Santé
Le virus de l'herpès survit sur les aliments et les surfaces
Par La Presse Canadienne
Le virus qui cause le très déplaisant «feu sauvage de l'amour» de RBO peut survivre et demeurer infectieux pendant plusieurs heures sur des aliments, dans des boissons et sur des surfaces ou objets associés à la nourriture, ont constaté des chercheurs de l'Université Laval.
C'est donc à dire que les personnes infectées par le virus Herpes simplex de type 1 doivent redoubler de prudence, et non seulement éviter les baisers mal avisés, pour réduire le risque de transmettre la maladie à leur entourage, surtout en présence de lésions actives.
Les données dont on disposait à ce sujet commençaient à se faire vieilles, a expliqué la responsable de l’étude, la professeure Julie Jean de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l'Université Laval, ou encore il était difficile de comparer les résultats des différentes études en raison des méthodologies utilisées.
«On a voulu démontrer, dans les mêmes conditions, quelles sont les différences entre les aliments et les surfaces qui ont été testées», a-t-elle résumé.
Les chercheurs ont mesuré la persistance du virus sur des surfaces d’acier inoxydable, d’aluminium, de verre ou de plastique. Ces surfaces ont notamment été choisies parce qu'on peut les retrouver dans plusieurs types de contenants ou de couverts qui seront associés au partage de la nourriture.
Ils ont fait de même sur différents aliments, comme le fromage cheddar, les amandes tranchées, les pelures de pomme, le jus d’orange, les boissons gazeuses de type cola, le café et le lait.
Le virus a survécu au moins 24 heures sur toutes les surfaces testées, et au moins une heure sur tous les aliments. Sa survie a toutefois été de plus courte durée sur les aliments acides, comme les colas et les pommes.
«Les produits acides pourraient avoir un impact négatif sur le virus, le détruire, a dit Mme Jean. Le virus de l'herpès est enveloppé, et souvent avec les virus enveloppés, l'enveloppe va leur conférer plus de sensibilité, et ça fait que le virus est moins infectieux.»
Il y a toutefois une nuance importante à apporter: les travaux de Mme Jean et de son équipe ne leur ont pas permis de déterminer si une durée de contact minimum est requise avec un aliment ou une surface qui ont été contaminés pour être infecté par le virus.
En d'autres mots, le simple fait de consommer un aliment préparé par une personne infectée (et qui, par exemple, aurait omis de se laver les mains après avoir touché sa plaie active) ne garantit pas la transmission de la maladie. Le risque de transmission serait probablement plus élevé en cas de partage d'une pomme ou encore d'une paille avec un proche infecté.
«Nos travaux démontrent que le virus pourrait potentiellement se propager par cette voie de transmission, a précisé Mme Jean, qui est également chercheuse à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval. Est-ce qu'il y a un risque d'infection en cas d'ingestion (d'aliments contaminés) quand on sait que c'est surtout un contact avec la muqueuse qui est nécessaire? Ce n'était pas l'objet de cette étude.»
L’Organisation mondiale de la santé estime que 67 % de la population adulte est porteuse du virus de l’herpès de type 1.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le Journal of Applied Microbiology.
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne
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