources offertes », conclut-elle.
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