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Construction

Un projet d'habitations abordables suspendu à Les Coteaux

durée 18h00
29 février 2024
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe
En collaboration avec Marie-Claude Pilon

Alors que le Québec et Vaudreuil-Soulanges ne fait pas exception, vit une crise du logement sans précédent, la Municipalité de Les Coteaux met sur la glace la phase deux d'un projet de construction de 112 unités dont la livraison était prévue pour l'automne 2024.

La Municipalité explique ce revirement de situation par le fait que ces nouvelles unités pourraient créer des besoins excédant la capacité du système d'égout dans le secteur. Une situation que s'explique bien mal l’entrepreneur et entrepreneur Jérémie Farand considérant le fait que le projet a été présenté dans son entièreté et qu'il avait été accepté par la Municipalité.

« Dès le départ, j'ai présenté le projet dans son ensemble c'est-à-dire un projet en deux phases. Chacune des phases compte sept blocs de 16 unités chacun. Le PIIA (NDLR: Plan d'implantation et d'intégration architectural) a été accepté, le projet a été accepté dans son ensemble. Depuis le début que nous sommes en communication avec la Ville pour transmettre des documents. Les plans d'architecture ont été commentés, modifiés, approuvés. Nous sommes très loin dans le projet », confirme, à Néomédia, l'entrepreneur dont le projet prend place sur la Montée du Comté de part et d'autre de la rue Adrien-Rouleau, à Les Coteaux.

« On savait que le réseau était à risque, mais il était capable de prendre le projet. Oui, il est limite pour un nouveau projet et des travaux seront nécessaires éventuellement, mais pour le projet actuel, on était correct », poursuit M. Farand.

Questionnée à savoir pourquoi la Municipalité avait donné son aval au projet sachant très bien que le réseau sanitaire au nord de la rue Adrien-Rouleau était à risque, la directrice générale, Pamela Nantel indique: « Certaines problématiques étaient connues et ont été communiquées aux parties prenantes. Par ailleurs, des études ont été entreprises afin de raffiner les connaissances municipales sur le réseau dans ce secteur. En amont du projet, nous avons communiqué qu’il était «possible de croire que nos postes de pompage étaient en mesure de traiter les eaux usées en provenance du nouveau développement résidentiel par temps sec. Par ailleurs, nous avions précisé que nous estimions que des travaux compensatoires s’avéreraient nécessaires afin d’éviter tout refoulement lors de périodes de fortes pluies.»

« L’acceptation du projet dans son ensemble a été réalisée sur le plan architectural et urbanistique. Pour sa concrétisation, le projet a été accepté par phasage selon les études de plan de gestion des eaux fourni et par l’émission des permis de construction. La phase au sud est en cours de réalisation, alors que celle au nord, visée par le règlement de contrôle provisoire, est temporairement suspendue en raison des plus récentes données connues en date de novembre 2023 », ajoute Mme Nantel.

Des demandes de permis bloquées

Voyant l'avancement des travaux de la phase 1 et la demande pour les unités, Jérémie Farand a décidé en novembre dernier d'entamer les procédures pour l'obtention des permis pour la construction de la deuxième phase.

« Nos demandes de permis ont été faites en novembre et complétées le 5 décembre. J'ai fait des suivis avec la Ville, par courriel, par téléphone, mais pas de nouvelles jusqu'à ce qu'on reçoive le courriel, le 13 février, qui nous dit que la phase deux est bloquée », déplore M. Farand.

Un projet de règlement relatif au contrôle provisoire interdisant l'exécution de travaux susceptible de créer des besoins excédant la capacité du système d’égout a d'ailleurs été déposé à la table du conseil. Ledit règlement vise à protéger des refoulements d’égouts les constructions desservies par les stations de pompage Sauvé et Réjean-Boisvenu dont la capacité a été atteinte ou est en voie de l’être. 

« Je me permets de réitérer qu’aucun permis de construction n'a été délivré pour la phase du projet située au nord d'Adrien-Rouleau et que le plan de gestion des eaux est encore au niveau de l’analyse auprès de nos ingénieurs », ajoute Mme Nantel.

« Ce n’est pas un, mais plusieurs projets qui sont suspendus présentement. En conséquence, la Municipalité se prive d’importants revenus de taxation et d’une offre de logements grandement recherchée actuellement. La décision d’adopter ce règlement a été prise par les élus en raison des risques de refoulement actuellement desservis par les stations de pompage concernées. Dès que les problématiques seront connues et que nous pourrons identifier les correctifs à mettre de l’avant, la levée de ce règlement sera une priorité », poursuit la directrice générale.

Selon les estimations de M. Farand, à lui seul, son projet représenterait environ 15% du revenu total en taxation pour la municipalité.

Un projet qui répond aux besoins

Au-delà des inconvénients causés à son entreprise, Jérémie Farand déplore le fait que le revirement de situation pourrait avoir de lourds impacts sur la population, notamment en raison du manque de logements abordables, de la hausse des taux d'intérêt et de la hausse du coût de la vie.

