Un brigadier pas comme les autres
Mettre du soleil dans la vie des écoliers, une traversée à la fois
Il y a de ces personnes qui, par de simples gestes, peuvent changer le quotidien de ceux et celles qui croisent leur chemin. C'est le cas d'André Sauvé, un brigadier scolaire pas comme les autres.
C'est entouré de minions, d'un personnage gonflable et d'un chien en peluche que l'homme de 72 ans, a accueilli pour une deuxième année consécutive les jeunes élèves à l'intersection de la Montée du Comté et de la rue Adrien-Rouleau, à Les Coteaux.
Camionneur retraité, l'homme de 72 ans est devenu brigadier « pour le fun ». « Depuis la COVID, on dirait que tout le monde a peur de se dire bonjour, de se serrer la main. Je trouvais ça triste. Je suis donc allé à l'Hôtel de Ville des Coteaux pour voir s'il n'y avait pas un poste de brigadier. Finalement, j'ai du fun à faire du fun », a-t-il lancé en riant!
Tous les jours, durant l'année scolaire, André Sauvé, accompagné de ses minions, est posté sur son coin de rue et attend les jeunes écoliers.
« Ça a commencé avec un petit minion, mais finalement, il n'a pas arrêté de grandir et de se faire de nouveaux amis ».
Il arrive même que les minions se déguisent ou vivent des aventures. « Ils sont allés faire du ski, jouer au tennis, au hockey et même sauter en parachute. Quand les jeunes, et les parents voient ça, automatiquement, ça les fait sourire et moi ça me rend heureux. Les parents, quand ils arrivent à l'arrêt avec leur auto, ils baissent toujours la vitre pour que je puisse faire un «fist bump» aux enfants. Ça part bien la journée ! »
Un brigadier devenu confident
Parmi la trentaine d'enfants qui jour après jour croisent André Sauvé, il arrive que certains se confient.
« L'année passée, il y avait une petite fille qui n'allait vraiment pas bien. Elle m'avait confié penser au suicide. Je lui ai fait promettre de venir me voir, tous les matins pour que l'on puisse se faire un câlin et se souhaiter une bonne journée. Elle a tenu sa promesse et hier elle était là, resplendissante sur le coin. Elle n'a plus ses idées noires. C'est certain que plein de trucs ont fait en sorte qu'elle aille mieux, mais j'aime croire que j'y suis pour quelque chose ».
À la fin de la dernière année scolaire, André Sauvé a reçu pas moins de 80 dessins d'enfants en cadeau. « Ils avaient tous de beaux messages. Quand un enfant de 6 ou 7 ans vous offre un dessin sur lequel il est écrit qu'il nous aime, et bien, vous savez que c'est vrai et ça vient du coeur. Ça ne ment pas ces messages-là ».
Et parce qu'il n'égaie pas seulement les journées des enfants, le brigadier au grand coeur est grandement apprécié des parents. « Les parents viennent me porter des cafés, des beignes, de l'eau. Je suis vraiment gâté! »
La jeunesse pour rester jeune
Même si certains des étudiants ont maintenant pris le chemin de la grande école, l'école secondaire, André Sauvé ne fait pas dans la nostalgie.
« J'ai trois anciens élèves qui sont venus me voir et m'ont promis qu'ils allaient revenir parce qu'ils appréciaient nos échanges. J'en ai perdu quelques-uns et c'est normal, mais j'en ai gagné des nouveaux et ça c'est merveilleux! »
« Côtoyer ces jeunes, ça enlève tout le stress, ça garde jeune. Ça fait sourire le coeur, ça met du soleil dans la tête. C'est tout simplement merveilleux », conclut celui qui compte bien continuer d'accompagner les jeunes écoliers jusqu'à l'âge vénérable de 80 ans.
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