D'ici 2041, 25.1% de la population Vaudreuil-Soulangeoise aura plus de 65 ans
Vaudreuil-Soulanges est-elle prête à faire face au vieillissement de sa population ?
Selon les projections démographiques, la population âgée de 65 ans et plus passera de 16.9 % en 2021 à 25.1 % en 2041, soit une variation de 75,4%. C'est du moins ce qui ressort du rapport publié par l'Institut de la statistique du Québec.
À titre comparatif, Montréal connaîtra une variation de 29.2% de sa population de 65 ans et plus et Beauharnois-Salaberry, 49%. « Nous serons la 4e MRC à connaître la plus grande variation au Québec », indique Caroline Cyr, agente de soutien en développement social à la MRC de Vaudreuil-Soulanges.
Selon Mme Cyr, les enjeux déjà bien présents sur le territoire vaudreuil-soulangeois, notamment en matière de logement, de mobilité, d'accès aux soins de santé, de sécurité alimentaire, risquent fort d'être exacerbés par le vieillissement de la population.
« L’un de nos grands défis pour réduire les impacts du choc démographique à venir sera de stimuler la participation sociale des personnes aînées et d’assurer leur maintien dans leur communauté lorsque la voiture et la maison unifamiliale ne conviennent plus. Nos municipalités ne sont pas aménagées de manière à favoriser les déplacements actifs ou collectifs, les services de proximité se font souvent rares et les organismes communautaires manquent de ressources pour pouvoir répondre aux besoins sur un territoire aussi vaste que le nôtre », explique Mme Cyr.
L'exode des aînés
Le manque de service de proximité et de logements abordables et / sociaux dans les secteurs ruraux de la MRC force les personnes âgées à se déplacer vers les grands centres, comme Vaudreuil-Dorion ou sur l'île Perrot.
Pour Caroline Cyr, le déracinement des aînés peut avoir d'importants impacts sur leur santé mentale, physique et cognitive, mais aussi sur la santé des collectivités.
« On oublie trop souvent que les personnes aînées jouent un rôle majeur dans leur communauté par leur engagement bénévole, autant au sein d’organismes qu’auprès de leurs proches. Dans le contexte actuel de pénurie de main d’œuvre, de manque de places en garderies, d’insécurité alimentaire, de dépendance à la voiture, leur aide est précieuse. Elles sont dans nos centres d’action bénévole, livrent des repas conduisent des personnes à leurs rendez-vous médicaux, s’occupent de leurs petit-enfants et de leurs voisins… Elles jouent aussi un rôle important dans nos économies locales, qu’on pense à leurs loisirs, aux restaurants qu’elles fréquentent, aux cadeaux qu’elles achètent, aux services qu’elles utilisent…», poursuit-t-elle.
Repenser nos communautés
Selon Caroline Cyr, autant par soucis de limiter les impacts des changements démographiques et climatiques, que pour maintenir la population en santé et active au sein de la communauté, d’importantes transformations seront nécessaires.
« Pensons au développement de quartiers plus denses, incluant une mixité de services et de commerces de proximité où la mobilité active et collective sont priorisées, ne sont pas faciles à mettre de l’avant et se traduisent différemment selon qu’on soit en contexte urbain ou rural. Nos territoires urbains ont été développés autour de l’utilisation de la voiture et de la maison unifamiliale et beaucoup de noyaux villageois ont perdu leurs services de proximité et ont peu d’opportunités de développer une nouvelle offre de résidentielle répondant aux besoins des personnes aînées ».
L'agente de soutien en développement social estime que comme pour les changements climatiques, l’urgence d’apporter des changements significatifs dans les communautés n'est pas toujours aussi reconnue qu’elles le devraient.
« Les « menaces » de l’inaction face aux changements démographiques sont aussi difficiles à percevoir que celles face aux changements climatiques », déplore Caroline Cyr.
« Pour réussir à les mettre en place, il faudra relever un grand défi… celui de convaincre nos citoyens que le vieillissement nous concerne tous et que, par conséquent, nous devons tous faire un effort pour s’adapter aux changements et accepter que le visage de nos municipalités change, pour le bien des personnes vieillissantes oui, mais aussi pour notre bien à tous », conclut-elle.
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