« Depuis le début du projet, notre but premier est d'aller vers l'abordabilité le plus possible. Le marché est extrêmement difficile en ce moment pour nous les entrepreneurs. La hausse des prix des maisons, la hausse des taux d'intérêt font en sorte que les clients ont plus de difficulté à se qualifier. C'est pourquoi nous nous sommes dits que nous allions négocier très serré avec nos fournisseurs. On a beaucoup de nos sous-traitants qui ont mis la main à la pâte avec nous. Nous sommes arrivés avec une liste de prix qui est entre 20 000 $, 25 000 $, presque 50 000 $ en dessous de la valeur marchande. On donne littéralement nos condos pour être certain de répondre aux besoins de la communauté. On fait nos efforts. On travaille d'arrache-pied pour être capable de donner un produit très intéressant pour notre clientèle et pour la Ville. C'est énorme ce que nous sommes prêts à sacrifier pour travailler vite, bien et intelligemment  » souligne M. Farand.

Pour l'entrepreneur il est évident que la décision de la Municipalité aura une incidence sur le prix des unités qui sera forcément revu à la hausse. « J'avais négocié avec mes fournisseurs pour 14 blocs, 224 unités construites en un temps record. Parce que je n'ai plus la même entente avec mes fournisseurs, je n'ai plus les mêmes prix. Je vais devoir monter mes prix. Je ne sais pas de combien exactement encore.»

« Nous sommes là pour travailler ensemble, travailler en équipe, pour répondre à un besoin au niveau de l'abordabilité. Nous sommes en pleine crise du logement, moi j'arrive avec un nouveau produit qui va permettre d'augmenter les revenus de la ville et qui va satisfaire les besoins de la communauté et je me fais mettre des bâtons dans les roues, je me fais bloquer », déplore l'entrepreneur. 

En date du 28 février, 70 unités avaient déjà été vendues dans la phase 1 et 32 avaient trouvé preneur dans la deuxième phase. 

« Je vais devoir annuler les contrats de vente. Ce sont des investisseurs qui avaient acheté deux blocs pour faire des logements. Selon nos calculs, 25% du projet sera locatif. C'est quand même beaucoup de logements. Je vais être obligé de résilier des contrats de vente, des locations qui s'en venaient pour cette année », ajoute M. Farand, rappelant que la livraison des unités de la deuxième phase était prévue à l'automne. 

Un conflit politique ?

« J'ai eu des échos que le maire parlait, publiquement avec certaines personnes. Il disait être contre le projet. Je l'ai entendu dire qu'il était fier de nous avoir bloqués pour certains travaux. Je me suis donc mis à faire plus de recherches et j'ai découvert que le maire habite la rue en arrière. Là, c'est à se demander quel motif le pousse à être contre le projet. Mon opinion est qu'il essaie de faire passer ses bénéfices personnels avant ceux de la ville », indique Jérémie Farand.

Une mise en demeure a d'ailleurs été déposée auprès de la Municipalité en lien avec les allégations énoncées ci-haut. 

« C'est mal connaître le monde municipal que de croire qu'à lui seul, le maire d'une municipalité de 6000 habitants puisse avoir autant d'influence sur une décision du genre. Je ne vote même pas sur les résolutions lors des séances du conseil. Je n'ai que très peu d'influence quand vient le temps de prendre une telle décision. C'est vrai que j'habite le secteur où le Groupe Farand est en construction, mais j'habite là où les travaux sont en cours et sont permis. Soyez assurés que nous cherchons toujours à travailler avec les gens de notre milieu dans le meilleur intérêt et dans un esprit de collaboration et non de confrontation. J'ai souvent offert ma collaboration aux différents intervenants et à différentes personnes du Groupe Farand », a confié à Néomédia, le maire de Les Coteaux, Sylvain Brazeau.

Une rencontre entre les parties prenantes a été tenue, notamment le 14 février dernier, mais pour Jérémie Farand, celle-ci n'aurait pas été des plus concluante. « En fait, j'ai demandé à plusieurs reprises de rencontrer M. Brazeau, pour discuter de différents enjeux. J'ai même appelé sur son cellulaire personnel, car je n'arrivais pas à le rejoindre au bureau. Il a toujours  refusé de me rencontrer. La seule fois que j'ai eu la chance d'adresser la situation c'est le 14 février lors de la rencontre. Au final, il n’est resté qu'une dizaine de minutes et semblait totalement indifférent face à nos enjeux ».

Une séance d'information sur le projet

Le mardi 27 février à 13h30, une vingtaine de citoyens dont M. Farand se sont rendus à l'Hôtel de ville des Coteaux pour assister à une séance d'information sur le projet. « On a eu un peu plus d'informations, mais la séance n'a pas répondu à toutes nos questions. On ne sait pas tellement plus vers où s'enligner. La Ville est demeurée assez flou», commentait le promoteur immobilier à la suite de l'assemblée publique. 

Le projet de règlement sera adopté lors d'une prochaine séance du conseil municipal.

 

 

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