Journée internationale des droits des femmes
Diane Levac: née pour aider les autres
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes Néomédia a décidé de mettre en lumière des membres de la gent féminine qui se démarquent au quotidien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, ces femmes méritent d’être propulsées sous les projecteurs à l’aube de cette journée importante. Entrevue avec Diane Levac.
Par amour, par obligation, ou par les circonstances de la vie, plusieurs personnes deviennent aidantes naturelles. Elles sont au chevet d’un enfant à besoins particuliers, d’un conjoint soudainement devenu handicapé ou d’un parent vieillissant. Elles accompagnent, supportent, nourrissent, apprivoisent la maladie d’un proche parce que c’est tout naturel d’être là pour la famille.
Mais il y a aussi ces gens qui, comme Diane Levac, décident de devenir aidant naturel pour de purs étrangers, tout simplement, comme ça, parce que c’est la chose à faire.
« Faut croire que c’est dans ma nature. J’ai toujours été mère poule. Depuis que je suis très jeune, j’aime m’occuper des autres, m’assurer que les gens sont bien, qu’ils ne manquent de rien. J’ai toujours été de l’avant à offrir mon aide avant même qu’on me le demande. C’est certain que ça me valorise par ricochet, mais j’aime les gens, j’aime savoir que tout le monde autour de moi va bien », confie tout simplement Mme Levac.
Si elle avait aimé fonder une famille et se marier, la vie en avait choisi autrement pour Diane Levac.
« J’ai toujours voulu avoir des enfants. J’en voulais quatre, comme ma mère. J’ai commencé à garder des enfants, j’avais à peine 9 ans. J’ai été la gardienne du village jusqu’à mes 18 ans au moins. Je dirais que mon plus grand regret dans la vie est de ne pas avoir eu d’enfants à moi ni de mari. Par contre, je peux dire que j’ai été une tante gâteau. Que ce soit les enfants de mon frère ou de mes amis, je me suis gâtée ».
Une femme de coeur
Si on pouvait croire que Diane Levac se serait dirigée vers une carrière en soins ou comme enseignante, c’est un tout autre parcours professionnel qu’elle a choisi.
« J’ai étudié pour être secrétaire. Au fil des emplois, j’ai parfait mon anglais et ça m’a permis d’accéder à des postes plus élevés, avec de meilleures conditions. J’ai travaillé dans cinq entreprises pharmaceutiques, dans une compagnie d’aviation, en plus d’accumuler des postes ici et là. Évidemment, plus mon poste était élevé, plus j’avais de responsabilités. Mais, il faut dire que j’aimais ça. Si ça pouvait aider, j’étais là », ajoute-t-elle.
C’est en janvier 2020, alors qu’elle est nouvellement retraitée d’une longue carrière comme adjointe administrative que Diane Levac débute son parcours d’aidante naturelle.
« Dans le passé, des amis à moi m’ont demandé d’aider leurs parents durant leur convalescence. J’ai fait cela deux fois. Aider les mères à se remettre sur pied après une opération. Donc, en janvier 2020, une amie à moi m’a demandé si je voulais m’occuper d’une dame qui souffrait d’Alzheimer. Comme c’est ancré en moi, que ça fait partie de mon ADN et que j’avais du temps, j’ai accepté. Ç’a vraiment été de bons moments, j’ai adoré discuter avec cette dame. Elle avait toujours des histoires à me raconter, on jouait aux cartes. Un moment donné, elle a dû être hospitalisée. J’ai pu aller la voir une fois seulement, car peu de temps après, la COVID a frappé ».
Une deuxième famille
Septembre 2020, début d’une belle histoire. « J’ai reçu l’appel d’un homme qui me disait avoir besoin d’aide avec sa femme, Rosemarie. Je suis allée à leur rencontre, à leur maison. Pendant un peu plus d’un an, je me suis occupée de Rosemarie chez elle, trois jours par semaine. Parfois, quand son mari avait des rendez-vous à l’extérieur de la Ville, je passais la nuit là. Rosemarie était très indépendante. Tout ce qu’elle voulait faire c’est marcher. La première journée, mon podomètre indiquait que nous avions marché 26 kilomètres », se rappelle Mme Levac en riant.
De fil en aiguille, Rosemarie s’est habituée à cette dame au sourire contagieux. Ensemble, elles se promenaient, allaient faire des courses. Plus les mois avançaient, plus la maladie faisait de même.
« Rosemarie a commencé à faire plus d’anxiété, elle faisait des crises. Même aller prendre des marches devenait dangereux. J’ai dû inventer une chanson pour lui rappeler qu’une fois rendue à la borne-fontaine, où elle devait tourner, elle devait marcher dans la neige pour sa sécurité. C’était sur l’air de la comptine, À la claire fontaine. Comme j’aime chanter et que Rosemarie aussi, nous la chantions ensemble tous les jours ».
En janvier 2021, l’époux de Rosemarie a dû prendre la décision de confier sa femme aux bons soins d’une résidence pour aînés de la région.
« Depuis le temps que je m’occupe de Rosemarie, je suis devenue un membre de la famille, et d’une certaine façon, ils sont ma famille aussi. Quand elle est déménagée dans la résidence, j’ai décidé de rester et de m’en occuper. Depuis, je suis à la résidence presque tous les jours. J’arrive vers 10h et je quitte en début de soirée. Une fois que Rosemarie est couchée. On marche toujours autant, mais on fait aussi des activités. Il m’arrive aussi d’aider d’autres résidents. C’est certain que si je vois quelqu’un qui a besoin de quelque chose, je vais l’aider, c’est dans ma nature, on ne me changera pas là (rire) ».
En cette Journée internationale des droits des femmes, prenons un moment pour saluer celles qui se battent pour les générations à venir, mais aussi, celles qui se sacrifient pour aider celles qui se sont battues avant nous.
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