Le plus beau cadeau
Mon conte de Noël
Aujourd'hui, je suis grande, plus que grande, je compte des années et des poussières. Et le temps des Fêtes revêt toujours pour moi une certaine magie. Je viens d'une famille qui a connu des difficultés nombreuses quand nous étions enfants, 8 filles et 1 garçon; la sécurité financière n'était assurément pas au rendez-vous. Pourtant, par miracle, à chaque année, chaque enfant recevait presque 10 cadeaux, gracieuseté de la générosité de ma grand-maman paternelle qui donnait des sous à ma mère durant cette période.
Comme nous avions peu, les soirs de réveillon où on nous éveillait à minuit pour la remise des cadeaux et le repas de Noël, ont su déposer dans mon coeur une touche de bonheur et de légèreté qui ne se sont jamais effacés. Ce sont des souvenirs d'abondance, et d'amour bien sûr. Ma mère était une excellente cuisinière. Les tourtières, le ragoût de boulette étaient au rendez-vos, avec les beignes maison, les tartes aux noix et au citron et beaucoup d'autres victuailles.
Mon fils unique est né un 22 décembre. On m'a gardé une semaine à l'hôpital car j'étais, à ce stade, une mère célibataire. Le papa a reconnu l'enfant quelques années plus tard. Ma médecin souhaitait que je puisse me reposer un peu avant de retourner à la maison avec mon plus beau cadeau à vie, mon fils de 5 lbs et 2 onces, né à 11 h 03.
Cette année, il aura 40 ans. Je ne sais pas si c'est comme ça pour la majorité des mamans. Pour moi, je considère encore aujourd'hui que cette naissance a changé ma vie, pour le meilleur. J'ai essayé d'être une bonne maman et, par chance, je l'étais un peu naturellement. Je savais comment tenir un enfant, je ne me sentais pas maladroite.
Je me suis promis de toujours célébrer ses anniversaires le 22 décembre, pour qu'il ne se sente pas que cet événement si important puisse être confondu avec Noël. À chaque année ou presque, j'ai fait quelque chose de spécial le 22 décembre. Dès qu'il a commencé l'école, je faisais une petite fête d'amis ce jour-là. Aujourd'hui encore, je tiens à le voir le jour même de son anniversaire, et c'est rarement impossible.
Et puis, le 24 à minuit, j'ai maintenu la tradition quand il était tout petit. Parfois, nous allions visiter la famille le 25 mais le 24, ce fut à quelques reprises dans mon petit appartement, à Vaudreuil-Dorion. Je le réveillais à minuit. Je lui offrais ses cadeaux et on mangeait avec parfois quelques bons plats cuisinés par ma mère.
Jamais, je n'oublierai sa petite face aux yeux ensommeillés, se frottant les yeux et s'assoyant par terre pour la remise des cadeaux. Nous étions deux et il y avait comme mille étoiles dans le ciel.
Au-delà des jours et des ans qui ont passé, ce fils m'a montré ce qu'était l'amour inconditionnel, de part et d'autre. J'ai eu la chance d'avoir un garçon aimant, intelligent et bienveillant. Je suis encore touchée aujourd'hui par le miracle de la naissance, tel que des millions de femmes le vivent chaque jour.
Merci à mon fils. Celles et ceux qui me connaissent savent que je le présente souvent ainsi : « Voici mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances ».
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