Journée internationale du droit des femmes
Bien s’entourer pour pouvoir s’accomplir pleinement selon Mélanie Dutemple
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars prochain, Néomédia a décidé de mettre en lumière des membres de la gent féminine qui se démarquent au quotidien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, ces femmes méritent d’être propulsées sous les projecteurs à l’aube de cette journée importante. Entrevue avec Mélanie Dutemple.
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Fondatrice et propriétaire du centre d’apprentissage Molière et Copernic, maman à la tête d’une famille recomposée de cinq garçons, enseignante à l’UQO et à l’Université de Montréal, chercheure à l’Université de Dalhousie, étudiante au doctorat, formatrice d’enseignants et membre du conseil d’administration de l’organisme Vivre & Grandir Autrement. Voilà toutes les principales fonctions qui décrivent bien le quotidien de Mélanie et les raisons pour lesquelles elle fait l’objet de ce texte.
Que représente la Journée internationale des droits des femmes pour la principale intéressée? « Plus j’avance en âge, plus c’est important pour moi, d’autant plus que j’évolue en éducation, dans un domaine où il y a beaucoup d’inégalités entre les sexes et ça m’interpelle beaucoup. Par exemple, mes étudiantes, qui sont pour la plupart des femmes, ne sont presque pas rémunérées lors de leurs stages. Il y a encore du travail à faire et c’est certain que cette journée a sa raison d’être », lance-t-elle d’entrée de jeu.
Sur le plan personnel, Mélanie a une famille recomposée de cinq garçons. Les deux plus vieux sont âgés de 32 et 30 ans et sont issus d’une autre union de son ancien conjoint aujourd’hui décédé. Les trois plus jeunes sont nés de leur union et ont 22 ans et 20 ans. « Les deux plus vieux sont bien établis dans la vie et ne sont plus à la maison. Les autres vont à l’université la semaine et sont à la maison les fins de semaine et pendant les vacances. Ils sont sensibilisés au fait de respecter les femmes et de bien les traiter au quotidien, car leur père le faisait tous les jours avec moi. Il cuisinait, il faisait plusieurs tâches à la maison, il leur lisait des histoires ; il était un bon modèle pour eux », résume-t-elle.
Un quotidien bien rempli
À quoi ressemble une semaine dans la vie de Mélanie? Du mardi au jeudi, elle est à Saint-Jérôme où elle donne trois cours au campus de l’UQO et elle passe cette période avec son nouvel amoureux qui la fait redécouvrir les joies du plein air. Elle partage le reste de son temps entre Molière et Copernic, son doctorat, sa famille et son implication communautaire.
« J’ai mis sur pied Molière et Copernic il y a neuf ans maintenant et on compte aujourd’hui plus de 60 orthopédagogues, enseignants, ergothérapeutes, psychoéducatrices, éducatrices spécialisées et tuteurs qui aident nos élèves de tous âges dans leurs apprentissages scolaires. À l’époque, nous étions dans les premiers au Québec à offrir un service de soutien scolaire sous cette forme, ce qui me rend très fière. Si je peux faire autant de choses en même temps, c’est parce que j’ai de super collaborateurs sur lesquels je peux m’appuyer. Aujourd’hui, les centres Molière et Copernic s’opèrent presque sans moi la majorité du temps grâce à mes précieuses alliées Johanne Lécuyer, Cathie Labonté et Sophie DeBellefeuille. Je ne suis pas du tout du genre à leur demander de rendre des comptes. Au contraire, j’essaie d’encourager toutes leurs incroyables initiatives et je suis heureuse de les voir se dépasser », confie-t-elle.
Depuis cinq ans, Mélanie planche aussi sur son doctorat, une démarche pour laquelle elle fera sa soutenance ce printemps. « Mon doctorat porte sur l’apprentissage de l’orthographe lexicale. J’ai déjà eu la grande chance d’en présenter certains résultats lors de conférences au Québec, mais aussi en Espagne, au Danemark et en Irlande. J’espère qu’avec mes conférences, mes formations et mes recherches, je pourrai aider les enseignants à conserver leur passion malgré la situation difficile qu’ils vivent en ce moment », ajoute-t-elle.
Dans ses temps libres, Mélanie s’implique aussi auprès de l’organisme Vivre & Grandir Autrement qui souhaite bâtir un centre intégré de services en éducation destinés aux jeunes ayant un trouble du spectre de l’autisme âgés de 4 à 21 ans à Saint-Zotique, une cause qui lui tient à cœur.
Une vie plus équilibrée pour tous
À l’aube de ce jour où la femme est mise de l’avant, quel message souhaite- t-elle transmettre à la gent féminine? « Personnellement, j’ai essayé d’être une superwoman et de réussir dans toutes les sphères de ma vie. Mais avec la sagesse, je me rends compte que la seule chose que je nous souhaite, c’est une société où on peut avoir un bel équilibre entre tout ce qui compte pour nous comme la famille, l’amour, soi-même et le travail pour qu’on puisse se réaliser pleinement. Il faut bien s’entourer et travailler ensemble plutôt que de se faire compétition, et ce, dans toutes les sphères de nos vies. C’est ce que je veux pour notre société et les prochaines générations », conclut-elle.
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